Ce colloque examine le sport sous l’angle des enjeux de diversité, d’interculturalité et d’in/exclusion. Amplifié par les médias et les intérêts économiques, le sport façonne les interactions interculturelles et la formation des communautés. Les récentes controverses entourant les Jeux olympiques de 2024 à Paris, du mépris et de la suspicion de genres (cas d’Imane Kehlif et de Lin Yu-Ting), de la discrimination des athlètes portant le hijab et des appels au boycottage de plusieurs nations, mettent en évidence les tensions et les défis interculturels persistant dans le sport. Englobant les interactions et les échanges se produisant lorsque des individus de différents horizons culturels se rencontrent dans des activités sportives, l’interculturalité dans le sport met en évidence les complexités de la représentation et de la participation. Si le sport peut être vecteur d’inclusion, facilitant le maintien et l’expression de l’identité tout en favorisant l’intégration sociale, les mêmes passions qu’il engendre peuvent aussi refléter tensions collectives, différenciation, exclusion et xénophobie, servant ainsi de microcosme aux dynamiques sociales plus larges.
Ce colloque invite donc à plusieurs questionnements : Comment le sport peut-il être à la fois un pont et une division entre les cultures, favorisant l’ouverture, mais présentant aussi des risques d’engagement superficiel face à la diversité? En quoi les perspectives genrées et intersectionnelles révèlent-elles les inégalités systémiques et les obstacles des athlètes marginalisés, ouvrant la voie à des initiatives inclusives et à une remise en question des normes dominantes? Le sport peut-il être un levier de changement social positif, malgré les dynamiques de pouvoir sous-jacentes? Comment repenser les cultures sportives et nos théories pour les appréhender comme des entités complexes et changeantes, en mettant en lumière leurs ambiguïtés et leurs contradictions?