Les préoccupations liées au genre ont engendré des discussions et analyses dans l’espace francophone (Beaumont, 2022). Plusieurs universités canadiennes et québécoises ont formalisé l’utilisation de l’écriture inclusive en se dotant de guides, offrant ainsi des perspectives institutionnelles en réaction à une masculinisation historique de la langue française, et ce, par l’adoption de stratégies langagières non discriminantes. En contexte d’enseignement du français langue étrangère (FLE) et seconde (FLS), les questions liées à l’inclusion des étudiant·es issu·es de groupes minorisés, notamment les étudiant·es non binaires deviennent un enjeu didactique. La communauté enseignante doit repenser ses pratiques à la lumière des pédagogies féministes (Bailly, Lemoine-Bresson, Martin 2021), queer (Richard 2019; Meyer, Hoft-March 2021; Hakeem 2022) et en matière de décolonisation (Tuck, Yang 2012).
En Amérique du Nord plusieurs procédés inclusifs font déjà partie des pratiques pédagogiques d’enseignant·es (Swamy et Mackenzie; 2019; Provitola; 2019; Lebrec, Diwan et Mudadeniya 2023). Pourtant, certaines études portant sur les supports didactiques utilisés en classe ont révélé l’absence de représentations des identités queer (Grant, 2021), la persistance de stéréotypes de genre (Baider, 2013) et la binarité de genre hiérarchisante (Ranchon, 2016). Toutefois, des initiatives inclusives autour des outils didactiques émergent (Dolidon, 2021; Lebrec, Léger et Li, 2024). Ces constats nécessitent des transformations de l’enseignement-apprentissage du FLE/FLS.
Ce colloque tentera de répondre aux questions suivantes, comment intégrer les préoccupations liées au genre dans la formation initiale des enseignant·es ? Quelle place pour les pratiques langagières queer/féministes ? Comment faire évoluer les pratiques pédagogiques ? Comment évaluer ces formes linguistiques ? Qu’en est-il des attitudes et croyances des enseignant·es et des apprenant·es à l’égard de ces pratiques ?