Que ce soit à des fins thérapeutiques, récréatives ou spirituelles, le Cannabis sativa (aussi nommé cannabis, marihuana ou marijuana) est cultivé depuis des millénaires dans le monde entier. Toutefois, l’image de cette plante médicinale a été durement touchée dans le début des années 1920 au Canada, alors qu’elle rejoint l’opium parmi les substances psychoactives illégales pour des usages non médicaux. Bien que son utilisation thérapeutique soit comprise dans les textes de loi, on devra attendre au début des années 2000 pour voir émerger un réel système d’accès au cannabis à des fins thérapeutiques. Depuis, des débats politiques et scientifiques de plus en plus médiatisés entourent la légalisation et les questions de sécurité des traitements à base de cannabis.
Depuis le 1er avril 2014, Santé Canada a adopté le Règlement sur la marihuana à des fins médicales (RMFM) pour permettre à tout médecin d’autoriser à un patient l’accès à une quantité précise de cannabis pour soulager ses symptômes. Depuis le 17 octobre 2018, le gouvernement du Canada a légalisé la production, la distribution, la vente et la possession de cannabis à des fins récréatives tout en conservant son utilisation médicale. Les médecins quant à eux font face à une situation complexe : d’un côté, ils doivent prodiguer des soins fondés sur des preuves cliniques qu’ils n’ont pas avec le cannabis et de l’autre, le RMFM permet de rendre le cannabis accessible pour leurs patients comme s’il s’agissait d’un médicament.
Les risques et les bienfaits de l’utilisation du cannabis thérapeutique sont beaucoup discutés dans la littérature scientifique, mais son utilisation en pratique clinique demeure controversée, a priori en raison du manque de données probantes sur son utilité clinique ainsi que du manque de formation des médecins à le prescrire. Le but de ce colloque est de présenter le cannabis sous tous ses angles avec une attention particulière sur son potentiel d’utilisation à des fins thérapeutiques.
Remerciements
Les organisateurs tiennent à remercier la Fondation de ma vie du CIUSSS-SLSJ, l'Institut de pharmacologie de Sherbrooke et le département de physiologie-pharmacologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke pour le soutien financier. Un merci spécial aux institutions hôtes du congrès de l'ACFAS 2021 pour avoir rendue possible la tenue de ce colloque.