544 - Réussite collégiale : mesurer pour mieux soutenir

Depuis plusieurs années de nouveaux enjeux de réussite prennent place dans l’enseignement supérieur. Tout d’abord, la multiplicité de la notion de réussite est aujourd’hui actée (pour une revue, voir van der Zanden et al., 2018) et dépasse la simple réussite administrative pour s’étendre à des considérerations d’intégration, d’épanouissement et d’engagement. Ensuite, la responsabilité de la réussite et de l’accompagnement à la réussite est redistribuée, démontrant l’importance de faire de la réussite la question de toutes et tous (Trautwein et Bosse, 2017). Finalement, la notion de diversité des profils et des contextes est particulièrement mise en avant, nécessitant de réfléchir des accompagnements à la réussite qui s’ajustent à cette hétérogénéité grandissante (De Clercq et al., 2021). 

Plusieurs questions peuvent donc se poser : Comment définir aujourd’hui concrètement la notion de réussite ? Comment proposer un accompagnement à la réussite qui s’accorde à cette approche étendue de la réussite ? Comment gérer ces réussites au regard d’une diversité de parcours et de profils de personnes étudiantes ? La réponse à ces questions est d’autant plus prégnante que près de 30 % des étudiantes et étudiants collégiaux ont bénéficié de services de soutien à la réussite, mobilisant des ressources humaines et financières importantes. Ce sont donc à ces questions que la session tentera de répondre en apportant un regard ancré dans la recherche scientifique en sciences de l’éducation.

La réussite en enseignement supérieur constitue un enjeu central pour le ministère de l’Enseignement supérieur (MES), la Fédération des cégeps et l’ensemble du réseau collégial. Pourtant, l’efficacité formelle des services de soutien aux étudiant.es est sous-documentée.

Cette recherche mesure l’impact du service de tutorat en français du Cégep Limoilou durant l’année 23-24, en comparant le ratio de fautes à l’entrée et à la sortie du service. Au début du parcours collégial, la réussite du 1er cours de littérature exige un ratio maximal de 1 faute pour 22 mots (1:22), tandis qu’à la fin des études, l’exigence passe à 1 faute pour 30 mots (1:30).

De manière générale, les personnes tutorées débutent le service avec un ratio de 1:12 et atteignent 1:28 à l’issue du service, indiquant une efficacité notable du tutorat. L’effet est encore plus marqué lorsqu’il est combiné aux services adaptés, avec une progression de 1:10 à 1:33. Par ailleurs, les étudiant.es issu.es de milieux défavorisés présentent une fragilité plus prononcée (1:10) que ceux de milieux plus favorisés (1:15), mais tous progressent vers un ratio similaire (1:28). Enfin, l’expérience des tuteur.ices joue un rôle déterminant : les tutoré.es encadré.es par des tuteur.ices expérimenté.es atteignent un ratio de 1:32, contre 1:21 pour ceux encadrés par des tuteur.ices étudiant.es.

Ces résultats permettent d’identifier certains leviers pour maintenir et améliorer l’efficacité du service de tutorat en français.

Cette communication vise à présenter des concepts de lean management permettant de structurer une démarche d’amélioration continue en milieu collégial. Pourquoi? Ces concepts permettent un développement professionnel efficace et une amélioration des manières de faire pour favoriser la réussite, les réussites au collégial. Dans un contexte où les ressources sont limitées et où les besoins étudiants sont complexes et diversifiés, mesurer l’efficacité des services devient un enjeu central. Quoi? La prise de mesures en milieu collégial doit se faire de manière structurée et alignée avec les priorités organisationnelles. Comment? Les services organisés par l’institution collégiale et offerts aux étudiants peuvent soutenir les réussites dans la mesure où ils donnent des résultats visibles de ces réussites.

Après avoir présenté les concepts relatifs à l’amélioration continue, la démarche méthodologique de prise de mesure dans une visée d’amélioration continue sera présentée. L’accent sera mis sur les retombées possibles de la mise en place de cette démarche et les écueils à éviter.

Le tableau de bord est l’outil privilégié pour suivre la performance. Essentiellement, il consiste à soutenir la conscience de la situation de son utilisateur, c’est-à-dire sa représentation mentale de la situation à un moment spécifique. Comment s’assurer que cette représentation mentale soit complète et véridique? La partie 210 de la norme ISO 9241 présente une démarche itérative de conception de systèmes interactifs centrée sur l’utilisateur. Cette communication vise à démontrer comment cette dernière peut être appliquée à la conception de tableaux de bord. On y abordera également la notion de gestion de la performance et le cadre théorique de conscience de la situation. 

Dans la foulée du déploiement de l’évaluation continue des programmes en 2022-2023, le Cégep de Lévis a structuré une démarche systématique de collecte, de traitement, d’analyse et d’interprétation des données. Cette démarche vise à instaurer une culture de l’amélioration continue, où les équipes sont encouragées à utiliser les données pour alimenter leurs réflexions pédagogiques et soutenir la prise de décisions.

La présentation portera sur les outils et procédures développés afin de soutenir l’équipe de personnes conseillères pédagogiques, les équipes-programmes et la direction dans l’analyse et l’interprétation des données d’une part. D’autre part, les stratégies visant à favoriser le croisement et la contextualisation des données et les principes guidant l’accompagnement des équipes-programmes dans l’utilisation des données seront abordées. Finalement, les défis rencontrés dans la mise en place de cette démarche, les stratégies d’atténuation, les conditions gagnantes à mettre en place et les leçons apprises seront également exposés.