Informations générales
Événement : 89e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Considérée comme un des aspects les plus ardus et stressants du travail des enseignant‑e‑s (McCormick et al., 2011), la gestion de la classe représente actuellement un des principaux défis des enseignant‑e‑s qui se trouvent face à des groupes d’élèves de plus en plus diversifiés et, parfois, difficiles à gérer (Bergeron, 2014; Prior, 2014). Dans ce contexte, la gestion de la classe émerge comme une des principales raisons évoquées par ceux et celles qui abandonnent la profession en début de carrière (Tardif et al., 2017). À cet égard, plusieurs recherches menées auprès d’enseignant‑e‑s indiquent que bon nombre d’entre eux s’estiment peu compétent‑e‑s, inadéquatement formé‑e‑s et insuffisamment outillé‑e‑s pour gérer leurs classes (Massé et al., 2015; Oliver et al., 2007). Il existe d’ailleurs un écart entre les pratiques utilisées et celles reconnues efficaces par la recherche. Ces dernières demeurent peu connues et appliquées (Maggin et al., 2011) par les enseignant‑e‑s qui utilisent un répertoire de pratiques assez restreint (Evans et al., 2012).
La gestion de la classe peut être définie comme l’ensemble des pratiques éducatives conçues, organisées et réalisées en collaboration entre l’enseignant‑e et les apprenant‑e‑s pour installer, maintenir ou restaurer les conditions qui favorisent l’engagement des apprenant‑e‑s dans leurs apprentissages et le développement de leurs compétences (Dumouchel et al., 2020). Les pratiques de gestion de la classe visent donc à assurer le développement global de l’apprenant‑e. Souvent réduite à la gestion de l’indiscipline, la gestion de la classe nécessite pourtant la mise en place de pratiques plus diversifiées permettant de prévenir l’émergence des comportements difficiles des élèves (Gaudreau, 2017). C’est donc sur la base d’une vision élargie du concept de gestion de la classe que ce colloque s’articulera afin de faire émerger des enjeux, des perspectives et des innovations, autant en recherche, en formation et en pratique.
Ce colloque vise à créer un espace de réflexion et de partage qui permettra aux chercheur‑se‑s en gestion de la classe de se regrouper pour faire un tour d’horizon de l’état actuel de la recherche dans ce domaine. En mettant en commun leurs expertises, les participants auront l’occasion de donner une nouvelle impulsion à ce champ de recherche et d’offrir une vision actualisée des progrès et des changements, en répondant à quelques-unes des questions suivantes : Quel est l’état actuel de la recherche en gestion de la classe? Quels sont les nouveaux intérêts de recherche? Quelles sont les avenues de recherche les plus prometteuses? Quels sont les enjeux liés à la gestion de la classe? Quelles sont les nouvelles perspectives et les innovations? Quelles sont les pratiques de formation des enseignant‑e‑s à la compétence en gestion de la classe? Quelles sont les spécificités en gestion de la classe qui sont propres à certains contextes d’enseignement?
Date :- Vincent Bernier (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Mélanie Dumouchel (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Accueil et mot d’ouverture
Axe 1 : Enjeux, perspectives et innovations en gestion de la classe selon les acteurs
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Communication orale
Représentation de la gestion de la classe des personnes étudiantes en formation initiales : entre stratégies d’intervention, comportement et émotionsMélanie Dumouchel (Université du Québec à Montréal), Catherine Lanaris (Université du Québec en Outaouais), Noémie Paquette (UQO - Université du Québec en Outaouais), Mohamed Soudani (Université Claude-Bernard Lyon)
La gestion de la classe est au cœur des préoccupations des futures personnes enseignantes; elles la considèrent comme un défi important et souhaitent constamment avoir de nouveaux outils pour mieux intervenir (Kamazi, Barroso Da Costa et Ndinga, 2017). Le choix de leurs interventions peut dépendre des représentations que ces dernières se font du concept. C’est autour de cet enjeu que sera articulée notre présentation. Pour ce faire, 21 personnes étudiantes en formation initiale au Québec (n=14) et en France (n=7) ont participé à un entretien individuel semi-dirigé sur leurs représentations de la gestion de la classe. L’analyse de ces données tend à démontrer que, pour ces personnes étudiantes, la gestion de la classe réfère davantage aux comportements de l’enfant, à la relation éducative et à l’environnement de la classe qu’à des stratégies d’intervention. De plus, leurs représentations semblent liées à des composantes émotionnelles qui leur sont propres, dont la peur ou le besoin de calme, faisant davantage référence au sentiment d’autoefficacité et aux compétences socioémotionnelles de l’adulte (Zinsser et al., 2016). Cette analyse de leurs représentations de la gestion de la classe contribuera à la réflexion sur la formation des futures personnes enseignantes.
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Communication orale
Pratiques enseignantes efficaces et prometteuses favorisant l'inclusion d'élèves en difficulté et en trouble de comportement en classe ordinaire au primaireManon Beaudoin (Université de Sherbrooke), Andréanne Gadbois (UdeS - Université de Sherbrooke), Anne Lessard (Université de Sherbrooke)
Plusieurs pratiques réputées efficaces auprès des d'élèves présentant des difficultés comportementales (PDC) favorisent leur inclusion en classe ordinaire (Gaudreau, 2012). Ces pratiques s'avèrent plus efficaces lorsqu'elles sont choisies au regard d’un besoin spécifique à combler. La communication proposée vise à présenter des pratiques enseignantes qui soutiennent la présence en classe des élèves PDC au primaire en fonction de leur potentiel à soutenir les interactions en classe tel que décrites par le CLASS (Pianta et al., 2008). Pour répertorier ces pratiques, une recension des écrits a été effectuée, permettant de trouver 30 articles correspondant aux critères d'inclusion, dans lesquels 33 pratiques ont été considérées efficaces ou prometteuses. De celles-ci, six pratiques ont été associées au domaine du soutien émotionnel, huit à celui de l'organisation de la classe et deux au soutien pédagogique. La discussion portera sur les conditions dans lesquelles peuvent être déployées ces pratiques, notamment le besoin de formation ou de ressource externe, ainsi que sur des pistes de réflexion pour favoriser l'accès à ces pratiques et leur utilisation, dont l'importance de la formation initiale et des choix administratifs. De plus, les pratiques qualifiées de prometteuses pourraient guider les prochaines études.
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Communication orale
Devenir autonome pour ne pas déranger ou devenir autonome pour s’émanciper ? Perspectives multiples d’enseignants du secondaire à propos du développement de l’autonomie.Gabriel B. Houde (Université du Québec à Trois-Rivières), Mathieu Barthos (Université du Québec à Trois-Rivières), Geneviève Bergeron (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans une logique de responsabilisation et de prise en charge par l’élève de ses apprentissages et de ses comportements, le développement de l’autonomie est considéré comme visée importante en éducation, et ce, particulièrement au secondaire auprès des adolescents (MEES, 2017). Sous l’angle de l’éducation inclusive, on peut également l’associer à l’apprentissage du vivre-ensemble (Fillion et al, 2016). En effet, devenir autonome signifie aussi marquer son identité et répondre à ses besoins à travers des rapports sociaux équitables et responsables (Quentel, 2014). Si l’importance de l’autonomie n’est pas remise en question, il semble que plusieurs visions et pratiques coexistent (Raab, 2016) et qu’elle exige de mettre en place les conditions nécessaires à son développement (Reeve, 2009).
Dans une recherche qualitative, nous avons cherché à comprendre le sens qu’accordent des enseignants du secondaire à la gestion de classe et à cerner les pratiques qu’ils jugent efficaces pour favoriser l’adoption de comportements positifs. Treize entretiens individuels effectués auprès d’enseignants de disciplines variées on permis de traiter de l’importance qu’ils accordent à l’autonomie, des visées qu’ils poursuivent en ce sens et des pratiques qu’ils mobilisent. Les résultats révèlent de multiples visions de l’autonomie, des logiques d’action paradoxales et le peu d’occasions qu’ont les adolescents de développer leur autonomie.
Axe 2 : Enjeux, perspectives et innovations en gestion de la classe selon les contextes d’enseignement
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Communication orale
Les retombées positives d’un programme de formation continue en prévention et en gestion de l’indiscipline en éducation physique au secondaire en contexte maghrébin.Jean-François Desbiens (Université de Sherbrooke), Talel Maddeh (Institut supérieur du sport et de l’éducation physique)
La formation initiale ne pouvant réalistement préparer à toutes les situations auxquelles un enseignant fera face durant sa carrière (CSE, 2014), le développement professionnel (DP) constitue l’un des meilleurs moyens d’améliorer la qualité de l’enseignement (Richard, 2020). En contexte maghrébin, il n’y a, à notre connaissance, aucune mesure visant la promotion du DP des enseignants d’éducation physique (ÉP) en lien avec la gestion de classe, un aspect notoirement négligé en formation initiale (Maddeh et al., 2015). Cette présentation a pour objet de : 1. décrire un programme de formation continue à caractère longitudinal en prévention et en gestion de l’indiscipline fondé sur le cadre de Sieber (2001) offert à des enseignants d’ÉP du secondaire en insertion professionnelle de Tunisie, d’Algérie et du Maroc et 2. d’en rapporter les résultats en lien avec quatre catégories de comportements perturbateurs ainsi qu’avec les indices de continuité et de fracture du déroulement des leçons. Le devis quasi-expérimental adopté a permis d’objectiver des retombées globalement favorables au groupe expérimental (n = 15) par rapport au groupe contrôle (n = 15). Les implications de ces résultats sont discutées par rapport aux spécificités de la formation initiale en ÉPS et de celles de l’insertion professionnelle en contexte maghrébin.
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Communication orale
L’usage du smartphone par les étudiants en salle de classe universitaire. Que disent les étudiant.e.s ? Que peut-on en tirer par rapport à la gestion de classe ?Luc Bonneville (Université d’Ottawa), Diane Riddell (Université d’Ottawa)
Nombreux sont les chercheurs qui suggèrent que les smartphones, lorsqu'ils sont utilisés par les étudiants durant leurs cours, sont à l’origine de plusieurs problèmes qui affectent la performance scolaire et qui rend le travail des enseignants difficile. Ceux-ci considèrent le smartphone comme une véritable nuisance. Que faire, et qu’en est-il réellement ? Dans le cadre d’une vaste enquête par questionnaires auprès d’un échantillon de 632 étudiants de premier cycle universitaire, nous avons été en mesure d’observer un certain nombre d’attitudes et de comportements qui nuancent le caractère « nuisible » du smartphone lorsqu’utilisé par les étudiants en classe. En ayant mis la focale sur ce que les étudiants font de leur smartphone, nous avons mis en lumière plusieurs stratégies mises en place par les étudiants pour atténuer les risques liés à l'utilisation du smartphone, par exemple installer des applications de gestion du temps sur diverses plateformes, désactiver les notifications ou déplacer leur téléphone hors de leur champ visuel. Ces stratégies tendent à montrer que l’usage du smartphone par les étudiants en classe ne serait pas aussi problématique que ce qu’on a tendance à penser. D’où la réflexion que souhaitons développer en ce qui a trait à la gestion de classe.
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Communication orale
Soutenir le développement professionnel et l’engagement des élèves en éducation physique grâce à une communauté d’apprentissage professionnelle sur la gestion de classeGeneviève Bergeron (Université du Québec à Trois-Rivières), Nancy Gaudreau (Université Laval), Johanne Grenier (Université du Québec à Montréal), Nicia Langlois-Pelletier (Université du Québec à Montréal), Line Massé (Université du Québec à Trois-Rivières), Cédric Roure (Haute École Pédagogique du canton de Vaud), Claudia Verret (UQAM - Université du Québec à Montréal)
À l’instar des différentes disciplines de l’éducation, les comportements d’indiscipline des élèves sont perçus comme des obstacles majeurs aux apprentissages en éducation physique (Tant et Watelain, 2014). Les enseignants soulignent qu’ils manquent d’outils, de formations et d’accompagnement et ne se sentent pas préparés pour gérer efficacement leurs groupes (Morley et al., 2020). Cette étude qualitative interprétative documente le développement professionnel de neuf enseignants d’éducation physique du primaire qui ont participé à une communauté d’apprentissage professionnelle pendant deux ans. À la suite des entrevues semi-dirigées, une analyse thématique a été effectuée selon le modèle d’évaluation du développement professionnel à cinq niveaux de Guskey (2002). Les résultats révèlent que les enseignants ont apprécié les contenus, ont fait des apprentissages variés et sont dans un processus de changement de leurs pratiques sur plusieurs dimensions de la gestion de classe. De plus, la mise en œuvre des pratiques a conduit à des améliorations sur la motivation, l’autocontrôle et les compétences disciplinaires des élèves ainsi que sur le climat. Cependant, les résultats révèlent que les élèves ayant des comportements difficiles sont ceux pour lesquels les enseignants ont le plus de difficulté à mettre en œuvre des pratiques éducatives efficaces et pour lesquels les besoins de développements professionnels perdurent.
Dîner
Axes 1 et 2 : Enjeux, perspectives et innovations en gestion de la classe selon les contextes d’enseignement et les acteurs
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Communication orale
Repenser la sanction au secondaire dans une visée éducative en recréant du lien socialValérie Benoit (Haute école pédagogique du canton de Vaud), Annik Skrivan (HEPL)
Bien que les interventions punitives aient démontré leur inefficacité, notamment auprès des enfants et des adolescents présentant des difficultés récurrentes de comportement, elles ont toujours tendances à être surutilisées en contexte scolaire, particulièrement au secondaire. En contexte pandémique, ces interventions semblent redoubler, malgré qu’une dégradation de la santé mentale des adolescent·e·s s’observe, tout comme la perte de repères et du lien social. Si les interventions éducatives sont reconnues comme étant plus efficaces, c’est notamment par la création (ou la réactivation) du lien social et des relations positives qu’elles permettent mais aussi d’un rapport brisant une certaine verticalité pour ouvrir le questionnement d’un besoin de défier les règles. Afin de gérer autrement les comportements perturbateurs à l’origine de ces pratiques punitives, de permettre une ouverture sur l’altérité et la reconnaissance d’autrui et de favoriser le (ré)engagement des élèves, une équipe pédagogique d’un établissement scolaire secondaire en Suisse a cherché à innover en proposant une structure d’accueil permettant des interventions plus éducatives au travers d’une écoute active et d’une collaboration interdisciplinaire accrue. Cette communication vise à présenter les résultats exploratoires de cette innovation pédagogique basés sur un journal de bord et des entretiens avec les différents protagonistes.
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Communication orale
Validation d’une grille d’observation des pratiques enseignantes auprès de stagiaires en enseignement secondaireStéphane Colognesi (Institut de recherche en sciences psychologiques), Josée-Anne Gouin (Université Laval)
Des recherches révèlent que la gestion de classe est une compétence essentielle pour un enseignement efficace : des enseignants débutants vivraient une détresse lorsqu’ils réalisent que leurs actions ne permettent pas de faire cesser les comportements perturbateurs. Pour engager les élèves dans leurs apprentissages et ainsi réduire les comportements inadaptés, des chercheurs ont adopté une vision de la compétence à gérer la classe qui dépasse le seul contrôle des comportements : créer un environnement de classe motivant. Cette perspective soulève une importante question pour la formation des enseignants : quelles pratiques enseignantes encouragées ?
La recherche s’appuie sur la théorie de l’autodétermination qui avance que tout individu possède trois besoins psychologiques fondamentaux (BPF) dont la satisfaction est nécessaire à sa motivation et à son fonctionnement optimal : les besoins d’autonomie, de compétence et d’appartenance sociale. La satisfaction des BPF dépendrait de trois pratiques : le soutien à l’autonomie, la structure et l’engagement.
L’étude vise à élaborer et valider une grille d’observation des pratiques enseignantes privilégiées afin d’identifier celles qui soutiennent les BPF des élèves à partir de vidéos d’enseignement de dix stagiaires. La grille sera présentée ainsi que les possibilités d’accompagnement qu’elle offre en formation initiale.
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Communication orale
Regard novateur sur les pratiques effectives de gestion de classe : développement d’un outil d’analyse vidéoTania Carpentier (Université de Montréal), Geneviève Carpentier (Université de Montréal), Nadia Desbiens (UdeM - Université de Montréal), Catherine Tardif (Université de Montréal), Mylène Tardif (Université de Montréal)
La gestion de classe est associée au sentiment d’efficacité personnelle et aux pratiques adoptées par les enseignants (Auclair Tourigny, 2017). Bien qu’elle ne se résume pas à la gestion des comportements, l’indiscipline constitue l’un des aspects qui préoccupent le plus les enseignants. Au-delà des pratiques visant à créer un environnement sécurisant et positif, il semble que proposer des activités authentiques et engageantes favoriserait à la fois un apprentissage durable chez les élèves et une meilleure gestion de classe (Gladwell, 2012). Or, les études portent généralement sur les pratiques déclarées par les enseignants et non sur leurs pratiques effectives. L’observation est généralement délaissée au profit de questionnaires ou d’entretiens (Talbot, 2012). Pourtant, ce type de méthodologie est essentielle pour offrir un accompagnement optimal aux enseignants. C’est dans cette perspective que notre projet de recherche action s’intéresse aux pratiques effectives de gestion de classe. Par l’analyse d’enregistrements vidéo, nous proposons un cadre méthodologique et une grille d’analyse s’inspirant des travaux de Gaudreau, Royer, Beaumont et Frenette (2012) et de O’Neill et Stephenson (2011). Cette communication abordera la démarche de développement d’une méthodologie visant à analyser les pratiques effectives et illustrera la pertinence et les défis que pose l’analyse d’enregistrements vidéo.
Axes 2 et 4 : Enjeux, perspectives et innovations en gestion de la classe selon les modalités et les contextes d’enseignement
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Communication orale
Coenseignement et gestion de classe : quelles relations ?Philippe Tremblay (Université Laval)
Bien que les enseignants signalent que les élèves profitent du coenseignement (Sweigart & Landrum, 2015 ; Basso et McCoy, 2007 ; Magiera & Zigmond, 2005 ; McDuffie, Landrum & Gelman, 2008), et plus particulièrement, ils pensent que les élèves reçoivent plus d'attention des enseignants (Dieker, 2001), il n'était pas clair, si, ou, comment, cela se produit (Sweigart & Landrum, 2015). La situation créée par le contexte de coenseignement peut avoir une influence importante sur celle-ci. Malgré qu’il l’existence d’une littérature abondante sur la gestion de classe et sur le coenseignement, peu de recherches ont été réalisées sur la gestion de classe en contexte de coenseignement, les enjeux, les pratiques, etc. Cette communication vise ainsi à analyser les spécificités en gestion de la classe propres au contexte du coenseignement en enseignement secondaire au premier cycle. Pour ce faire, une analyse d’entretiens semi-directifs auprès de coenseignants travaillant dans des classes de coenseignement intensif (c.-à-d. de 50% à 100% d’un cours/classe) et ce, durant toute une année scolaire (2020-21) a été effectuée. De plus, des observations dans les classes viennent appuyer les dires des enseignants interrogés. Les résultats montrent que les pratiques de gestion de classe en contexte de coenseignement s’appuient sur une co-présence importante en temps, un coenseignement (ex. : différenciation) et une co-intervention rapide au niveau comportemental.
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Communication orale
Configurations optimales de pratiques enseignantes : structure de buts et climat social promus en classeIsabelle Archambault (Université de Montréal), Véronique Dupéré (Université de Montréal), Alexandre Morin (Université Concordia), Elizabeth Olivier (UdeM - Université de Montréal), Isabelle Plante (Université du Québec à Montréal)
De nombreuses études se penchent sur une ou deux pratiques de gestion de classe des enseignants sans considérer la vaste diversité des pratiques adoptées simultanément. Afin de pallier cette limite, la présente étude vise à identifier des configurations, ou combinaisons, de diverses pratiques employées en classe, soit les structures de buts (c.-à-d. maîtrise, performance-approche et performance-évitement) et le climat social (c.-à-d. soutien scolaire, soutien émotionnel, respect mutuel et collaboration centrée sur la tâche). Des configurations dites optimales de ces pratiques sont ensuite identifiées en déterminant celles associées à un meilleur engagement et rendement des élèves, ainsi qu’à des niveaux moindres de difficultés adaptatives (c.-à-d. hyperactivité-inattention, comportements extériorisés et difficultés intériorisées).Conduite au Québec auprès d’un échantillon de 1453 élèves de secondaire 1, l’étude a permis de dégager cinq profils latents de pratiques perçues par les élèves en cours de mathématiques et de français : Peu soutenant, Moyen,Multistratégique, Orienté vers la performance et Climat positif. Les profils Multistratégique et Climat positif semblent être optimaux puisqu’ils sont associés à un meilleur engagement et rendement scolaire, ainsi qu’à des niveaux moindres de difficultés adaptatives chez les élèves. Les implications sont discutées notamment en termes de compréhension de l’environnement d’apprentissage comme microsystème complexe.
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Communication orale
Vers une reconnaissance du pouvoir de l’élève : considérations en gestion de la classe et en didactique de l’oralMélanie Dumouchel (UQAM - Université du Québec à Montréal), Geneviève Messier (Université du Québec à Montréal), Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal)
La gestion de la classe et la didactique font partie intégrante de l’acte quotidien des personnes enseignantes. Cependant, elles ne sont pas nécessairement prises en considération de façon simultanée et complémentaire (Butlen et al., 2011). En effet, certaines personnes enseignantes font des choix moins cohérents de pratiques d’enseignement depeur de perdre le contrôle en gestion de la classe (Sénéchal et al., 2021). La présente communication s’inscrit donc dans un effort intégrateur de ces deux dimensions de l’acte d’enseigner, les considérant comme indissociables, mais surtout, comme l’une bonifiant l’autre et vice-versa lorsqu’elles sont cohérentes. Nous présenterons notre recherche collaborative qui a pour but de coconstruire, avec des personnes enseignantes au primaire (n=12), des pratiquesd’enseignement soutenant le développement des compétences en littératie des élèves par la mise en œuvre de situationsd’oral réflexif et de pratiques de gestion de la classe responsabilisante cohérentes. Plus précisément, notre communication s’arrêtera sur les résultats de la première étape de notre recherche, issus de la réalisation d’entretiens de groupe, qui visaient à amener nos collaborateurs à réfléchir à leurs pratiques actuelles impliquant l’oral réflexif et la gestion de la classe afin d’identifier des enjeux relativement à leurs besoins et à leurs défis au regard de ces deux dimensions.