La profession de communicateur ou de communicatrice n’est pas un parcours unidirectionnel. Bien que les institutions d’enseignement et les associations professionnelles tentent, depuis nombre d’années, d’en baliser les trajectoires (Baillargeon et al., 2013), la complexité et la transdisciplinarité traversant la fonction de communication dans les organisations empêchent de circonscrire les contours de ce qui fait « professionnel » en communication. Journalistes se convertissant aux relations publiques ou devenant producteurs de contenu (Baillargeon et al., 2016; Bernier et al., 2005), analystes de données (massives) constituant les nouveaux communicateurs à l’aube du big data (Couldry et Turow, 2014; Messinger, 2014), responsables des RH endossant la fonction de communicateur interne (Talal, 2013), sans compter les croisements entre politique, marketing et communication (Kugler, 2006 ; Stenger, 2012) : autant d’indices que cette profession « échappe inévitablement à toute maîtrise systématique » (Champy, 2009, p. 84). Ainsi, l’observation de la polysémie et de l’équivocité des titres d’emploi (David et Motulsky, 2010, 2015, 2017; de la Broise, 2013), les fréquents amalgames professionnels et bifurcations floutant les frontières, les dynamiques d’entrée dans la profession et de sortie de la profession, le foisonnement de formations « en communication » au courant de la vie témoignent de cette recherche constante de légitimation. Ce colloque, organisé par le Réseau international sur la professionnalisation des communicateurs (RESIPROC), propose donc de s’interroger sur les différents défis et les enjeux futurs de la professionnalisation des communications et de ses impacts sur la formation et la recherche universitaire.
Du jeudi 6 au vendredi 7 mai 2021