La difficulté́ de concilier le travail et la famille est un défi bien ancré pour les familles canadiennes. Or, ce défi, plus élevé́ parmi les parents, semble profondément genré. De même, l’interface travail-famille parait être un vecteur majeur d’inégalités de santé dont les mécanismes opératoires mettent en relief des différences suivant le genre. Ces mécanismes peuvent s’expliquer par des différences entre les hommes et les femmes en termes d’expositions, de vulnérabilité ou d’expression. Or, peu d’études récentes ont pu relier la construction du genre aux inégalités de santé à travers l’interface travail-famille. Il apparait donc important de mieux comprendre les relations entre le genre, l’interface travail-famille et la santé.
Il ressort du bilan des études récentes sur le sujet que si l’interface travail-famille est identifiée comme un vecteur majeur d’inégalités de genre, son implication dans les inégalités en santé demande davantage d’éclaircissement à l’échelle du Canada. Au regard de la littérature existante sur le sujet, il apparait qu’en dépit d’une nécessité accrue de documenter cette problématique à l’échelle du Canada, les connaissances relatives à l’interface travail-famille et son apport aux inégalités en santé demeurent largement sous-développés à bien des égards. En effet, il n’existe actuellement pas de données récentes à l’échelle canadienne permettant d’explorer les répercussions de l’interface travail-famille et de ses antécédents sur un ensemble de problèmes de santé, dont la dépression, les troubles musculosquelettiques, les maladies cardiovasculaires ou l’usage de substances psychoactives multiples (p. ex., médicaments psychotropes, cannabis, alcool).
Ce colloque permettra de diffuser des résultats de recherches fondées sur des données collectées à l’échelle nationale sur la problématique de l’interface travail-famille et ses répercussions sur la santé dans une perspective genrée.