401 - Le bien-être des cégépien·nes

La majorité des études au sujet de la transition secondaire-collégial portent sur les personnes étudiantes qui ont déjà débuté un programme d’études collégiales, moins s’intéressent à la perspective des élèves durant les années qui précèdent cette transition.

Cette communication vise à faire état des résultats préliminaires issus de la perspective des élèves qui ont participé au Projet de recherche-action participative sur les enjeux de transition interordre des élèves de l’est de Montréal (PAREA, 2023-2026). Cette étude comporte un devis mixte, et en deux temps, qui rejoint plus de 500 élèves, de leur 5e année du secondaire jusqu’à leur 1re année du collégial ainsi que leurs parents.

Le point de vue des élèves qui vivent la transition a été documenté sous diverses formes : un questionnaire perceptuel, des méthodes de collecte basées sur l’art, comprenant des productions visuelles et narratives ainsi que des groupes de discussion. 

Nous présenterons des résultats préliminaires sur la perspective des élèves au sujet des facteurs qui influencent leur bien-être avant l’entrée au collégial ainsi que leur perception quant à la transition. De plus, nous porterons une attention particulière aux étudiant.es de 1^re génération au collégial et à leur capacité de se projeter dans les études supérieures. Enfin, nous discuterons des suites du projet ainsi que des pistes d’action à mettre en place pour favoriser une transition harmonieuse.

Cette communication vise à partager les résultats d’une enquête menée auprès de 1978 étudiant.e.s du cégep du Vieux Montréal, pour laquelle nous avons développé et validé un questionnaire original en français (Q-CEA), comprenant une échelle d’écoanxiété à deux facteurs (cognitif-émotionnel et comportemental) et une autre sur des comportements pro-environnementaux. Les corrélations observées entre ces deux échelles confirment les résultats obtenus dans diverses études qui considèrent l’écoanxiété comme motivante plutôt que paralysante. Nous présenterons également les résultats d’une enquête qualitative menée auprès de 19 étudiant.e.s engagé.e.s dans une initiative de transition écologique pendant deux sessions. Nous postulions au départ que ce type d’action individuelle pourrait diminuer leur sentiment d’impuissance face à la crise et ainsi, réduire leur écoanxiété. Si les résultats préliminaires révèlent que ce n’est pas le cas, en contrepartie, leur degré de conscientisation et leur désir de s’engager dans des actions écologiques plus collectives et activistes s’en trouve rehaussé. Ces résultats apparaissent positifs dans la mesure où ce type de mobilisation des jeunes est plus susceptible d’avoir des impacts sur les pouvoirs en place que de simples actions individuelles. Il semblerait donc que l’action s’oppose au désespoir et qu’en agissant, les jeunes voient que des solutions existent et qu’ils peuvent participer concrètement à la construction d’un avenir moins sombre.

La motivation est un concept large, étudié et appliqué à de nombreux contextes étant donné son influence remarquable sur le bien-être, l’engagement et la performance de l’individu. L’objectif de la présente étude est double : (1) examiner l’évolution de la motivation des cégépiennes et cégépiens durant leur première année au collégial, puis (2) explorer l’effet prédictif potentiel de certaines habitudes de vie à l’entrée au collégial sur la motivation scolaire, un an plus tard. Des données de motivation scolaire et d’habitudes de vie ont été recueillies auprès de 585 nouveaux collégiens aux sessions A23 et A24. Les résultats des analyses préliminaires indiquent une diminution significative de l’intérêt situationnel à fréquenter le cégep (t = 4,85; p < ,001) et de l’utilité attribuée aux apprentissages faits au cégep (t = 3,61; p < ,001). Parmi les habitudes de vie explorées jusqu’à maintenant, la prise du petit déjeuner semble prédire une part de l’intérêt situationnel (b = ,23 (IC 95 % : ,13 - ,32)) et de l’utilité (b = ,14 (IC 95 % : ,05 - ,23)). La pertinence de ces résultats est discutée en fonction de pistes d’intervention potentielles et de prospectives à considérer.

Objectif

L’objectif de cette étude est d'examiner les associations entre les habitudes de vie et la santé mentale positive des cégépiens. 

Méthodologie

Cette étude transversale repose sur un échantillon de convenance de 2165 cégépiens provenant de 13 cégeps et inscrits en première session. Les participants ont évalué, à la session d’automne 2023, leur santé mentale positive avec l’instrument Mental Health Continuum Short Form (MHC-SF), incluant 14 items répartis en trois dimensions : bien-être émotionnel, psychologique et social. Les participants ont également rapporté leurs habitudes de vie, incluant la prise du petit-déjeuner et de trois repas par jour, la consommation d’eau, de fruits et légumes, d’alcool et de cannabis, le temps d’écran récréatif, l’activité physique, le sommeil, le temps sédentaire et alloué aux études. Des données sur leurs caractéristiques sociodémographiques (âge, genre, niveau de scolarité des parents, ethnicité, perception du statut économique) ont également été collectées. 

Résultats

Chez les cégépiens, la prise régulière de trois repas par jour, l’activité physique et le sommeil étaient chacun associés à une augmentation des probabilités de vivre une santé mentale florissante (ratio de probabilités: 1,80, IC 95 %, 1,10–2,92; 1,00, IC 95 %, 1,00-1,00; 1,18, IC 95%, 1,05-1,32), alors que le temps d’écran durant le week-end était associé à une réduction de 7 % des probabilités (ratio de probabilités: 0,93, IC 95 %, 0,88–0,99).

Avec la hausse marquée du nombre de personnes étudiantes en situation de handicap (PESH), le réseau collégial a connu d’importantes transformations ces dix dernières années (Doucet et Philion, 2016; Fédération des cégeps, 2023). Par conséquent, le personnel enseignant s’est retrouvé à devoir faire face à une augmentation des demandes d’accommodements, à une complexification des situations de handicap et à une diversification des profils apprenants (Beaumont et Lavallée, 2012; Bonnelli et al., 2010; B. La Grenade, 2017). Cependant, les personnes enseignantes soulignent qu’elles ne parviennent pas toujours à répondre adéquatement à ces besoins grandissants, souvent en raison d’un manque de ressources, de temps, de formation ou de sensibilisation (B. La Grenade, 2017). Comme les recherches sur les pratiques inclusives au collégial restent limitées, le CRISPESH et ÉCOBES ont mené une étude sur les représentations du personnel enseignant quant à l’inclusion des PESH et à son rôle dans ce processus. Les résultats indiquent une perception plus positive qu’auparavant, bien que des écarts persistent entre les situations de handicap visibles et invisible. Ces constats soulignent l’importance de promouvoir les principes d’une pédagogie à visée universelle pour soutenir la réussite des PESH et de renforcer les mesures de soutien proposées pour accompagner les personnes enseignantes.