Les médiatisations du 13 novembre 2015 à Paris : (dé)spectacularisation du drame terroriste ? Proposition pour une relativisation de la relation symbiotique médias-terrorisme
Axée sur les médiatisations françaises du 13 novembre 2015, cette communication questionne les notions de dramatisation et de spectacularisation de la violence terroriste. Elle vise à montrer en quoi les mises en scène médiatiques de ces événements cherchent dans une large mesure à éviter aux médias et aux journalistes les procès de "publicité" faite au terrorisme (ceci en réaction à certaines études dénonçant les biais des médias). Pour cela, cette communication se focalise sur les mises en scène visuelles des attentats. Elle se fonde sur une analyse sémiologique, avec en contrepoint une analyse lexicale minimale du discours médiatique via le logiciel Iramuteq pour dégager les lexiques du terrorisme, d’un corpus d’images d’archives médiatiques et numériques (France 2, TF1, Le Monde, Le Figaro et YouTube) de l’INA et d’Europresse des premiers jours post-attentats terroristes et de leurs commémorations. Les résultats de cette enquête révèlent que, si les discours médiatiques parlent bien de violence terroriste, les mises en scènes visuelles en sont délestées par divers procédés que cette communication mettra en évidence, en particulier floutage des images, mais également évitement de la monstration de l’horreur (par l'accent mis sur un nombre limité de victimes) et de l'ampleur des dégâts des attaques. Il s'agira alors de montrer que, contrairement aux procès en apologie du terrorisme, ces médiatisations promeuvent bien une forme de déspectacularisation de ce drame collectif.
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