641 - Mettre en œuvre les Objectifs de développement durable : méthodes, enjeux et défis pour la recherche de solutions et les partenariats

Dans le but de contribuer à la littérature sur les écarts entre les municipalités aux extrémités supérieures et inférieures des hiérarchies urbaines des pays et des régions, cette présentation propose une analyse des similarités et des différences entre les 50 plus grandes et les 50 plus petites municipalités du Québec dans la prise en charge des questions de développement durable dans leur planification urbaine. Au total, 1425 instruments (e.g. politiques dédiées, stratégies, plans d’action) ont été recensés dont la majorité (83 %) provenait des 50 plus grandes municipalités du Québec. L’ensemble de ces instruments ont fait l’objet d’une analyse de contenu. Nous faisons diverses observations. Nous observons, entre autres, que les initiatives des municipalités situées à l'extrémité supérieure de la hiérarchie urbaine québécoise : i) sont plus nombreuses à partager des similitudes, ii) incluent des initiatives qu’on retrouve par ailleurs chez les petites municipalités, iii) utilisent des canaux de gestion plus proactifs que réactifs, iv) ont une plus grande tolérance au risque et v) bénéficient d'un réseau d'autres villes similaires proactives. En conclusion, nous discutons des implications politiques et des limites de l’analyse ainsi que des possibilités de recherche complémentaires futures. 

Comment la Ville de Québec a priorisé des cibles des ODD et défini ses indicateurs? La priorisation des cibles des ODD s’est appuyée sur trois critères proposés par la Chaire en éco-conseil de l’UQAC : la performance, l’importance et la compétence. Par cette analyse, la Ville a priorisé l’atteinte de 25 cibles. Les cibles prioritaires et leurs ODD ont été regroupés en défis collectifs : décarbonisation, résilience, transition, cohésion sociale et santé globale. Pour chaque défi collectif, 4 orientations stratégiques ont été proposées et des indicateurs de performance ont été identifiés. Les indicateurs forment un système où l’impact d’un projet est mesuré à différents niveaux, de façon à établir une relation de cause et effet entre les projets et les ODD.

Un vaste processus d'engagement communautaire a été mené à London, Ontario, afin d'y intégrer les objectifs globaux et ambitieux promus par les Nations Unies aux défis locaux identifiés par les dirigeants communautaires ayant pour but de reconstruire le système de mesure des objectifs de développement durable (ODD) à utiliser au niveau municipal. Cette recherche a démontré que même si nous sommes confrontés à des défis mondiaux, les décisions et les actions prises au niveau local jouent un rôle important dans la conception et la mise en œuvre des ODD.

Les communautés qui intègrent les ODD dans leur planification du développement durable ont besoin de données locales pour suivre leurs progrès et d'outils pour communiquer leurs avancées vers les cibles locales. Je présenterai plusieurs villes qui ont développé des tableaux de bord de données en ligne pour le suivi local des ODD et je discuterai de certaines de leurs réussites et des défis qu'elles ont rencontrés.

L’opérationnalisation des ODD à l’échelle locale est appelée « localisation ». La localisation des ODD fait référence au « processus de définition, de mise en œuvre et de suivi des stratégies à l’échelle locale pour atteindre les ODD et les cibles globales » (Nations Unies, 2015; Tremblay et al., 2021). Les 17 ODD et leurs 169 cibles sont définis comme « universels et indivisibles ». Ils doivent être appliqués en fonction des réalités, des capacités, des niveaux de développement et des priorités spécifiques aux contextes. Les communautés locales et les organisations sont confrontées à divers défis lorsque vient le temps d’opérationnaliser les ODD. Ces défis incluent la contextualisation qui implique d'adapter le contenu des ODD et de leurs cibles pour les rendre pertinents. Comme il est fort probable que l’ensemble des ODD et des cibles ne soit pas pertinent pour une organisation, ou qu’ils excèdent leurs compétences, il apparaît essentiel d’utiliser des approches et des outils pour les prioriser. Bien qu'il existe de nombreuses approches et outils au niveau national, la localisation des ODD nécessite des approches documentées et adaptées. La chaire en éco-conseil de l’UQAC a développé une démarche participative qui permet de localiser les ODD en contextualisant, en adaptant et en priorisant les ODD et leurs cibles.

Le BNQ 21000 permet aux entreprises d’introduire le DD dans les pratiques de gestion, tout en tenant compte de leur maturité. La philosophie à la base de l’outil introduit l’idée de l’apprentissage de la marche, avant celui de la course. Le projet de recherche, abordé dans un tel cadre, étudie le potentiel de transposition de l’outil à la réalité des villes et des municipalités, et ce sous l’optique des ODD de l’ONU. À la différence des entreprises, ces organisations sont des agents de développement local, alors soumis à leurs propres enjeux.

Les difficultés d’opérationnalisation locale et de compréhension citoyenne des ODD demeurent considérables, malgré le déploiement récent par les Nations-Unies d’une série d’actions simples, d’une application mobile et même d’un Chat Bot à destination du grand public. Cette conférence propose d’explorer le « sens du lieu » et ses indicateurs, comme un nouveau levier d’engagement communautaire dans des démarches de développement urbain durable.

Le Potager – laboratoire vivant des Petites Franciscaines de Marie – rassemble, autour d’un jardin collectif et pédagogique sis au plein cœur de Baie-Saint-Paul, un réseau d’acteurs diversifiés mobilisés autour de l’éducation à l’environnement et au développement durable. Lieu d’échange et de co-construction de savoirs et savoir-faire pour la transition socio-écologique en cours, le Potager s’appuie sur la localisation des objectifs de développement durable pour articuler son action aux besoins de la communauté. L’examen de l’imbrication des ODD dans la programmation d’activités tenues au Potager et leurs retombées dans la collectivité révèle les potentialités du laboratoire vivant comme méthodologie de recherche d’actions en vue de l'atteinte des ODD. 

La prise en compte des ODD par les organisations est souvent superficielle et répond à des objectifs qui peuvent être assez éloignés des cibles définies dans le cadre de l’Agenda 2030. Les ODD peuvent cependant contribuer à intégrer de façon plus substantielle le développement durable dans les organisations et à mieux structurer les initiatives dans ce domaine, comme le montrent des recherches menées notamment dans le secteur des ressources naturelles. La présentation décrira, à partir d’études récentes et en cours, les enjeux de l’intégration des ODD par les entreprises, les bénéfices d’une telle démarche, les lacunes observées et les bonnes pratiques expérimentées par certaines organisations.

L’affichage environnemental de durée de vie des appareils électroniques représente un moyen de défier les différentes formes  d’obsolescence. À ce jour, ces affichages sont conçus de façon statique, c’est-à-dire que la durée de vie est présentée  indépendamment de l’utilisation qui en est faite par son propriétaire. L’objectif de cette étude est d’explorer la faisabilité de conception d’un affichage augmenté et connecté pour fournir une durée de vie calculée selon son état d’utilisation. Pour ce faire, six ateliers de codesign seront réalisés dont trois avec des expert.e.s pour identifier les informations dont les consommateurs ont
besoin pour faire un usage prolongé de la durée de vie des appareils et trois avec des étudiant.e.s en design, communication et génie pour caractériser la durée de vie des composantes d’un appareil et leur vieillissement respectif. Les connaissances générées permettront de formuler des recommandations aux autorités politiques, fabricants et chercheur.e.s pour concevoir de futurs affichages.

La réussite des projets d’économie circulaire (ÉC), d’écologie industrielle (ÉI) et de son opérationnalisation, les symbioses industrielles (SI), est tributaire de la réunion de quatre conditions essentielles : techniques (la compatibilité des matières partagées), économiques (un avantage bénéfices-coûts suffisant pour les acteurs), environnementales (un impact positif en matière d’utilisation des ressources) et sociales (confiance, réciprocité, « courte distance mentale », entre les parties prenantes).  Alors que les 3 premières conditions sont souvent discutées et satisfaites dans les premières phases des projets d’ÉC-EI-SI, les conditions sociales le sont moins. Pourtant, plusieurs échecs leur sont attribuables.

S’intéresser aux conditions sociales de réussite des projet d’ÉC-ÉI-SI implique de considérer les tensions entre les acteurs, qu’elles soient latentes ou actives, leur évolution, leur transformation ou non en conflit, et leur gestion. C’est dans cet esprit qu’un modèle de reconnaissance et de catégorisation des tensions entre acteurs sera présenté. Pour en illustrer le fonctionnement, il sera appliqué au cas du projet d’écologie industrielle « Bioénergie La Tuque (BELT) » qui vise à construire une première bioraffinerie à partir de résidus forestiers au Canada. Plusieurs partenaires et acteurs sont déjà engagés dans le projet et la gestion de leurs relations complexes fournit de bonnes illustrations de l’utilité potentielle de l’outil de gestion suggéré. 

Le secteur privé fournit aujourd’hui une large part des biens et services de notre consommation courante. Ces biens et services sont eux-mêmes produits le long de chaînes d’approvisionnement complexes, impliquant de nombreux fournisseurs, et très souvent internationalisées. Ces chaînes d’approvisionnement créent de nombreux enjeux sociaux et environnementaux. L’approvisionnement responsable (AR) propose une transformation et une réorganisation des chaînes d’approvisionnement en vue de l’atteinte de l’ODD 12 – Consommation et production responsable. 
À travers le LIRSE, une équipe de l’Université Laval a produit le bilan mondial 2022 du PNUE pour le secteur privé en matière d’approvisionnement responsables : quels sont les enjeux de l’AR? Quels facteurs facilitent ou inhibent la mise en œuvre de l’AR dans les entreprises? Quelles sont les pratiques innovantes des organisations? Quel est l’effet de l’action publique sur le secteur privé? Quels sont les bénéfices de l’AR pour les entreprises? Nous présenterons les principales conclusions du bilan mondial du PNUE de l’AR autour de ces questions.
 

Le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) souhaite exercer un leadership fort pour participer à l’atteinte des ODD au Québec. Celui-ci se déploiera nécessairement en partenariat avec les différentes parties prenantes. Le FRQNT compte assumer son leadership notamment en mettant de l’avant la science ouverte, en œuvrant en faveur de l’équité, de la diversité et de l’inclusion et bien sûr en soutenant la recherche et l’innovation, ainsi que le conseil scientifique aux différents paliers de gouvernement. 

Cette présentation décrira les expériences des universités canadiennes liées à la poursuite des ODD, ainsi que leur rôle dans la réalisation de l’objectif 4 visant à assurer une éducation équitable et inclusive.

La présentation s’inscrit dans le déploiement d’une vision inspirée de l’intégration des ODD dans toutes les sphères d’activités de l’Université de Sherbrooke sur un horizon 2022-2025. En effet, depuis plusieurs années, l’institution déploie des stratégies de développement durable liées principalement à ses opérations et a réussi à transformer profondément ses pratiques organisationnelles. Portée par le succès reconnu de ces initiatives, l’Université désire accentuer la portée de sa vision du développement durable en déployant des efforts afin d’intégrer le développement durable dans la formation, souhaitant ainsi offrir à ses étudiantes et étudiants une expérience globale de grande qualité tout au long de leur parcours.