5a. Résumé
La Guadeloupe, région monodépartementale de France, se caractérise comme un contexte diglossique, dans lequel deux langues, français et créole, sont majoritairement parlées au sein de la population. Pourtant étroitement liées au quotidien, force est de constater que la reconnaissance dans l’enseignement d’un bilinguisme français-créole peine encore à être généralisée (Manette, 2015). L’objectif est de s’intéresser à ce bilinguisme comme potentiel vecteur d’apprentissage et de maîtrise de langues vivantes étrangères, ici l’anglais, à travers un outil pédagogique dont la finalité est le développement du plurilinguisme : la didactique intégrée des langues (DIL) (Brohy, 2008 ; Candelier et Castellotti, 2013 ; Wokusch, 2008). Les objectifs de notre étude sont de déterminer si l’exploitation du bilinguisme guadeloupéen, par le biais de la DIL, permet d’accéder à la maîtrise de compétences métalinguistiques supérieures et d’explorer le statut de la langue minorée. Deux groupes-classes d’élèves de seconde (Secondaire IV) ont fait l’objet d’une expérimentation visant à apprécier les effets de la DIL sur l’acquisition d’une notion grammaticale, selon qu’ils ont bénéficié ou non d’une séquence de DIL (anglais, français, créole). Si les résultats montrent une meilleure acquisition de la notion étudiée, ils initient également une réflexion plus profonde sur la possibilité d’intégrer davantage la DIL en Guadeloupe, tout en se basant sur un bilinguisme trop souvent ignoré.