Depuis la seconde moitié du 20e siècle, l’école québécoise a connu d’importants changements institutionnels, curriculaires et pédagogiques. Schématiquement, les années 1960 sont le fait de la démocratisation de l’éducation et, à partir des années 1990, de nouvelles politiques éducatives, liées au New Public Management, se diffusent dans l’ensemble des pays de l’OCDE (Mons, 2006). Nous faisons l’hypothèse qu’elles se sont incorporées dans le système éducatif québécois (Lessard et Carpentier, 2015).
Certes, le ministère de l’Éducation fait de la lutte contre les inégalités une priorité, mais plusieurs de ses discours contiennent des références à l’efficacité et à une nouvelle régulation du système éducatif dont les principaux dispositifs sont la décentralisation, qui favorise la concurrence entre les établissements, leur évaluation et la « gestion axée sur les résultats », qui s’inscrivent dans une culture de la performance et de la responsabilité à laquelle doit adhérer, en principe, l’ensemble des agents scolaires comme les enseignants, les directeurs d’établissement, les professionnels non enseignants (psychologues, conseillers d’orientation, ergothérapeutes, etc.), mais également des techniciens (ex. : les éducateurs spécialisés) et des paratechniciens (ex. : surveillants d’élèves)?
L’objectif principal du colloque consiste à examiner, dans une perspective québécoise aussi bien qu’internationale, la manière dont les agents scolaires composent avec un système éducatif qui exige, tout à la fois, une réduction des inégalités, d’une part, et, d’autre part, l’efficacité de l’enseignement, du fonctionnement des établissements et du système éducatif dans son ensemble. Comment de possibles tensions entre des finalités démocratiques et des finalités « performatives » se traduisent-elles dans le travail concret des agents scolaires et dans la définition de leur identité professionnelle (ou au travail)? Enfin, ces tensions sont-elles, pour eux, source de souffrance?
Remerciements
Chères et chers collègues,
Au nom de Bernard Wentzel et de Simon Viviers, je vous remercie très cordialement d’avoir accepté de participer au colloque que nous avons organisé sur le thème des politiques éducatives et de leurs effets sur le travail des agents scolaires.
Au plaisir de vous rencontrer le mardi 10 mai 2022, à 8h15, pour le mot de bienvenu.
Louis LeVasseur