Un taux élevé de jeunes SEEF (sans emploi, éducation, ni formation) constitue un défi majeur pour les économies nationales (International Labour Organization, 2019). Or, des lacunes subsistent dans la compréhension des facteurs contribuant au statut SEEF, notamment au Canada (Lyer et al., 2018).
Les participants proviennent de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec ayant suivi 2 120 jeunes depuis l’âge de 5 mois. Nous avons examiné les associations bivariées entre le statut SEEF à 21 ans et divers facteurs psychosociaux rapportés durant l’adolescence.
Comparativement aux jeunes non-SEEF (94,5 % de l’échantillon), les jeunes SEEF (5,5 %) avaient, à l’adolescence, un attachement à l'école inférieur
(t = -5,03, p < 0,001), faisaient moins d'activité physique (t = -3,51, p < 0,001), avaient plus de symptômes externalisés (t = 3,89, p < 0,001), un état de santé inférieur (t = -2,88, p = 0,006), un risque plus élevé de consommation (χ²(1) = 8,39, p < 0,004), plus d’absentéisme à l'école (t = 3,97, p < 0,001), un rendement scolaire inférieur (t = -5,61, p < 0,001), et provenaient de familles au statut socioéconomique inférieur (t = -7,00, p < 0,001) et au climat familial plus dysfonctionnel (t = 2,50, p < 0,013). Cependant, ils n’étaient pas différents sur le plan du soutien scolaire maternel (t = -0,32, p > 0,50) et des problèmes internalisés (t = 1,68, p = 0,098).
Cette étude identifie pour la première fois les prédicteurs du statut SEEF dès l’adolescence à partir d’un échantillon représentatif du Québec.