Les peuples autochtones se sont imposés comme des acteurs incontournables au Canada. Leurs mobilisations politiques et sociales ont abouti sur des avancées majeures sur le plan de la reconnaissance de leurs droits fondamentaux et de leurs droits ancestraux. Elles ont aussi amené les Canadiens à faire face à des aspects de leur histoire longtemps occultés, comme ce fut le cas pour les écoles résidentielles. Le terme « réconciliation » est désormais présent dans le discours de la quasi-totalité des institutions politiques et publiques, des universités, des médias ou des entreprises. Cependant, ces avancées semblent encore insuffisantes afin de renverser profondément les rapports de pouvoir entre Autochtones et allochtones au Canada. Les écarts socioéconomiques entre les nations autochtones et les Canadiens sont encore considérables, la Loi sur les Indiens suscite toujours autant de débats et les violences et discriminations envers les Autochtones persistent. Plus de 30 ans après la Commission royale sur les peuples autochtones et 7 ans après les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, les enjeux, les défis et les contradictions des politiques menées continuent donc de remettre en question la nature de l’État colonial canadien et les relations entre Autochtones et allochtones.
Ce colloque fera un état des lieux et explorera les avenues possibles de la mise en œuvre des droits autochtones au Canada. Quelles sont les perspectives des acteurs (étatiques, autochtones, privés, etc.) concernant la reconnaissance, l’avancement et la mise en œuvre des droits autochtones? Quels en sont les opportunités, les potentiels et les limites? De quelles façons la réconciliation est-elle concrètement mise en œuvre dans les politiques publiques et le droit? Dans un contexte où tout le monde parle de réconciliation, quelles sont les tensions et les contradictions qui entourent ces discours dans divers contextes (ex. : gouvernance des ressources naturelles, élections, bien-être, etc.)?