Depuis l’arrivée des jeunes adultes refugiés syriens en 2015 les autorités provinciales sont mal préparées à répondre aux besoins scolaires de cette population, surtout au Québec (SSHRC, 2017). Cette recherche souligne des perturbations dans la vie de ces réfugiés après leur réinstallation. Agé de plus de 16 ans, ils sont dirigés vers l'éducation des adultes (EA), le seul choix pour terminer leurs études secondaires. Le cadre conceptuel ici est concentré sur des aspirations et des capacités et sur la théorie critique de la race qui se marient bien parce qu’ils offrent des perspectives aussi bien micro (individuel) que macro (société) privilégeant le point de vue des réfugiés eux-mêmes. Malgré des aspirations, l'inégalité dans la réussite scolaire est liée à des facteurs structurels qui reproduisent et légitiment les inégalités dans la société. Nous avons interrogé 29 étudiants (18 à 24 ans). Une analyse narrative collaborative a été réalisée à travers un processus itératif de codage inductif et déductif des thèmes.Les résultats montrent que malgré leur aspiration, le mouvement à travers l'EA est difficle. Le système d'EA au Québec est conçu autour d'apprenants adultes autonomes qu'ils ne sont pas. En plus d'une nouvelle langue, les barrières structurelles, un environnement d'exclusion au Québec et des obstacles à leurs études servent à réduire leurs aspirations et prolongera la perturbation de leur vie plutôt que de résoudre leur crise afin d'éviter une "génération perdue".
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