Au cours des dernières années, on a assisté à des modifications significatives des politiques d’immigration et de leurs orientations à l’échelle fédérale comme au Québec. Ces changements ont entraîné une modification profonde du profil des immigrants reçus au Canada et au Québec, ainsi que de leurs conditions d’insertion. Plus récemment, la pandémie de COVID-19 a exacerbé ces changements en accélérant la demande des travailleurs recrutés par l’entremise de programmes d’immigration temporaires, dans des secteurs dits essentiels, mais aussi en orientant des migrants présents dans le pays vers ces secteurs. Ces changements ont contribué à exacerber des formes de précarités dans les processus d’insertion sociale et économique des migrants, lesquelles touchent tout particulièrement les personnes immigrantes ayant des statuts précaires ou temporaires. Elles touchent également les milieux de l’accueil et de l’établissement.
Dans ce colloque, nous nous intéresserons aux différentes formes de ces précarités. Nous aborderons autant les formes de précarité qui traversent les processus d’insertion des migrants que celles qui touchent les milieux d’accueil et d’établissement. Nous proposons d’examiner des formes de précarité plus visibles comme celles liées au statut d’immigration temporaire, comme celles plus subtiles qui touchent les milieux de pratique et les intervenants dans ces milieux.
Nous proposons d’examiner la question de la précarité selon deux axes. Le premier concernera l’insertion sociale ou économique des personnes immigrantes, dans lequel nous proposons d’apporter des lectures intersectionnelles permettant de comprendre l’interaction des facteurs structurels avec d’autres variables, dont l’exemple le plus notable reste le contexte de crise sanitaire. Dans le deuxième axe, nous proposons de poser un regard sur les milieux de pratiques en mettant en avant la perspective des intervenants et des militants pour la reconnaissance des droits des personnes immigrantes.