En Amérique latine, où le français est considéré une langue étrangère, à dépit des 2,3 millions de locuteurs et apprenants de la langue (Rivard, 2016) et des nombreux cursus en Lettres françaises (40 seulement au Brésil), l’insécurité linguistique en français ne s’avère pas un objet d'intérêt de la Didactique et de la Sociolinguistique. Est-ce qu'il faut pour autant conclure sur l'inexistence d'un tel sentiment et ce, quoique l’idiome n'y soit pas une langue d’usage social ou d’héritage historique? Afin de vérifier la pertinence de l’interrogation formulée, nous avons examiné 40 questionnaires issus d’un projet de conversation en français tenu au Brésil, à deux reprises, en 2020 et en 2021. Âgés entre 20 et 40 ans, les participants étaient capables de communiquer en français, ayant au moins le niveau B1 du Cadre Européen Commun de Référence. Dû au manque de littérature sur la thématique, nos analyses se sont basées sur la typologie proposée par Bretegnier (1999). Les résultats suggèrent que l'insécurité linguistique est provoquée par la perception d'une expression non conforme au français « correct », mettant en évidence l'insécurité normative. Cette étude exploratoire nous fournit des pistes pour une recherche plus ample visant à identifier les nuances du phénomène en Amérique latine ainsi qu'à établir les similitudes et différences par rapport aux pays/régions des Amériques ayant le français comme langue d'usage social et/ou d'héritage historique.
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