Cette communication vise à éclairer la production musicale d'Eminem sous l’angle de la transfictionnalité pour faire apparaître les multiples relations fictionnelles qui traversent et structurent son œuvre. Pour Saint-Gelais (2011, 7), la transfictionnalité désigne «le phénomène par lequel au moins deux textes, du même auteur ou non, se rapportent conjointement à une même fiction, que ce soit par reprise de personnages, prolongement d’une intrigue préalable ou partage d’univers fictionnel». Bien qu'il étende la notion de «texte» à plusieurs pratiques culturelles dans son ouvrage, la musique n’y est pas abordée. Ce projet sera l’occasion de mesurer la pertinence d'appliquer à la musique le modèle transfictionnel de manière systématique. Bien que plusieurs chercheurs aient abordé la musique sous l'angle de la narrativité, très peu de travaux universitaires proposent des applications des théories de la fiction à la musique. En ce qui concerne Eminem, bien qu'on ait parfois étudié sa production sous l’angle de la fiction (ex: Oltarzewska 2014), l’accent est plutôt mis sur les rapports entre mondes fictionnel et «réel». Dans quelle mesure une analyse transfictionnelle de l’œuvre d’Eminem permettrait-elle d’offrir une interprétation renouvelée de la structure de son répertoire et des liens qui s’établissent entre les chansons de manière à en révéler la cohésion? L'analyse transfictionnelle de quatre chansons d'Eminem permettra d'illustrer le potentiel d'une telle approche.
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