Entre les années 2000 et 2010, la question des impacts du numérique est progressivement prise en compte aux niveaux professionnel, académique, associatif et politique. Les débats autour de la responsabilisation du numérique ne se limitent pas aux dimensions écologiques, mais englobent également des enjeux sociaux, éthiques, politiques et technologiques. Si les premières approches se concentrent sur la réduction des coûts énergétiques et de l’empreinte environnementale des infrastructures, des questions plus larges émergent progressivement : sobriété numérique, justice environnementale et impacts socio-politiques des technologies. A l’heure où les acteurs de la « tech » s’engagent électoralement et instrumentalisent toutes les ressources de leurs plateformes au service des candidats et partis qu’ils défendent, Ce colloque vise à se confronter à ces questions en explorant les enjeux à la fois théoriques, méthodologiques et politiques de la responsabilisation du numérique. La responsabilisation ne saurait se réduire à une seule gestion technique ou écologique, mais appelle une démarche de réflexivité qui intègre à la fois des valeurs de justice sociale, de démocratie et de respect des diversités culturelles.
La responsabilisation du numérique passe ainsi par la mise en place de protocoles ouverts d’écriture et de publication, favorisant la transparence et l’accessibilité des connaissances. Elle suppose également une interrogation éthique sur les pratiques de collecte et d’utilisation des données, notamment par l’IA, ainsi que sur les modalités de conception des interfaces, afin de répondre aux besoins des utilisateurs dans le respect de leurs droits et besoins. Au-delà de ces dimensions, nous posons aussi la question du rapport au non-numérique, ouvrant une réflexion sur les bénéfices possibles de la déconnexion volontaire et des pratiques analogiques. Ce colloque vise alors à questionner ces différents aspects en les reliant à des enjeux théoriques et méthodologiques, tout en explorant les possibles tensions entre numérique responsable et déconnexion. Elle propose ainsi une approche critique et plurielle de la responsabilisation, offrant des alternatives à une digitalisation omniprésente.