Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’importance des aspects affectifs dans la qualité de l’expérience scolaire n’est plus à démontrer, comme en témoigne l’intérêt marqué pour les émotions dans la recherche en éducation. Actuellement, plusieurs chercheurs tentent de comprendre d’où viennent ces émotions, comment elles sont vécues par les élèves et les enseignant·es et comment elles influencent la réussite éducative (Camacho-Morles et al., 2021). Par exemple, l’interprétation que l’élève fait de son environnement scolaire influence les émotions vécues, et celles-ci, à leur tour, influencent cette interprétation (Putwain et al., 2018). Les émotions sont aussi vécues différemment selon l’élève ou l’enseignant·e, l’expérience de ces émotions étant forgée par les compétences émotionnelles, le vécu et les caractéristiques individuelles (Pekrun et al., 2023). En outre, de multiples construits convoqués pour étudier la réussite éducative, comme l’engagement (Friedricks et al., 2004) ou la motivation (Eccles et Wigfield, 2020), ont une composante affective qui souligne le rôle des émotions. L’influence des émotions vécues par les élèves ou par les enseignant·es sur les indicateurs de réussite éducative tels le bienêtre ou le rendement a d’ailleurs été étudiée dans divers contextes (Camacho-Morles et al., 2021; Tam et al., 2019). La popularité croissante de l’étude des émotions à l’école et la complexité des relations entre émotions et contextes éducatifs soutiennent la pertinence d’établir un état de la situation, tant du point de vue de l’éducation que de celui d’autres disciplines qui abordent les émotions en contexte scolaire. Ce colloque s’intéresse donc aux questions suivantes : Quel est le rôle des émotions et des compétences émotionnelles des élèves et des enseignant·es dans la réussite éducative? Comment différents indicateurs de réussite éducative et contextes éducatifs influencent-ils les émotions vécues? Quelle est la place réelle ou souhaitée des émotions dans la définition de la réussite éducative?
Ce colloque est organisé par le Centre d’étude sur l’apprentissage et la performance (CEAP-UQAM).
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Kathleen Sénéchal (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Natacha Bérubé-Deschênes (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Estelle Desjarlais (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Isabelle Plante (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Bloc 1 – Émotions : théories et définitions
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Communication orale
Conférence d'ouvertureIsabelle Plante (UQAM - Université du Québec à Montréal)
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Communication orale
Le rôle essentiel des émotions dans les processus d’adaptation, de changement et d’apprentissage et l’importance de la régulation émotionnelle dans l’accompagnement.Geneviève Bergeron (Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Élaine Desmarais (Université de Saint-Boniface), Annie Kenny (Université Sainte-Anne)
L’affectivité, les émotions et la sensibilité ont longtemps été laissées pour contre, dans les milieux éducatifs (Meyor, 2002). Considérées à tort comme gênantes, perturbatrices ou « preuves de faiblesses », les émotions ont été mises en opposition à la raison et à la cognition, des dimensions bénéficiant d’une plus grande valorisation (Gueguen, 2018). En reconnaissant le rôle essentiel que jouent les émotions dans la construction de la personne (Damasio, 1999), notamment dans les processus d’apprentissage (Levine, 2014), de changement et d’apprentissage, le personnel scolaire se doit de leur accorder une place de choix dans leurs préoccupations personnelles et professionnelles. Cette présentation a pour but de mettre en lumière comment l’esprit (pensée), le cœur (émotions) et le corps (sensations) sont des dimensions complémentaires chez l’être humain (Gueguen, 2018). Le fait qu’elles s’influencent mutuellement sera illustré par des exemples vécus en milieu scolaire. De plus, des pistes visant à aider la personne accompagnatrice à identifier, comprendre et modifier ses états émotionnels lors de situations difficiles et exigeantes (Bergeron, Kenny et Desmarais, 2021) seront discutées.
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Communication orale
Émerveillement et émotions épistémiques dans la classe de sciences du primaireJean-Philippe Ayotte-Beaudet (Université de Sherbrooke), Estelle Desjarlais (UQAM - Université du Québec à Montréal), Patrice Potvin (UQAM)
Dans un contexte où les sciences peinent à prendre leur place dans les classes du primaire, des recherches indiquent qu’accorder une plus grande place aux émotions pourrait permettre à la fois aux élèves et aux personnes enseignantes de développer une relation plus positive avec celles-ci. Les émotions épistémiques, qui sont les émotions générées lors d'activités cognitives, suscitent un intérêt croissant dans le domaine de la didactique des sciences. L’émerveillement, en particulier, est identifié comme une émotion jouant un rôle important dans l’activité scientifique, autant pour les scientifiques professionnels que pour les élèves et les personnes enseignantes. Cependant, la présence d’une variété de concepts, de définitions et même de dénominations de cette émotion dans la littérature scientifique peut rendre son intégration dans la recherche et la pratique éducative plus complexe, puisqu'elle rend difficile la production de synthèses. Cette communication présentera une recension d’études théoriques et empiriques récentes sur les émotions épistémiques et l'émerveillement dans l’enseignement des sciences afin de brosser un portrait de la recherche actuelle sur le sujet. Nous mettrons en lumière les principaux points de convergence parmi les définitions, ainsi que leurs divergences, et discuterons d‘éventuelles avenues possibles de la recherche dans ce domaine.
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Communication orale
Cet éléphant dans la classe qu’on nomme ennui : une revue systématique de ses déterminantsNatacha Bérubé-Deschênes (UQAM - Université du Québec à Montréal), Line Massé (Université du Québec à Trois-Rivières), Isabelle Plante (Université du Québec à Montréal)
Selon la théorie Contrôle-valeur (TCV) des émotions de réalisation (Pekrun, 2006), l’ennui vécu en classe est une émotion négative et désactivatrice qui survient lorsque les élèves sentent peu de contrôle sur leurs apprentissages ou lorsqu’ils attribuent peu de valeur à la tâche effectuée. Pour mieux comprendre ce qui forge ces perceptions chez les élèves et comment elles influencent l’ennui, une revue systématique des déterminants personnels et environnementaux de l’ennui en contexte scolaire a été menée. 127 études ont été incluses dans cette revue, dont 27 ont été menées au primaire, 56 au secondaire et 55 auprès d’étudiants adultes. L’analyse de ces études a permis d’identifier des facteurs personnels et environnementaux jouant un rôle clé dans l’apparition de l’ennui. En cohérence avec la TCV, le rôle prépondérant du contrôle et de la valeur, notamment la valeur intrinsèque, a pu être confirmé. D’autres facteurs personnels semblent jouer un rôle plus mitigé comme le genre de l’élève ou les habiletés préalables. Si moins d’études se sont intéressées aux facteurs environnementaux, plusieurs d’entre elles ont tout de même permis de mettre en lumière le rôle protecteur de la personne enseignante, notamment son enthousiasme, son humour et le soutien qu’elle fournit. Cette communication a donc comme objectif de présenter les résultats issus de cette revue de la littérature et de mettre en lumière des pistes d’action concrètes pouvant freiner l’apparition de l’ennui en classe.
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Communication orale
Les évaluations à elles seules sont insuffisantes pour expliquer l’anxiété des élèves : le rôle insoupçonné de la sensibilité à l’anxiétéRebecca Cernik (Centre de recherche de l'IUSMM), Kathryn E. Chaffee (Université du Québec à Montréal), Sandrine Charbonneau (Université de Montréal), Laurence Dumont (Centre de recherche de l'IUSMM), Charles-Édouard Giguère (Centre de recherche de l'IUSMM), Audrey-Ann Journault (UdeM - Université de Montréal), Réal Labelle (Université du Québec à Montréal), Carolanne Labonté (Centre de recherche de l'IUSMM), Charlotte Longpré (Université de Montréal), Sonia Lupien (Université de Montréal), Isabelle Plante (Université du Québec à Montréal), Kassandra Roger (Centre de recherche de l'IUSMM), Claudia Sauvageau (Centre de recherche de l'IUSMM)
Un état anxieux est déclenché chez un élève uniquement si ce dernier évalue qu’une situation rencontrée est une menace. Or, les élèves se distinguent quant aux situations spécifiques qu’ils trouvent menaçantes. Connaître la combinaison de ces déclencheurs peut favoriser l’adéquation entre les efforts préventifs et les besoins des élèves. Cette étude a examiné comment la sensibilité à l’anxiété (états anxieux déclenchés par la peur des manifestations de stress) et l’anxiété de performance (états anxieux déclenchés par les évaluations) interagissent chez les élèves pour former différents profils qui seraient associés aux états anxieux. Des analyses de profils latents ont été réalisées sur les scores de sensibilité à l’anxiété et d’anxiété de performance de 1404 élèves (589 gars) de 5e année et 4e secondaire (milieux publiques et privés). Les quatre profils trouvés prédisaient l’intensité des états anxieux des élèves. Les élèves les plus à risque (12%) rapportaient une susceptibilité aux deux déclencheurs et des états anxieux élevés. Les élèves de deux autres profils, rapportant des états anxieux modérés, étaient susceptibles uniquement à la sensibilité à l’anxiété (6%) ou à l’anxiété de performance (9%). Une majorité d'élèves (73%) n’étaient susceptibles à aucun des déclencheurs et rapportaient de faibles états anxieux. Ces résultats encouragent la promotion d’interventions ciblées plutôt qu’universelles et appellent à éviter un ton alarmiste pour aborder l’anxiété des élèves.
Dîner
Bloc 2 – Rôle des émotions
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Communication orale
L'anxiété de performance comme piste d’explication aux diminutions observées dans la motivation et le rendement scolaires des élèves durant le passage à l’école secondaireKathryn E. Chaffee (Université du Québec à Montréal), Catherine Fréchette-Simard (UdeM - Université de Montréal), Isabelle Plante (Université du Québec à Montréal)
Le passage à l'école secondaire implique une panoplie de nouveaux défis qui entraînent souvent, chez les élèves, une baisse de la motivation et des résultats scolaires. L’anxiété de performance étant susceptible d’affecter particulièrement les élèves durant cette période charnière, est-ce possible qu’elle puisse expliquer en partie ces diminutions rapportées dans le fonctionnement scolaire des élèves? Pour répondre à cette question, 478 élèves (247 filles, âge moyen en 6e année = 12,15 ans) ont été sondés lors de leur passage du primaire à l'école secondaire. Les résultats ont révélé que, tant pour les garçons que pour les filles, l'anxiété de performance joue un rôle médiateur dans l’évolution du concept de soi scolaire avant et après la transition. De plus, l'anxiété de performance joue un rôle médiateur dans les changements entre les attentes de succès de l’élève, mais uniquement pour les filles en mathématiques. Les résultats montrent ainsi que les élèves moins motivés et moins performants à la fin de l'école primaire, en particulier les filles dans le domaine des mathématiques, risquent davantage d'être confrontés à une transition plus difficile vers l'école secondaire.
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Communication orale
Considérer la dimension affective des expériences d’apprentissage en arts du cirque (Participation possible en personne ou en ligne, selon les préférences)Marie-Eve Skelling Desmeules (Université d’Ottawa)
Les écoles professionnelles en cirque amènent les élèves à se démarquer sur la scène artistique par le biais de multiples occasions de présentation devant public afin de démontrer ce qu’ils arrivent à accomplir. Pour ce faire, de nombreux artistes et formateurs les accompagnent dans la création de numéros disciplinaires où l’attention est souvent axée sur la dimension performative et le travail technique qu’elle sous-tend. Cette recherche détourne le regard souvent porté sur les prouesses physiques afin de mieux comprendre ce que les étudiants vivent au quotidien pour y parvenir. Il ressort de cette étude un important sentiment de vulnérabilité chez les étudiants qui reconnaissent que leurs expériences d’apprentissage sont influencées par une imposante charge émotive sans que celle-ci ne soit abordée en contexte de formation. Cette communication propose d’approfondir comment la dimension affective, peu considérée dans ce contexte de haute performance, peut impacter les expériences d’apprentissage, la qualité des relations pédagogiques et le niveau de performance atteint. Basée sur le concept d’expérience et sur la théorie de l’activité, cette recherche qualitative interprétative s’est tenue à l’École nationale de cirque (Montréal) et au Centre national des arts du cirque (France). Elle s’appuie sur la participation de 54 étudiants et 31 formateurs dont les perspectives ont été considérées par le biais d’entrevues individuelles, de groupes de discussion et d’observation.
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Communication orale
La place des émotions de l’enseignante en construction identitaire : analyse de récits de pratiqueFrédérique Halliday (UQO - Université du Québec en Outaouais), Catherine Lanaris (Université du Québec en Outaouais), Noémie Paquette (Université du Québec en Outaouais)
Cette communication présentera le rôle des émotions dans la pratique enseignante à travers l'analyse de récits de pratique utilisés dans la mise en place d’un enseignement de la lecture à partir de la littérature de jeunesse. Les émotions de l'enseignante en insertion professionnelle jouent un rôle significatif dans la manière dont elle perçoit, interagit et façonne l'expérience éducative des élèves (Audrin, 2020). Dans le cadre de ma maitrise, j’ai utilisé les récits de pratique comme outils de collecte de données (Larouche, 2004) et j’en ai fait une analyse exhaustive ancrée dans une approche réflexive. Cette analyse m’a permis d’explorer la façon dont les émotions ont influencé mes choix pédagogiques et la relation éducative avec mes élèves. De plus, au regard de mon rapport à l’autorité, mes émotions m’ont amené à prendre des décisions de manière à parfois me conformer, mais aussi à confronter les différentes figures d’autorité. Ainsi, l’analyse met en lumière l'importance de reconnaître et de comprendre mes émotions en tant qu’enseignante afin d'améliorer mon bien-être professionnel (Chang, 2009 ; Goyette, 2016), d’accroître mon sentiment d’auto-efficacité (Safourcade et Alava, 2009) et ma motivation (Pekrun et al., 2002) et de ce fait la qualité de mon approche en enseignement en lecture. Cette perspective émotionnelle de l’analyse de mes récits de pratique entrainera la réflexion sur les pratiques d’autorité comme levier de développement professionnel.
Bloc 3 – Compétences émotionnelles
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Communication orale
Point de vue des personnes enseignantes à l’éducation préscolaire : quand nos émotions deviennent un obstacle à l’accompagnement du développement socioémotionnel des enfants.Johanne April (Université du Québec en Outaouais), Catherine Lanaris (Université du Québec en Outaouais), Noémie Paquette (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Le développement socioémotionnel est un facteur de protection déterminant pour la réussite scolaire et sociale (Taylor et al., 2017). L’éducation préscolaire représente un moment clé pour soutenir le développement de ces compétences puisque les émotions sont au cœur du Programme-cycle à l’éducation préscolaire (ministère de l’Éducation, 2021). Malgré cela, plusieurs personnes enseignantes reconnaissent avoir de la difficulté à soutenir le développement des compétences socioémotionnelles des enfants (Paquette, 2018; Zinsser et al., 2014). Cette communication présente les résultats d’une recherche collaborative réalisée auprès de sept enseignantes d’expérience à l’éducation préscolaire. Plus spécifiquement, il sera question des obstacles qui nuisent à la mise en place des pratiques éducatives soutenantes pour le développement socioémotionnel des enfants. Les résultats mettent d’abord en lumière l’importance du bienêtre des personnes enseignantes et ensuite, l’importance de l’autorégulation des émotions de l’adulte. Les personnes enseignantes indiquent ne pas être en mesure d’accompagner les enfants lorsqu’elles ne sont pas en mesure de gérer leurs émotions. Ces constats soulèvent plusieurs réflexions sur la formation à l’égard des compétences socioémotionnelles des enfants et des adultes (Beaumont et Garcia, 2020), sur l’accompagnement offert aux personnes enseignantes et sur l’accompagnement des compétences socioémotionnelles des enfants.
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Communication orale
Variables socio-émotionnelles des enseignantes et développement socio-émotionnel des enfants de maternelle : l’un n’irait-il pas sans l’autre?Johanne April (Université du Québec en Outaouais), Lise Lemay (Université du Québec à Montréal), Noémie Paquette (Université du Québec en Outaouais), Christelle Robert-Mazaye (Université du Québec en Outaouais), Genevieve Tardif (Université du Québec en Outaouais)
Plusieurs chercheurs se sont intéressés à comprendre les facteurs qui contribuent au développement socio-émotionnel des enfants. À ce jour, diverses études ont porté sur la qualité des interactions enseignant-élève et la gestion de classe (Yoder, 2014). Se pourrait-il que des variables socio-émotionnelles des enseignantes influent également sur le développement socio-émotionnel des jeunes enfants? Des résultats de recherche pointent dans cette direction (Jennings et Greenberg, 2009). La présente étude explore les liens entre quatre variables de l’enseignante (attachement, sensibilité, régulation émotionnelle et auto-efficacité) et le développement socio-émotionnel des élèves de maternelle tel que mesuré par l’échelle de compétence sociale du Profil socio-affectif, le Ages and Stages Questionnaires – SE et la Grille de régulation émotionnelle pour enfants (Shields et Cicchetti, 1997). Vingt-six enseignantes de maternelle des régions de l’Outaouais et des Laurentides ont participé à l’étude; chacune d’elles devait sélectionner un sous-ensemble d’élèves représentatifs de leur classe (N = 105 élèves). Les analyses statistiques indiquent la présence de relations significatives entre les variables liées aux enseignantes et les mesures du développement socio-émotionnel des enfants. Ces données soulignent l’importance de soutenir les enseignantes dans le maintien et le développement de leurs propres compétences socio-émotionnelles afin de favoriser celles de leurs élèves.
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Communication orale
Bonification d’un questionnaire sur la réussite éducative des élèves en formation professionnelle : Et la place des émotions dans l’équation?Shanyce Alyssa Joseph (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Hélène Véronneau (Université du Québec à Montréal)
Alors que la formation secondaire générale dispose de 5 ans pour permettre à leurs élèves de développer leur plein potentiel, la formation professionnelle (FP) de niveau secondaire n’a que quelques mois pour atteindre cet objectif. Considérant que les élèves en FP transitionnent rapidement vers le marché du travail, il est pertinent d’enrichir notre compréhension de leurs besoins et de leur réussite. Le Questionnaire de réussite éducative en formation professionnelle (QRÉ-FP; Tsakpinoglou et Véronneau, 2022) est une mesure en trois sous-échelles (instruire, qualifier, socialiser) qui correspondent aux 3 missions de l’école québécoise selon la Politique de la réussite éducative (2017). Cette étude vise à bonifier ce questionnaire grâce aux données de 137 élèves de FP. La structure du QRÉ-FP a été validée auprès de ce nouvel échantillon (analyse factorielle confirmatoire), et de nouveaux items ont permis d’améliorer la sous-échelle « instruire ». Une analyse concourante a révélé que la sous-échelle « socialiser » est fortement associée à la compétence émotionnelle des élèves (Brasseur et al., 2013). Nos résultats montrent que le lien établi entre la compétence émotionnelle et la réussite éducative chez d’autres types d’élèves se généralise aux élèves de FP. Les émotions semblent donc avoir une place centrale dans la définition de la réussite éducative en FP.
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Communication orale
Expériences et stratégies de régulation des émotions de personnes stagiaires finissantes en éducation préscolaire et en enseignement primaireKarina Lapointe (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Il importe de s’intéresser à la dimension émotionnelle qui est très présente chez les personnes stagiaires finissantes en formation initiale (Ambroise et al., 2017 ; Pelletier, 2015). En effet, leur dernier stage représente une grande source de stress, car il est très exigeant et demande un grand niveau d’autonomie (Almerico, 2018). Mikolajczak (2014) reconnaît cinq compétences émotionnelles importantes pour la santé mentale, dont celle de la régulation des émotions. Les personnes stagiaires gagneraient à réguler leurs émotions agréables et désagréables à l’aide de stratégies appropriées, afin de favoriser leur sentiment de bienêtre psychologique (Goyette, 2020). Suivant une approche interprétative/qualitative et une étude multicas, une collecte de données sera menée durant la dernière année de formation initiale de personnes stagiaires finissantes du programme de baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire à l’hiver 2024. Quelques personnes participantes d’universités québécoises rédigeront des incidents critiques, participeront à un entretien semi-dirigé individuel et à un entretien de groupe. Une analyse préliminaire des résultats permettra de présenter une ébauche de catégorisation des expériences et des stratégies de régulation des émotions de personnes stagiaires finissantes.
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Communication orale
Regard phénoménologique sur la compétence relationnelle d’enseignant.es au secondaire : les ficelles invisibles des relations en classeMylène Vézina (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Dans un contexte où la gestion de classe est perçue comme l’un des plus grands défis de la profession enseignante, les recherches récentes en gestion de classe placent les relations entre la personne enseignante et ses élèves au cœur des préoccupations. Au secondaire, plusieurs facteurs rendent difficile le développement de relations authentiques et peu d’études se sont intéressées aux ressources mobilisées par les personnes enseignantes d’expérience pour développer des relations de qualité avec leurs élèves. Ce projet de recherche doctoral étudie, par le biais de l’entretien d’explicitation (Vermersch, 2019), la compétence relationnelle (Juul et Jensen, 2019 ; Jensen et al., 2015) d’enseignant.es du secondaire en mettant au jour les savoirs, les intentions, les croyances, les émotions et les valeurs sous-jacentes, souvent non conscientes, qui sont mobilisées dans la pratique, lors de situations relationnelles perçues comme positives. Avec une posture phénoménologique, le sens que des personnes enseignantes d’expérience au secondaire donnent à leur propre compétence relationnelle est dégagé par le biais d'une analyse inductive décrivant de façon explicite les ressources sur lesquelles s’appuie leur compétence à développer des relations avec leurs élèves. À terme, cette recherche permettra de comprendre davantage quelles sont les « ficelles » relationnelles invisibles en jeu dans la gestion d’une classe. Des résultats préliminaires seront présentés.
Dîner
Bloc 4 – Interventions
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Communication orale
Méditation par la pleine conscience et respiration : démêler les impacts sur les fonctions exécutives chez les enfants d’âge scolaireAlice Livadaru (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La méditation a été grandement popularisée pour ses effets bénéfiques sur la régulation émotionnelle, la santé mentale et la réduction du stress, avec des études soulignant son potentiel chez les adultes (Hölzel et al., 2011; Chiesa et al., 2011) et les enfants (Dunning et al., 2022; Amundsen et al., 2020). Elle semble aussi influencer positivement les fonctions exécutives (Rezende et al., 2023), cruciales pour l'apprentissage et la réussite scolaire, bien que l'amélioration spécifique dans une tâche cognitive n’améliore pas nécessairement la capacité générale des fonctions exécutives (Kassai et al., 2019). Parallèlement, les techniques de respiration lente et profonde, souvent intégrées dans la pratique méditative, ont montré des effets similaires sur le bien-être émotionnel (Khng, 2017) et la performance cognitive, via la régulation physiologique (Laborde et al., 2022). Cela pose la question de l'efficacité de la respiration seule comparée à la méditation. Cette communication aura pour but de présenter un projet doctoral visant à évaluer, dans le cadre de la méditation chez les élèves du primaire, si les impacts les plus significatifs sur les fonctions exécutives résultent de l'effet physiologique de la respiration lente ou de l'aspect cognitif lié à la méditation. Il explore également le rôle de ces pratiques dans le bien-être émotionnel des élèves et souligne leur potentiel comme outils indépendants ou intégrés dans l'éducation pour soutenir l'apprentissage.
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Communication orale
La pratique de l’atelier philo conjugué à l’intelligence émotionnelle comme méthode d’apprentissage collaboratifEmmanuelle Gruber (Collège Montmorency), Monica Simionato (UdeS - Université de Sherbrooke)
La métaphore des émotions comme l'éléphant dans la classe suggère une image de l'inconfort possible vécu. L’éléphant peut aussi représenter ses propres émotions qui grandissent, sans que l’on puisse les apprivoiser. Mais la présence d'émotions fortes, envahissantes ou inconfortables chez l’enseignant.e est à regarder de plus près, car ces émotions sont au cœur du lien élève-enseignant, facteur crucial du développement et de la réussite éducative. Comment développer la conscience de ses émotions chez l’enseignant.e comme chez l’élève? Quelle place laisser aux compétences émotionnelles alors que bien d’autres compétences sont au programme? La pratique de l’atelier de philosophie pour enfants et adolescents conjugué à l’intelligence émotionnelle offre un espace d’apprentissage qui permet de prendre conscience de son émotion, la ressentir et la verbaliser. Il fait partie d’un processus plus large dans lequel les élèves, et l’enseignant.e, comme modèle, deviennent des acteurs dans l’apprentissage collaboratif basé sur un questionnement ou un enjeu soulevé par le groupe; ceci renforçant la motivation des élèves. L’objectif de cette communication est de montrer que la pratique de l’atelier philo conjugué à l’intelligence émotionnelle est une méthode pédagogique bénéfique qui permet aux élèves et aux enseignant.es de prendre conscience de leurs émotions d’abord, et de plus, qui offre un espace d’apprentissage collaboratif qui inclut compétences sociales, cognitives et émotionnelles.
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Communication orale
Soutenir les compétences socioémotionnelles (CSÉ) des adultes de l’école pour qu’ils les enseignent explicitement et les incarnent auprès de leurs élèvesClaire Beaumont (Université Laval)
Les recherches des dernières décennies mettent en lumière le rôle des émotions sur notre façon de réfléchir et de gérer nos relations interpersonnelles. Ainsi, il apparait aujourd’hui clair que l’école doit contribuer au développement d’un registre plus étendu de compétences émotionnelles et sociales (CSÉ) permettant aux enfants de mieux s’adapter à la complexité du monde actuel (Goleman et Senge, 2014). Si l’on reconnaît ces compétences comme étant transversales et intrinsèquement liées à la réussite éducative, elles font peu l’objet d’un enseignement explicite à l’école. Pourtant, comme pour les autres matières scolaires, ces compétences s’enseignent (Rimm-Kauffman et Hamre, 2010). Mais pour les enseigner et les réinvestir dans les activités scolaires quotidiennes, les adultes doivent d’abord les avoir développées pour eux-mêmes (Schonert-Reichl et al., 2017). Toutefois, le personnel enseignant semble peu préparé en formation initiale à enseigner des CSÉ à leurs élèves, ni même à les développer pour eux-mêmes (Beaumont et Garcia, 2020). Cette communication présente les fondements et quelques retombées d’une formation-accompagnement donnée en contexte universitaire visant à habiliter le personnel enseignant du primaire à enseigner et à soutenir les CSÉ de leurs élèves, tout en les incarnant au quotidien. Ce modèle de formation a été élaboré à partir d’un cadre théorique original fondé sur des savoirs scientifiques et expérientiels sur la question.
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Communication orale
Boxe avec les mots : un programme d’intervention multimodale en éducation physique au service des habiletés socioémotionnelles d’élèves en adaptation scolaire au secondaireLine Massé (Université du Québec à Trois-Rivières), Cassandre Ouellet (Université du Québec à Montréal), Cédric Roure (HEP Vaud), Claudia Verret (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les élèves du secteur de la formation professionnelle présentent une grande diversité de besoins éducatifs qui entravent la réussite et la motivation scolaire (Beaucher et al., 2021). Ce contexte amène à considérer des activités novatrices en éducation physique telles que les sports de combat, comme des leviers à la motivation (Vertonghen et al., 2010). Dans cette recherche, un programme multimodal combinant des activités de boxe et des ateliers de développement socioémotionnel a été mis en œuvre pendant huit semaines auprès de 87 élèves (62 garçons, MÂge = 15,6 ans). Le but est d’évaluer les effets des activités de boxe sur l’intérêt individuel et en situation des élèves. Grâce à un devis évaluatif quantitatif, l’intérêt individuel des élèves envers la boxe a été mesuré par questionnaire avant et après le programme (Roure et al., 2021). Leur intérêt en situation a été mesuré lors des séances 1, 3 et 8 (Roure, 2020). L’intérêt individuel des élèves envers la boxe sera comparé avant et après le programme. Les trajectoires de déclenchement et de maintien de l’intérêt en situation et de ses dimensions seront évaluées pendant la réalisation du programme. Des analyses exploratoires mettront en tension l’intérêt en situation et l’intérêt individuel dans une perspective développementale. Cette recherche appuie la pertinence sociale d’un programme novateur en boxe et la pertinence scientifique des trajectoires de développement de l’intérêt individuel et en situation des élèves.