509 - Les enseignants en reconversion de carrière en enseignement

La diversité des profils et des trajectoires des étudiants universitaires, incluant les enseignants en reconversion de carrière, nécessite une offre de formation souple et adaptable. Le ministère de l’Enseignement supérieur met en place diverses mesures visant à favoriser l’accessibilité à une offre de formation adaptée aux profils et à la réalité des étudiants. Des mesures visent également à soutenir les universités afin de leur permettre de reconnaître les expériences de vie et de travail ainsi que les compétences des personnes qui souhaitent s’engager dans une formation universitaire conduisant au brevet d’enseignement.

La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) en milieu universitaire québécois offre l’opportunité aux personnes étudiantes adultes de faire valoir leurs acquis d’apprentissage afin d’optimiser leur parcours scolaire, en tenant compte de leurs cheminements et de leurs besoins. Elle favorise l’accessibilité aux études universitaires, encourage la persévérance et l’obtention d’un diplôme ou d’une sanction qualifiante universitaire.

Plusieurs initiatives ont été développées ces dernières années par les établissements universitaires québécois pour mettre en place ou consolider des dispositifs de RAC, tout en développant progressivement une expertise en la matière.

Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) a créé en 2023 le Service de soutien interuniversitaire en reconnaissance des acquis et des compétences (SSIRAC). Ce dernier a pour mission de consolider la concertation, de favoriser les échanges et la collaboration entre les établissements et les actrices et les acteurs de la RAC. Le SSIRAC soutient les établissements universitaires dans le développement et l’amélioration continue des services de RAC.

Cette présentation propose de retracer l’évolution récente de la RAC en milieu universitaire pour en brosser le portrait actuel, basé sur les recensions des pratiques et des données recueillies par le BCI depuis 2018 à aujourd’hui.

Le Conseil supérieur de l’éducation a constaté, dans son rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2021-2023, que la relève en enseignement n’était pas assurée au Québec, les jeunes montrant peu d’intérêt pour cette profession et les inscriptions au baccalauréat étant en baisse. Parallèlement, le nombre de personnes enseignant sans brevet a augmenté. Pour le Conseil, ces personnes font partie de la solution à la pénurie, si elles peuvent compléter une reconversion de carrière en enseignement, mais cette dernière est difficile à réaliser selon l’offre actuelle de formation. En vue de résoudre ce problème, le Conseil propose la création d’un programme de résidence de qualification axé sur la formation en milieu de travail, ainsi que la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC). Un programme de qualification fondé principalement sur la RAC pourrait aussi être mis en place temporairement, afin de faciliter l’obtention d’un brevet pour les personnes détenant une expérience significative d’enseignement. Outre ces mesures, pour réduire la pénurie, il demeure crucial de valoriser le baccalauréat en éducation et de le transformer de manière à faciliter l’insertion professionnelle et à réduire la précarité financière des étudiantes et des étudiants. Dans tous les cas, le Conseil insiste pour que tous les programmes de formation reposent sur le référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante, afin d’en assurer la qualité et la cohérence.

La grande variété des parcours de formation menant à l’obtention du brevet complexifie toute approche de reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) des enseignants. Pour ce faire, élaborer des outils transversaux apparait une démarche nécessaire.

Le référentiel de compétences de la profession enseignante adopte justement une telle approche transversale, ne faisant aucune distinction relative à l’ordre d’enseignement ou à l’expertise disciplinaire. Cela lui donne l’ouverture nécessaire à un tel projet transversal, mais pose du même coup la question de l’intégration de ces dimensions qui différencient les différents programmes de formation.

Ce référentiel propose une autre ouverture transversale, à savoir un développement professionnel qui débute avant l’entrée en formation initiale à l’enseignement et qui continue sur l’ensemble de la carrière. Cette vision est cohérente avec celle d’une éducation tout au long de la vie, dans laquelle s’insère la RAC, mais propose du même coup un développement étroitement lié aux parcours traditionnels de la formation initiale.

Cette communication propose un modèle transversal de RAC pour la profession enseignante visant à faciliter l’entrée en formation, la RAC pour optimiser le parcours de formation, ainsi que la reconnaissance de la contribution de la formation continue à l’expertise enseignante dans une optique d’éducation tout au long et tout au large de la vie. 

Telles que les compétences sont définies dans le référentiel de la profession enseignante au Québec, elles correspondent à des savoir-agir complexes mobilisant de nombreuses ressources, tant internes qu’externes, et elles représentent de manière fidèle les responsabilités des personnes enseignantes. Bien que les universités aient manifesté que leurs programmes de formation en enseignement opérationnalisaient ce référentiel, il n’en est rien et ceux-ci sont encore fortement inscrits dans un morcellement excessif des apprentissages et, la plupart du temps, dans une logique mono-disciplinaire. Les stages sont toutefois des lieux plus intégrateurs. La communication vise à illustrer et à documenter le manque de cohérence induit dans le processus de RAC par la logique même des programmes de formation. Un point central : le fait que ces programmes n’ont pas été élaborés à l’aune du référentiel de compétences. En réalité, le référentiel de formation n’est utilisé que pour justifier post facto les unités d’apprentissage incluses en amont dans le programme. À moins de mettre l’accent sur l’apprentissage de ressources internes, il serait erroné de prétendre que chaque activité de formation soutient le développement de compétences. La dernière partie de la communication présente trois conditions indispensables afin que la cohérence entre un dossier RAC élaboré en tenant compte du référentiel de compétences de la profession enseignante et l’appréciation de l’université soit maximale. 

Notre projet explore les défis et les opportunités liés à la reconnaissance des acquis expérientiels (RAE) et des compétences (RAC) pour les personnes enseignantes sans brevet au Québec. 

Avec l'augmentation du nombre d'enseignants sans brevet, il est crucial de reconnaître les compétences acquises dans des contextes non formels et informels pour obtenir leur qualification et leur intégration dans le système éducatif. En effet, ces personnes enseignantes sans brevet choisissent pour la plupart l'enseignement comme deuxième carrière et enseignent déjà depuis plusieurs années. Ils ont donc des compétences et des acquis antérieurs en lien avec la discipline enseignée et avec l’enseignement. Dans les dernières années, divers programmes et mesures se sont développés pour aider ces personnes enseignantes à obtenir une qualification. Dans cette recherche, le processus de RAE dans les universités québécoises est examiné mettant en lumière les pratiques en matière d’accessibilité, notamment quand il s’agit d’entrer dans un programme de formation en enseignement ou d’optimiser le parcours académique. Notre recension permet de relever les défis que doivent surmonter les personnes étudiantes, les facilitateurs et les pistes de solution possibles. 

Des milliers de personnes bénéficient d’une tolérance d'engagement (TE) au Québec. Quel que soit leur parcours, elles ont en commun d’être en situation d’emploi, dans une classe du réseau scolaire. Tantôt détentrices d’un baccalauréat, maîtrise, doctorat, tantôt issues d’un parcours atypique, sans études universitaires, elles souhaitent s’engager dans une voie de qualification, riches d’un bagage expérientiel. 

C’est dans ce contexte que le ministère de l’Éducation a créé, en octobre 2024, le Guichet J’obtiens mon brevet, à la suite des constats et recommandations formulées par le réseau, après de multiples consultations à l’échelle du Québec. Le Guichet offre un accompagnement aux personnes bénéficiaires d’une TE, à toutes les étapes de leur reconversion de carrière, notamment pour faire connaître les programmes universitaires, modalités d’inscription et avantages du brevet.

Quel est l'apport du Guichet auprès des personnes non-détentrices de brevet ? Quel est le soutien offert au personnel des ressources humaines et éducatives des centres de services scolaires, commissions scolaires, écoles privées, ainsi qu'aux universités qui ont développé ou adapté 31 nouveaux programmes? Voilà le propos de cette présentation, qui aborde les défis auxquels l'équipe du Guichet est confrontée, les leviers possibles et pistes de réflexion.