Longtemps perçus comme une population vulnérable devant être protégée, les jeunes ont traditionnellement été peu impliqués dans les études portant sur des sujets qui les touchent, leur réalité étant plutôt abordée dans la perspective des adultes qui les entourent, principalement leurs parents (Carter, 2009 ; Halse et Honey, 2007). Ce constat est d’autant plus vrai lorsque l’objet de la recherche est sensible, les jeunes étant alors jugés encore plus vulnérables, faisant en sorte que leur point de vue demeure peu documenté (Carter, 2009).
Afin de poser un regard différent sur les réalités sociales contemporaines de l’enfance à l’adolescence, ce colloque vise à diffuser des travaux de recherche qui donnent une voix aux jeunes sur des sujets qui les concernent. Parmi ces sujets, nous pensons, notamment, aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, à l’écoanxiété, à l’usage des écrans et aux risques pouvant y être associés, à l’image corporelle, à la sexualisation précoce, à la médicalisation des comportements des jeunes, ainsi qu’aux réalités 2ELGBTQI+.
Ce colloque s’inscrit dans un changement de paradigme, observé depuis quelques années, qui souligne l’intérêt de la participation des jeunes dans le processus de recherche (Carter, 2009; Coté et al., 2020; Graham et al., 2015). Il permettra de ne pas catégoriser automatiquement les jeunes en position de vulnérabilité, afin d’explorer leur point de vue sur leur réalité, tout en identifiant des pistes pour mieux les accompagner. En ce sens, les propositions attendues devront permettre : (1) de décrire les réalités contemporaines des jeunes et les réponses sociales mises en place pour répondre à leurs besoins, en s’intéressant à leur propre point de vue, (2) d’identifier des méthodes de recherche novatrices et participatives qui permettent de documenter les réalités des jeunes, ou encore (3) de discuter les enjeux méthodologiques et éthiques associés aux recherches visant à donner une voix aux jeunes.