Au Québec, en 2023-2024, 15 999 adolescentes et adolescents âgés entre 13 et 17 ans victimes de mauvais traitements ou présentant d’importants troubles de comportement ont été pris en charge par les Directions de la protection de la jeunesse (Gouvernement du Québec, 2024). Le nombre d’adolescentes et d’adolescents ayant reçu des services en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents s’élève, pour sa part, à 9 405, une augmentation de 15% par rapport à 2022-2023 (Gouvernement du Québec, 2024). Les conséquences des expériences de vie adverses vécues par ces jeunes sont amplement documentées dans la littérature scientifique, notamment les liens entre la maltraitance subie à l’enfance et les problèmes de comportement, les difficultés scolaires et professionnelles, les troubles de santé mentale et les difficultés relationnelles à l’adolescence et au début de l’âge adulte (Carr et al., 2020). Toutefois, plusieurs autres éléments sont à considérer pour comprendre la nature de ces liens, notamment la nature des expériences vécues, les expériences de placement, l’influence des pairs, le soutien social perçu, le style d’attachement, la sévérité des difficultés rapportées et la propension à la prise de risque (Malvaso et al., 2016; Su et al., 2022). Il reste donc encore fort à faire pour mieux comprendre les conséquences des expériences de vie adverses sur l’adaptation ultérieure des adolescentes et des adolescents qui y sont exposés. Ces connaissances sont nécessaires pour soutenir la mise en œuvre de politiques sociales et de pratiques d’intervention axées sur la prévention des difficultés adaptatives et le développement de la résilience de ces jeunes, qui se retrouvent souvent dans un contexte de grande vulnérabilité.
Le mercredi 7 mai 2025