Alors que l’on assiste à une redéfinition progressive et plus saine des rôles sociaux associés à la masculinité (participation parentale plus marquée des pères dans l’éducation des enfants, partage plus équilibré dans les responsabilités domestiques et familiales, prise du congé parental par les pères (Devault et Devault-Tousignant, 2022; Villeneuve et Dubeau, 2022)), les jeunes demeurent encore aujourd’hui exposés à certaines normes négatives de la masculinité traditionnelle (ou hégémonique) à travers les réseaux sociaux, telles que la dévalorisation des femmes et le pouvoir exercé à leur endroit en matière de sexualité ou d’autonomie économique (Delaquis, 2015; Pacouret, Bastin et Marty, 2024). Dans cette conjecture, il apparaît important que les garçons côtoient des modèles positifs d’hommes promouvant des rapports égalitaires entre les hommes et les femmes et des attitudes favorables à l’inclusion et à la diversité.
À ce chapitre, des chercheurs ont déjà mis en évidence l’importance des modèles masculins à l’école auxquels les élèves, autant garçons que filles, peuvent se référer dans la construction de leur identité (égalité homme-femme, partage équilibré des rôles parentaux (McGrath et Sinclair, 2013)). À ce sujet, une présence plus notable d’hommes en enseignement préscolaire et primaire concourrait à promouvoir davantage de modèles de masculinités saines auprès des garçons, faisant ainsi obstacle aux normes négatives de la masculinité traditionnelle (Connell, 2005) auxquels adhèrent encore certains hommes. De fait, encore faut-il que ces enseignants valorisent une diversité de masculinités saines et établissent une relation positive et proximale avec les garçons pour que ces derniers puissent accueillir et adopter plus aisément des pratiques sociales positives comme hommes.