Les bouleversements économiques, sanitaires, technologiques, environnementaux et sociaux touchent tous les pays, mais les sociétés qui valorisent l'éducation des adultes (ÉA) font preuve de plus de résilience (UNESCO, 2019). L'ÉA se manifeste dans une variété de contextes, y compris formels (milieux scolaires), non formels (p. ex. entreprises) et informels (p. ex. au sein de la famille) (Gal et al., 2020). La littérature scientifique en ÉA, souvent perçue comme fractionnée et marginale (Agulhon, 2005), et la polysémie qui y règne posent de grands défis de définition du champ et de ses domaines d'intervention. Dès lors, il est essentiel de favoriser un dialogue entre les acteurs des diverses disciplines associées à l’ÉA et ceux issus de la pratique ou de la recherche.
Merriam et Brockett (2007 [1997]) ont analysé les différents débats présents dans le champ de l’ÉA et ont dégagé trois tensions :
Les acteurs de l’ÉA devraient-ils s’efforcer d’unifier le domaine ou de préserver sa diversité ?
Dans quelle mesure devrions-nous, si cela est même nécessaire, aligner l’ÉA avec les autres champs de l'éducation ?
L’ÉA devrait-elle se concentrer principalement sur l'individu ou sur la société ?
Même si cette analyse initiale a été effectuée il y a près de 30 ans, force est de constater que le champ fait toujours face aux mêmes tensions. Les conséquences concrètes de celles-ci sont visibles à divers niveaux, dont ceux : politique, économique et de la recherche. Par exemple, la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue du Québec (2002) n’a pas été mise à jour depuis plus de 20 ans. Ailleurs, l’ÉA est aussi sous-financée et ne semble pas être une priorité politique (Calderon, Guadalupe et Thériault, 2024). Ce manque de financement touche aussi la recherche en ÉA (CST, 2009).
Le colloque vise donc à mettre à jour les débats actuels du champ de l’éducation des adultes au regard des tensions identifiées par Merriam et Brockett (2007 [1997]).