Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Maîtriser l’écrit, tant en compréhension qu’en production, exige un long apprentissage, impliquant l’acquisition et le développement d’une variété de connaissances, de représentations et de processus cognitifs et langagiers. Face aux exigences actuelles d’une société où l’écrit s’est considérablement diversifié dans ses formes, usages et supports, notamment par l’entremise des outils numériques, l’école a plus que jamais pour mission de fournir les contextes d’apprentissage les plus efficaces pour contribuer au développement optimal des habiletés en lecture et en écriture, et ce, à tous les niveaux scolaires et pour tous les profils d’élèves. Ainsi, les résultats issus des travaux de recherche menés depuis plusieurs décennies en lecture-compréhension et écriture-production écrite doivent pouvoir irriguer les pratiques en classe. À l’inverse, la prise en compte de la réalité des classes doit pouvoir faire émerger de nouvelles questions de recherche. Le présent colloque s’inscrit dans ce cadre social et scientifique.
Ce Symposium international sur la littératie à l’école (SILE), qui se tient dans le cadre du congrès de l’ACFAS, constitue un lieu de rencontre entre chercheurs de différents pays francophones et de différentes disciplines (psychologie, sciences de l’éducation, santé, informatique…). Situé dans le prolongement des cinq éditions précédentes (SILE Lisboa 2013, Portugal; SILE Praha 2014, République tchèque; SILE Canada 2015; SILE Chili 2016; SILE France 2017), il vise à approfondir la question des apprentissages et des pratiques d’enseignement de la lecture et de l’écriture à l’école.
Cette nouvelle édition du SILE propose d’analyser et de confronter les résultats des recherches empiriques portant sur l’apprentissage de la littératie à l’école selon trois axes : a) la prévention des difficultés d’apprentissage à l’âge préscolaire; b) les différentes caractéristiques des apprentissages en lecture (décodage et compréhension de différents types de textes) et en production écrite (apprentissage du geste d’écriture, production orthographique de mots et de phrases, développement des traitements rédactionnels…), y compris les processus d’acquisition, les difficultés et les troubles d’apprentissage ainsi que les facteurs influençant le développement des habiletés impliquées dans le traitement de l’écrit; et c) les différentes interventions susceptibles d’influencer ces apprentissages, en classe ordinaire, auprès d’élèves en difficulté ou atteints de troubles, avec le soutien de nouvelles technologies. Cette rencontre scientifique constitue également l’occasion de présenter des retombées pratiques des résultats de la recherche et d’en discuter.
Remerciements :Le SILE 2020 est soutenu par : le Projet NumEc, (ANR-FRQSC, dir. D Alamargot et MF Morin), le GRISE, CREALEC, le projet Enjeux du parcours en lecture-écriture à l’école primaire (Groupe BMO, dir. Morin) et les institutions partenaires (UdeS, Canada; INSPE de l'Académie de Créteil-UPEC, France; Escola Superior de Educação de Lisboa, CICS/NOVA da Universidade NOVA de Lisboa (FCSH/NOVA), Portugal).
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Marie-France Morin (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Denis Alamargot (Université Paris-Est Créteil)
- Carolina Gonçalves (Escola Superior de Educação de Lisboa, Portugal)
Programme
Accueil et introduction
Production écrite à l’école : apprentissage de la graphomotricité, de l’orthographe et de la rédaction
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Communication orale
Influence de la posture sur la capacité d’imagerie motrice (visuelle et kinesthésique) de mouvements d’écriture : résultats chez les adultes et perspectives chez les enfantsDenis Alamargot (Université Paris Est Creteil), Jonathan Fernandez (Université Paris Est Creteil), Jessica Guilbert (Université Paris Est Créteil), Michèle Molina (Université de Caen Normandie), Marie-France Morin (Université de Sherbrooke)
L’imagerie motrice (IM) consiste à s’imaginer une action sans l’exécuter réellement. Des entrainements du gestes par IM améliorent la qualité de l’écriture manuscrite chez des enfants dysgraphiques et pourraient être utilisés pour faciliter l’enseignement de la graphomotricité chez les élèves tout-venants. Afin d’optimiser ce type d’entrainement chez l’enfant, il convient en premier lieu, d’évaluer l’IM chez le scripteur expert et d’identifier les facteurs (modalité d’imagerie, posture adoptée pendant l’IM) pouvant faciliter ce processus. Cette étude vise à tester l’effet des informations posturales sur les performances d’IM pour des mouvements d’écriture chez des adultes. Les participants devaient écrire et s’imaginer écrire une phrase en se focalisant sur les conséquences visuelles (IM visuelle) ou kinesthésiques (IM kinesthésique) du mouvement. La moitié des adultes réalisait cette tâche dans une posture congruente au mouvement tandis que l’autre moitié effectuait la tâche dans une posture incongruente. La similarité temporelle entre temps de mouvement réel et imaginé ainsi que la vivacité (netteté) des images formées ont été évaluées. Les résultats révèlent un effet de la posture : les performances en IM sont meilleures lorsque les participants imaginent le mouvement dans une posture congruente que dans une posture incongruente. L’implication de ces résultats pour guider la conception d’entrainements des gestes d’écriture par IM chez les élèves sera discutée.
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Communication orale
Apprendre à écrire l’arabe avec des tablettes numériques : manuscrit ou clavier ?Zoubir Baddour (Collège Saint-Mauront), Jérémy Danna (Aix-Marseille Université), Elie Fabiani (Aix-Marseille Université), Jean-Louis Leydet (Aix-Marseille Université), Marieke Longcamp (Aix-Marseille Université), Olivier Maurel (Aix-Marseille Université), Raphaele Tsao (Aix-Marseille Université), Jean-Luc Velay (Aix-Marseille Université)
La majorité des applications numériques à visée pédagogique fait appel à la dactylographie. Quelques études ont montré un impact négatif du clavier sur l’apprentissage de l’écriture, mais elles portent sur des apprentissages courts. Nous réalisons actuellement une étude longitudinale pour comparer l’apprentissage d’une nouvelle langue à la main et au clavier. Pendant une année, nous suivons 2 groupes d’élèves français (11ans) débutant l’apprentissage de l’arabe sur tablette numérique : un groupe écrivant au clavier (n=35), l’autre écrivant avec un stylet (n=39). En début, milieu et fin d’année, nous procédons à des tests de lecture (reconnaissance de caractères, association grapho-phonémique, sens de lecture, traduction de mots) et d’écriture (rappel libre de caractères, copie et dictée de mots). L’année suivante, les élèves reprennent l’apprentissage papier/crayon, mais les tests continuent à être effectués. Les résultats préliminaires, sur la première année, indiquent globalement un avantage de l’écriture manuscrite. En particulier, les élèves utilisant le clavier font plus de confusions entre les lettres et leur image en miroir. Cependant, nous avons observé certains avantages pédagogiques du clavier, comme l’étape de décomposition du mot en lettres, nécessaire pour le taper mais non pour l’écrire à la main (le mot peut-être simplement ‘dessiné’). Tirer profit de ces deux modes d’écriture pourrait être la clé d’un apprentissage plus efficace.
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Communication orale
L’effet d’un apprentissage à dominante visuelle sur l’écriture cursive des enfants de 5 ansMagali Noyer-Martin (Université d'Orléans)
Dans la lignée des travaux de Vinter et Chartrel (2010), et afin de mieux cerner le rôle des composantes perceptivo-motrices dans l’apprentissage de l’écriture cursive, notre étude compare, en contexte écologique, un apprentissage à dominance motrice (ADM) classiquement utilisé dans les classes de maternelle française (copie de formes, de lettres et de mots) à un apprentissage à dominance visuelle (ADV). Celui-ci consiste à apprendre la forme des lettres par leur décomposition en unités graphiques (indices visuels statiques) et par l’explicitation des procédures de tracés (indices visuels dynamiques). Vingt-six enfants de 5 ans (5 ;3 ans) sont testés avant et après un apprentissage (de 9 semaines mis en place par les enseignants de maternelle) à partir de la copie de pseudo-mots présentant des caractéristiques susceptibles d’influencer la performance : longueur du mot (court/long), sens de direction des tracés identique (revi) / différent (boda) et taille des lettres du mot (identique « mevi » / différente « befu »). Nous analysons le nombre de regards portés au modèle, le nombre de levers de stylo et la lisibilité de l’écriture. Les résultats montrent que les caractéristiques du mot influencent la lisibilité, le nombre de regards et de levers de stylo. Enfin, le nombre de levers de stylos est moindre chez les élèves bénéficiant d’un ADV que ceux bénéficiant d’un ADM. Ces résultats seront comparés aux recherches étudiant les effets de l’entrainement sur l’écriture cursive.
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Communication orale
Normalisation d’un outil de mesure de la graphomotricité pour assister la détection précoce des troubles neurodéveloppementaux chez les enfants.Denis Alamargot (Université Paris Est Creteil), Marie-France Morin (Université de Sherbrooke), Faci Nadir (Polytechnique Montréal), Réjean Plamondon (Polytechnique Montréal)
Les enfants atteints du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ne sont pas diagnostiqués rapidement par manque d’accessibilité dans le système public ou à cause des frais élevés dans le système privé. Ce projet a pour but de normaliser un outil d’analyse des déficits graphomoteurs pour la détection précoce de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants. À partir d’une tablette à numériser, l’enfant effectue différentes épreuves graphiques (p. ex. traits simples, triangles, oscillations…). L’analyse de ces mouvements, à l’aide de logiciels basés sur la Théorie Cinématique des mouvements humains et son principe de lognormalité, donne une mesure objective de l’état du système neuromusculaire de l’enfant, mesure directement corrélée à la présence de TDAH. Cette mesure caractérise à la fois l’état global du cerveau et du bras d’une personne à partir des paramètres lognormaux centraux et périphériques extraits des signaux captés. Une collecte de données auprès de plus de 750 enfants du primaire a permis de classifier les participants selon l’âge, le genre et la latéralité. Pour utiliser cette norme dans le processus de dépistage précoce du TDAH, nous validerons sous peu la sensibilité et spécificité de la méthodologie. L’outil calibré permettra aux différents spécialistes de mettre en place des interventions pour faire le suivi et améliorer la graphomotricité des enfants, composante très importante dans les apprentissages et la réussite scolaire.
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Communication orale
Écrire en majuscules peut-il compromettre les performances orthographiques? Effet de la graphomotricité sur la capacité à orthographier des mots chez des élèves du primaire.Denis Alamargot (Université Paris Est Creteil), Marie-France Morin (Université de Sherbrooke), Érika Simard-Dupuis (UdeS - Université de Sherbrooke)
Selon la théorie capacitaire (McCutchen, 1996), les processus impliqués en production écrite se retrouvent en compétition face à la nécessité de puiser leurs ressources cognitives dans un réservoir attentionnel unique. La mise en œuvre d’un processus peut alors s’opérer au détriment d’un autre, conduisant à un ralentissement dans le décours des traitements et/ou à la production d’erreurs. L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets d’une variation du coût cognitif de la programmation graphomotrice sur la durée de production et le nombre d’erreurs orthographiques commises par des élèves en production écrite de mots isolés. Pour ce faire, il a été demandé à 48 élèves français de 3e année (âge moyen = 8 ans) de produire sous dictée, sur une tablette graphique pilotée par le dispositif Eye and Pen (Chesnet et Alamargot, 2005), leur prénom (contrôle méthodologique) ainsi que 40 mots en minuscules et en majuscules, variant en fréquence et en consistance. Les résultats indiquent, d’une part, que la durée de production est significativement plus élevée en majuscules qu’en minuscules, indépendamment de la fréquence et de la consistance des mots, et, d’autre part, que le pourcentage d’erreurs graphémiques est significativement plus élevé en majuscules qu’en minuscules, ce d’autant plus que les mots sont inconsistants. Ainsi, une programmation graphomotrice plus coûteuse compromet le maintien et le rafraîchissement des représentations orthographiques dans le buffer graphémique.
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Communication orale
Etude des mouvements oculaires et du rôle de l’attention visuelle en situation d’apprentissage incident de l’orthographe lexicale.Julien Diard (Université Grenoble Alpes), Emilie Ginestet (CNRS Délégation Auvergne Rhône Alpes), Sylviane Valdois (Université Grenoble Alpes)
La mémorisation implicite de l’orthographe d’un mot nouveau se traduit par une évolution des patterns oculomoteurs au cours des rencontres avec ce mot en lecture (Nation & Castles, 2017). Chez l’adulte et chez l’enfant, cette évolution suggère un renforcement progressif de la trace du nouveau mot en mémoire mais la nature des mécanismes cognitifs impliqués dans cet apprentissage reste méconnue. Nous avons (1) étudié les variations oculomotrices de 42 jeunes adultes lors de la lecture répétée (1, 3 ou 5 expositions) de 30 nouveaux mots (ex : PHACRAIT) et (2) mesuré leurs capacités d’attention visuelle. Nous montrons que la mémorisation orthographique s’améliore au cours des expositions. Le nombre et la durée des fixations diminuent avec les expositions et varient selon les capacités d’attention visuelle des participants. Afin de mieux comprendre les mécanismes en jeu, nous avons développé un nouveau modèle (BRAID-Learn) d’apprentissage orthographique. Le modèle postule que l’attention se répartit et se déplace de façon à optimiser l’identification des lettres du mot et permettre sa mémorisation. Nous montrons que, dans les mêmes conditions d’apprentissage, le modèle reproduit avec succès les changements oculomoteurs observés chez nos participants. L’étude suggère un fort impact de l’attention visuelle sur l’apprentissage de l’orthographe lexicale. Entraîner l’attention visuelle pourrait donc s’avérer efficace pour faciliter l’apprentissage orthographique.
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Communication orale
Soutenir l’évaluation des compétences orthographiques d’élèves en difficulté d’apprentissage grâce à la plateforme DIDALEXCarole Boudreau (Université de Sherbrooke), Florence Mauroux (Université Toulouse Jean Jaurès), Marie-France Morin (Université de Sherbrooke)
Nous présentons le suivi des compétences en orthographe lexicale de 14 élèves francophones, identifiés en difficulté d’apprentissage de l’écrit au début de l’année scolaire 2019/2020. Agés de 6 à 8 ans, ils sont scolarisés en France, en 1ère ou 2ème primaire. Afin d’évaluer leurs compétences orthographiques, les élèves sont soumis à une tâche de dictée de phrases proposées pour chaque niveau scolaire par la plateforme DIDALEX en septembre, janvier et mai. Une fois les productions saisies sur la plateforme, DIDALEX génère une analyse qualitative et quantitative des erreurs produites pour chaque unité linguistique, de l’ordre, du phonème/graphème, des mots des phrases. Ce traitement automatique permet d’établir le profil de l’élève au fil de l’année. Ainsi pour chaque élève, la plateforme 1) permet une compréhension fine de l’évolution intra-individuelle en orthographe lexicale, 2) facilite l’identification des besoins au regard des erreurs produites et de leur évolution et 3) favorise la mise en œuvre d’interventions scolaires ciblées pour y répondre grâce aux ressources didactiques proposées sur la plateforme. L’étude montre les bénéfices d’une analyse outillée par les nouvelles technologies pour soutenir les intervenants scolaires dans l’évaluation positive des productions orthographiques d’élèves en difficulté d’apprentissage, dont les productions présentent un écart à la norme important, afin de valoriser leurs acquis et de proposer des réponses didactiques adaptées.
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Communication orale
L’écriture de récits sans structure prédéfinie par un plan : une voie d’intervention permettant d’exploiter la créativité et les capacités narratives des élèvesAnne-Sophie Gravel (Université Laval), Émélie Morin (Université Laval), Pauline Sirois (Université Laval), Alice Vanlint (Université Laval)
Dans un souci de soutien aux élèves du primaire, le milieu scolaire encourage, voire exige, l’élaboration d’un plan avant la production d’un récit, et ce, à partir d’un cadre figé, voire étapiste. Or, cet encadrement, visant plus spécifiquement les élèves en difficulté, pourrait entraver la prise de risques et affecter ainsi le développement des récits. Une étude longitudinale (FRQSC-MELS) a ainsi été réalisée, afin d’expérimenter un soutien développemental et différencié qui repose, en cours de mise en texte, sur les représentations des enfants (8 ans au début de l’étude) concernant la structuration du récit. Le cheminement des élèves a été analysé à différents temps (début-fin 3e + fin 5e année) et dans 2 contextes d’écriture (avec et sans structure de texte prédéfinie par un plan). Les résultats des élèves en difficulté (n=13) ont été comparés à ceux des autres élèves (n=21). Les récits sans structure prédéfinie ont montré la capacité des deux groupes à structurer leurs récits, ces textes étant, de surcroit, plus longs et plus littéraires que ceux élaborés avec une structure prédéfinie par un plan. De plus, loin d’être soutenus par l’utilisation d’un plan, plusieurs des élèves en difficulté ont produit, dans ce 2e contexte, des textes structurés de façon «artificielle» par les termes liés aux composantes du récit (problème, but, etc.). Ces résultats questionnent la pertinence d’une conception étapiste et rigide de l’écriture pour la prise en compte des besoins des élèves.
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Communication orale
L’influence des habiletés graphomotrices sur les performances orthographiques au début et à la fin du primaireDenis Alamargot (Université Paris-Est Créteil), Marie-France Morin (UdeS - Université de Sherbrooke)
Dans le domaine de la production écrite, plusieurs études en psychologie cognitive ont montré l’existence d’une relation entre les habiletés graphomotrices et les performances orthographiques. Or, peu d’études ont étudié la nature de cette relation en vue de déterminer, dans une perspective explicative, la part de la contrainte exercée par la graphomotricité et l’évolution de cette contrainte avec le niveau scolaire. Cette communication a pour but de caractériser l’influence de la graphomotricité sur les performances orthographique au début et à la fin du primaire. Il a été demandé à 354 élèves francophones, âgés de 7-8 ans et de 11-12 ans, de réaliser différentes tâches visant à évaluer leur habiletés graphomotrices (rappel de l’alphabet et production du prénom) et orthographiques (dictée de mots isolés, test de niveau orthographique). Les analyses de régression linéaire indiquent que les habiletés graphomotrices et le niveau orthographique influencent le % de mots erronés à la tâche de dictée en début du primaire, alors que seule l’influence du niveau orthographique demeure à la fin du primaire, sans plus d’effet de la graphomotricité. Ces résultats sont discutés dans le contexte de l’enseignement de l’orthographe pour lequel un entraînement à la graphomotricité devrait être associé au début de primaire.
Discussion
Pause repas
Production écrite à l’école : apprentissage de la graphomotricité, de l’orthographe et de la rédaction (suite)
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Communication orale
Parcours en litéracie d’élèves portugais en première année du primaireCarolina Gonçalves (Escola Superior de Educação de Lisboa, Portugal), Graça Machado (Agrupamento de Escolas de Palmela, Portugal)
De nombreuses études ont documenté l’importance des premières habiletés en litéracie chez les jeunes enfants pour une réussite dans l’apprentissage formelle de la lecture et de l’écriture. Or, dans le contexte portugais, très peu d’études ont réalisé un suivi d’élèves au début de l’apprentissage formelle de la lecture et de l’écriture. Cette communication vise à étudier la relation entre des habiletés langagières évaluées au début de la 1ère année du primaire et l’habileté à lire évaluée à la fin de l’année, dans le contexte particulier du Portugal. 29 enfants (± 6,3 ans; 15 filles et 14 garçons) portugais ont participé à cette étude. En début d’année, la connaissance des lettres, la conscience phonologique, les habiletés orthographiques et la connaissance d’aspects figuratifs à l’écrit (chiffres, lettres, mots, phrases) ont été évaluées. Ces différentes performances ont été mises en relation avec celles obtenues à une tâche de lecture en fin d’année. Globalement, comme d’autres études menées notamment auprès d’anglophones et de francophones, les résultats montrent une relation entre les habiletés langagières évaluées en début d’année et les performances ultérieures en lecture. Ces résultats sont discutés en tenant compte des années de fréquentation de la maternelle de ces jeunes élèves portugais.
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Communication orale
Portrait des interventions en orthographes approchées de six enseignantes de maternelleMarie-France Morin (Université de Sherbrooke), Loïc Pulido (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Des travaux soulignent les retombées positives de la pratique des orthographes approchées (réflexion collective d’enfants à propos de l’orthographe de mots, guidée par un enseignant, voir Pulido et Morin, 2016) à la maternelle. La présente communication vise à mieux comprendre la nature des interventions des enseignants dans ce contexte. Six enseignantes québécoises et leurs 98 élèves ont été observés quotidiennement, pendant 10 semaines, dans la deuxième moitié de l’année de maternelle 5 ans. Deux fois par semaine, les élèves étaient placés en groupe de 4 et faisaient des orthographes approchées. Les enseignantes avaient reçu une formation pour accompagner les essais d’écriture des enfants, en les aidant à complexifier leur essai, ou en leur expliquant l’orthographe conventionnelle des mots, ce qui correspond aux modalités d’accompagnement étudiées dans les travaux sur la question. À partir de l’analyse de 1790 interventions, un portrait faisant état des catégories d’intervention et de leur poids respectif a été dressé : les interventions des enseignantes étaient principalement orientées vers la structure phonologique des mots et vers les graphèmes. Quelques interventions orientées vers des stratégies pour inventer ou mémoriser l’écriture d’un mot ont également été relevées. Cette analyse des modalités d’interventions ne peut pas être généralisée, mais les résultats permettent de mieux comprendre les effets de la pratique des orthographes approchées à la maternelle.
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Communication orale
Liens entre les connaissances des frontières lexicales et les habiletés en lecture et en écriture chez des élèves de maternelle et de 1re année du primaire au QuébecAgnès Costerg (UdeS - Université de Sherbrooke), Daniel Daigle (Université de Montréal)
Une bonne compétence orthographique dépend notamment de la qualité des représentations orthographiques. Cette qualité réfère, entre autres, aux connaissances spécifiques des frontières lexicales (début et fin de mots). Cependant, les liens entre ces connaissances et les habiletés ultérieures à l’écrit ne sont que très peu documentés. Notre objectif est donc de déterminer, pour 32 élèves de maternelle et 23 élèves de 1re année, si les connaissances des frontières lexicales sont liées aux compétences à lire et à produire des mots écrits un an plus tard (respectivement, en 1re et 2e année). Au temps 1, les participants, tous francophones, ont complété un test d’habiletés cognitives générales (Raven, 1998) et trois épreuves orales et écrites (sauf les enfants de maternelle). La décision lexicale comprenait 48 items, la moitié correspondant à un seul mot (cage) et l’autre moitié à des pseudomots ou à deux mots (aveccrème). L’identification lexicale visait à compter le nombre de mots dans 18 phrases. Pour la permutation lexicale, les élèves devaient permuter le premier et le dernier mot dans 12 phrases. Un an plus tard, tous ont complété une épreuve de lecture et une dictée. Les résultats indiquent, pour les deux groupes d’enfants, des liens entre les connaissances des frontières lexicales et les compétences à lire et à produire des mots écrits un an plus tard. Le rôle joué par ces connaissances dans le développement de la compétence orthographique sera discuté.
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Communication orale
Le rapport à l’écrit rendu observable par des élèves du primaireHélène Makdissi (Université Laval), Clarence Pomerleau (Université Laval), Alice Vanlint (Université Laval)
Le rapport à l’écrit favorise l’émancipation du sujet (Morais&Jacob, 2016). Mieux le comprendre devient alors essentiel (Colognesi&Lucchini, 2016). Or, les études récoltent des données déclarées par les sujets et il devient impossible de vérifier la concordance entre le «rapport à» issu des discours et celui issu de l’action (Dezutter&coll., 2017). Cette étude cible deux objectifs: 1- décrire les manifestations observées du rapport à l’écrit et 2- regrouper ces observables. Elle est réalisée auprès d’élèves québécois âgés de 11 et 12 ans. Prenant la lettre d’opinion comme genre, une séquence d’enseignement, inspirée de Prince (2013) et à l’intérieur de laquelle les élèves devaient lire, écrire, débattre de la structure textuelle et réécrire, a été pilotée et filmée. Quatre étapes d’analyses inductives ont été éclairées par les deux objectifs : 1- verbatim colligeant discours et actions (intonation, expression, geste), 2- découpage en unité de sens, 3- catégorisation par recherche de récurrence, 4- regroupement théorique en catégories conceptualisantes (Paillé&Muchielli, 2010). Les résultats montrent 5 catégories observables: 1- l’intériorisation du plurisystème de la langue par le questionnement, 2- l’accueil, la dissidence et l’ouverture à la critique, 3- la recherche d’une figure d’autorité, 4- l’engagement social ancré dans un échange intersubjectif sur l’écrit et 5- un rapport épistémique à l’écrit. Le rapport à l’écrit propulse les capacités de lecture et d’écriture.
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Communication orale
L’effet de l’enseignement de l’orthographe sur l’apprentissage des propriétés visuelles des mots : résultats d’une étude menée en classe ordinaire auprès d’élèves de 7-8 ans.Ahlem Ammar Ammar (Université de Montréal), Daniel Daigle (Université de Montréal), Noémia Ruberto (UQO - Université du Québec en Outaouais)
La plupart des erreurs en orthographe lexicale en français sont associées à la production des propriétés visuelles des mots. Cette difficulté est observée chez les normo scripteurs et chez les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) (Daigle et al., 2016). Il faut donc porter une attention particulière à l’enseignement des propriétés visuelles. Pour définir le contexte d’enseignement le plus favorable à leur apprentissage, une étude quasi expérimentale a été menée auprès de 131 élèves québécois de 7-8 ans. Deux dispositifs ont été testés dans quatre classes de la deuxième année selon l’une de ces conditions : l’enseignement des propriétés visuelles et sémantiques (PVS, n=43, 8 HDAA) ou l’enseignement des propriétés visuelles (PV, n=44, 8 HDAA). Deux classes formaient le groupe contrôle (C, n=44, 8 HDAA). Les élèves ont fait une dictée pour évaluer les apprentissages réalisés au sujet des 24 mots enseignés. Des ANOVAS ont été menées pour vérifier les différences potentielles entre les groupes et selon le statut de l’élève (HDAA ou non). Les résultats généraux montrent que l’intervention offerte dans les conditions PVS et PV a mené à des gains, ce qui n’est pas le cas dans la condition C. Quant à l’effet de l’intervention selon le statut de l’élève, seuls des progrès sont notés pour les élèves HDAA de la condition PVS. Ces résultats seront discutés selon les pratiques d’enseignement à privilégier pour promouvoir l’acquisition de l’orthographe.
Discussion
Retour sur la journée 1 et introduction de la journée
Lecture à l’école : apprentissage, difficultés et troubles
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Communication orale
Influence des caractéristiques d’un texte explicatif sur les performances en compréhension en langue française : résultats chez 1229 élèves du CE1 à la 3èmeXavier Aparicio (Université Paris Est Créteil (UPEC)), Thierry Baccino (Université de Bourgogne Franche-Comté), Olga Mégalakaki (Université de Picardie Jules Verne)
Actuellement, peu d’études en psychologie cognitive s’appuient sur les caractéristiques du texte pour évaluer les performances en compréhension en langue française. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence de ces caractéristiques sur les performances en compréhension chez des élèves français du CE1 à la 3ème (n=1229, âge moyen 11 ans). Pour ce faire, différentes mesures (longueur et fréquence de mots, temps de décision lexicale, analyse sémantique, etc.) ont été appliquées à 40 textes explicatifs, traitant de différents thèmes, pour les catégoriser en fonction de leur longueur, de leur complexité, et de l’âge des élèves. La consigne donnée était de lire un texte correspondant au niveau scolaire ciblé afin de répondre à des questions évaluant les dimensions de surface, de compréhension et d’inférence (Van Dijk & Kintsch, 1983). Les résultats montrent que les performances aux questions de surface sont moindres pour les élèves les plus âgés, mais cet effet s’inverse pour les questions sémantiques et inférentielles, suggérant une meilleure capacité à lier les informations du texte avec leurs connaissances antérieures. Chez les plus jeunes, une analyse plus fine des caractéristiques des textes montre que la longueur des phrases, associée à une faible fréquence des mots, est un prédicteur fiable des difficultés de compréhension. Ces résultats ouvrent ainsi des perspectives intéressantes pour ajuster l’élaboration des textes en fonction des caractéristiques des lecteurs.
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Communication orale
Quelles dimensions visuelles et visuo-attentionnelles entrainer pour la prévention des difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’orthographe ?Sylviane Valdois (CNRS)
Les recommandations faites aux enseignants pour favoriser l’apprentissage de la lecture mettent à juste titre l’emphase sur l’entraînement des dimensions phonologiques et langagières, notamment la conscience phonémique qui est plus particulièrement impliquée dans le décodage phonologique (Ehri et al., 2001). Cependant l’impact des dimensions visuo-orthographiques est trop souvent sous-estimé (Treiman, 2017). Les traitements visuels et visuo-attentionnels sont particulièrement impliqués dans l’apprentissage de l’orthographe lexicale. Cet apprentissage permet le passage d’une lecture laborieuse à la lecture fluente de l’expert (Castles et al., 2018). Sur la base d’une revue de la littérature combinant études expérimentales et de neuroimagerie, nous montrerons que l’apprentissage de la lecture implique une spécialisation des traitements visuels pour la discrimination des lettres proches et des lettres en miroir (Dehaene et al., 2015) et une forte mobilisation de l’attention visuelle pour un traitement simultané efficace des lettres qui constituent les unités orthographiques (graphèmes, syllabes ou mots). Ces recherches ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention et la remédiation des difficultés d’apprentissage. La prise en compte des effets de crowding (Zorzi et al., 2012), l’apport potentiel des jeux vidéo d’action (Franceschini et al., 2015) et l’entraînement de l’empan visuo-attentionnel (Zoubrinetzky et al., 2019) seront plus particulièrement discutés.
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Communication orale
Compréhension des illustrations et accès aux livres tactiles illustrés chez des enfants présentant une déficience visuelleFlorence Bara (Université Jean-Jaurès), Christophe Jouffrais (Université Paul Sabatier), Gwenaël Kaminski (Université Jean-Jaurès), Carolane Mascle (Laboratoire Cognition, Langues, Langage, Ergonomie)
Les livres illustrés occupent une place particulière dans le développement de la litéracie. Cependant, les enfants aveugles y ont peu accès et il n'y a aucune garantie qu'ils puissent facilement comprendre les illustrations tactiles quand celles-ci existent. Compte tenu des caractéristiques du système haptique, qui le rend plus performant pour percevoir la texture que la forme, nous nous sommes interrogés sur l’intérêt de proposer des illustrations simplifiées (ronds de texture) lors de séances de lecture partagée. Ces séances auprès de cinq enfants non-voyants et de deux enfants malvoyants ont été filmées et analysées. Nous avons utilisé une adaptation du conte du Petit Chaperon Rouge proposée par la maison d’édition spécialisée Les Doigts Qui Rêvent. Dans ce livre, les personnages sont représentés par des ronds de texture colorés. Pour chaque page du livre, la narration correspondant à l’illustration était racontée à l’enfant qui devait ensuite explorer l’image et identifier les personnages. Nous avons observé un taux d’identification de 90,3% (IC95% = [85,95]). Les enfants ont également été capables de comprendre des inférences à partir des informations présentes sur l’image. Les erreurs commises étaient liées à deux difficultés : le choix des textures et les changements de taille des personnages. Il semble donc que ce type d’image simplifiée soit une solution d’illustration intéressante, facile à créer et à comprendre pour des enfants avec déficience visuelle.
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Communication orale
Relations entre le retard graphomoteur constaté chez des enfants atteints de dyslexie et leurs performances orthographiques à une tâche de dictée de mots.Denis Alamargot (Université Paris-Est Créteil), Marie-France Morin (Université de Sherbrooke)
Si la dyslexie développementale relève d’un trouble de la lecture, il a été montré que certains enfants atteints de dyslexie témoignaient également d’un retard graphomoteur (Alamargot, Morin & Simard-Dupuis, 2020). La question est alors d’évaluer dans quelle mesure ce retard graphomoteur est associé à de moindres performances orthographiques. Pour répondre à cette question, il a été demandé à un groupe de 15 élèves atteints de dyslexie (M = 11 ans) et deux groupes d’élèves ordinaires, respectivement appariés sur l’âge et le niveau orthographique, de produire, sur une tablette à digitaliser, des tâches évaluant leurs habiletés graphomotrices (rappels des lettres de l’alphabet et du nom-prénom) et orthographiques (dictée de mots variant en fréquence et consistance). L’analyse des performances graphomotrices (% de lettres conformes, fluence, fréquence et durée des pauses) et orthographiques (% de mots erronés, latence et fluence) confirment, chez les élèves atteints de dyslexie, un retard graphomoteur et une gestion différente (effet de cascade) des traitements orthographiques au cours de l’écriture. Une analyse des corrélations montre la présence, chez les enfants atteints de dyslexie, de fortes relations entre les performances graphomotrices et orthographiques, contrairement aux enfants ordinaires. Ces résultats contribuent à mieux comprendre le système de contraintes qui pèse sur les enfants atteints de dyslexie lorsqu’ils orthographient des mots.
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Communication orale
Projet Lili CP : Construire une nouvelle méthode intégrée de l’apprentissage de la lecture pour les élèves de première année (CP) et évaluer son efficacité.Maryse Bianco (Université Grenoble Alpes), Cynthia Boggio (Université Grenoble Alpes), Marie-Line Bosse (Université Grenoble Alpes), Valérie Perthué (Editions Hatier), Céline Pobel-Burtin (Université Grenoble Alpes)
Nous présenterons le projet Lili CP qui vise à élaborer de nouvelles propositions pour l’apprentissage de la lecture, à la fois les plus efficaces pour tous les élèves et faciles d’usage pour les enseignants de 1ère année. Les enquêtes internationales montrent que le niveau moyen des élèves français en lecture et compréhension écrite se situe en deçà de la moyenne européenne (Mullis et al., 2017). Il semble alors crucial de développer des outils efficaces pour enseigner à la fois le code alphabétique et la compréhension.
Nous illustrerons le projet par l’une de ses expérimentations, qui évalue l’impact d’une séquence d’enseignement explicite de la compréhension dont la pertinence a été montrée avec des enfants plus grands (Lima, 2017). Un paradigme pré-test/intervention/post-test a été utilisé. Dans chaque classe participante, deux groupes d’élèves ont été constitués par tirage au sort : un groupe expérimental (entrainement explicite, n = 82) et un groupe contrôle (entrainement traditionnel à partir d’albums, n = 80). Tous les élèves ont suivi 7 séances sur 4 semaines et ont été évalués sur leur capacité de compréhension avant et après l’entrainement. Les analyses (modèles mixtes) révèlent un effet bénéfique de l’entrainement explicite sur la compréhension de phrases, par rapport à l’entrainement traditionnel. Nous conclurons sur l’intérêt d’une méthodologie scientifique et d’une collaboration avec le monde de l’édition scolaire dans l’élaboration des outils pédagogiques. -
Communication orale
Des résultats de la recherche aux pratiques pédagogiques: rôle de l’implémentation dans la mise en place de séances de compréhension dans des classes françaises de 2ème année (CE1)Maryse Bianco (Université Grenoble Alpes), Cynthia Boggio (Université Grenoble Alpes), Marie-Line Bosse (Université Grenoble Alpes), Céline Pobel-Burtin (INSPE - Université Grenoble Alpes)
La recherche produit des résultats robustes sur la manière d’enseigner la lecture et la compréhension. Or, leur diffusion dans les classes se solde souvent par des échecs (e.g. Gentaz et al, 2013). Il est donc nécessaire de comprendre comment passer du laboratoire à la salle de classe (Blase et al, 2012). Une implémentation efficace reposerait en partie sur l’accompagnement des équipes (Fixsen, 2019). Afin de le vérifier, nous avons conçu en 2019-2020 un accompagnement spécifique (Communauté
d’Apprentissage Professionnel et suivi sur le terrain) conduit par une équipe de circonscription visant à soutenir la mise en place d’un dispositif d’enseignement explicite de la compréhension dans des classes de CE1 (4 séances de 30 mn par semaine sur 10 semaines). Participaient à cette étude vingt classes, divisées en trois groupes : le premier devait mettre en place le dispositif et bénéficiait de l’accompagnement, le deuxième devait mettre en place le même dispositif sans accompagnement, le troisième (groupe témoin) suivait l’enseignement habituel. Un paradigme pré-test/intervention/posttest devait mesurer l’impact du dispositif et celui de l’accompagnement sur les résultats des élèves. La fidélité de l’implémentation devait aussi être évaluée. L’étude a été lancée, mais le confinement n’a pas permis de la mener à bien. A partir d’observations faites au cours de l’année, de questionnaires et d’entretiens, nous ferons un bilan qualitatif de cette recherche inachevée. -
Communication orale
FLUENCE : projet de conception et d’expérimentation in-situ, longitudinale et à grande échelle d’applications tablettes pour prévenir les difficultés d’apprentissage de la lectureGérard Bailly (Gipsa lab, Grenoble), Mathieu Loiseau (Université Grenoble Alpes), Sonia Mandin (CNRS), Sylviane Valdois (Université Grenoble Alpes)
Optimiser les chances de réussite est un enjeu majeur du système scolaire qui questionne l’utilisation du numérique et sa capacité à proposer des aides personnalisées et validées. FLUENCE vise le développement de logiciels pour l’apprentissage de la lecture, un déploiement à grande échelle en classe et une évaluation des effets directs (décodage, fluidité) et indirects (orthographe, compréhension) des entraînements. EVASION entraîne l’empan visuo-attentionnel (EVA) et ELARGIR, la lecture répétée de texte, par des exercices qui s’adaptent aux besoins de l’élève. LUCIOLE est un logiciel contrôle travaillant la compréhension orale en anglais. L’étude longitudinale (en cours) suit 735 élèves du CP au CE2 (6-8 ans) en métropole et 746 élèves du CP au CE1 (6-7 ans) en outre-mer. Un entraînement sur 30 séances de 20 min est proposé chaque année. Des évaluations collectives et individuelles en phonologie, lecture, compréhension, orthographe, EVA et anglais sont effectuées avant et après entraînement. Une version révisée d’EVASION améliore l’EVA, la rapidité en lecture de texte et la lecture de mots longs en CP (outre-mer). En métropole, l’entrainement avec ELARGIR (CE1) suite à l’utilisation de la version initiale d’EVASION (CP) a un effet sur la vitesse et la précision en lecture. LUCIOLE améliore la compréhension orale en anglais. Expérimenter in situ permet de valider les applications, de les améliorer et de préciser leur utilisation (durée d’exposition, port de casque, etc.).
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Communication orale
Favoriser la préparation à l’école des enfants avec des difficultés de langageEmmanuelle Careau (Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale), Chantal Desmarais (Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale), Élody Ross-Lévesque (Université Laval)
Le langage est un déterminant clé de la préparation à l’école (PaE) de sorte que des difficultés langagières avant 5 ans constituent un risque pour l’intégration scolaire. Pour pallier, une intervention précoce en orthophonie peut être indiquée. Toutefois, peu de données existent quant au lien entre les services en orthophonie et la PaE. Cette étude vise à examiner ce qui influence la PaE des enfants de maternelle avec des difficultés de langage. Méthode. La quantité et la fréquence des services reçus, l’âge des premiers services et le type de suivi (questionnaire parental) ainsi que la PaE (Lollipop Test) ont été mesurés auprès de 49 enfants québécois de maternelle (âge moyen de 5 ;7 ans). Une analyse factorielle et des tests de Mann-Whitney ont été réalisés afin de comprendre l’effet de chacune des variables sur la PaE. Résultats. La précocité des services, le support d’un assistant et la diversité des modalités de services ont un effet sur la PaE des enfants avec des difficultés de langage. Implications. L’optimisation des services en 0-5 ans sera discutée afin de favoriser l’entrée à l’école des enfants avec des difficultés langagières, et ainsi prévenir les difficultés d’apprentissage.
Discussion
Pause repas
Lecture à l’école : apprentissage, difficultés et troubles (suite)
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Communication orale
Les élèves dyslexiques inversent les lettres… Vraiment?Rachel Berthiaume (Université de Montréal), Daniel Daigle (UdeM - Université de Montréal), Anne Plisson (Université de Montréal)
L’apprentissage de l’orthographe lexicale constitue un défi pour les élèves dyslexiques (DYS). Plusieurs croient que les performances des DYS sont marquées par des erreurs d’inversion. Toutefois, les travaux menés auprès de ces élèves ont plutôt montré qu’ils avaient d’importantes difficultés en orthographe. Pour plusieurs, les difficultés des dyslexiques sont liées à un déficit des procédures phonologiques. Pour d’autres, des procédures visuelles déficitaires rendraient compte, en partie, des performances des élèves. Cette étude a un double objectif : a) déterminer si les DYS inversent réellement les lettres et b) expliquer leurs erreurs en fonction d’un éventuel déficit des procédures phonologiques ou visuelles. Les textes narratifs écrits de 32 DYS âgés de 11.5 ans ont été comparés sur le plan orthographique à ceux d’élèves du même âge (CA : n=25) et à ceux d’élèves plus jeunes de même âge lecture (CL : n=24). Au total, 55 000 graphèmes ont été analysé et 7 965 erreurs ont été identifiées. De ces erreurs, les erreurs d’inversion et de substitution ont été ciblées pour cette présentation. Les résultats montrent que les DYS ont des performances orthographiques plus faibles que les CA, mais aussi que les CL. De l’ensemble des erreurs analysées, la majorité sont des erreurs de substitution qui s’expliqueraient principalement par un déficit des procédures phonologiques. Ce déficit nuirait à la création de représentations orthographiques correspondant à la norme.
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Communication orale
Attitude face à la lecture lors de la transition primaire-secondaire : une enquête auprès de jeunes lecteurs québécoisDenis Alamargot (Université Paris Est Creteil), Carolina Gonçalves (Escola Superior de Educação de Lisboa, Portugal), Marie-France Morin (Université de Sherbrooke), Pascale Nootens (UdeS - Université de Sherbrooke)
Maintes recherches ont abordé l'apprentissage de la lecture et ses difficultés, et divers programmes de prévention et de remédiation en lecture ont été instaurés (NCES, 2009). Malgré cela, une proportion notable d'élèves échoue en lecture (OCDE, 2015). Des travaux récents s’intéressent à l’attitude face à la lecture, vu ses liens avec la réussite en lecture (Petscher, 2010). L’évolution de cette attitude en cours de scolarité reste toutefois peu documentée, notamment lors de la transition primaire-secondaire (Nootens et al., 2019). Or, les habitudes de lecture, liées à l’attitude face à celle-ci, déclinent passé 12 ans (Johnsson-Smaragdi et Jönsson, 2006), période d’entrée au secondaire. Notre étude vise à décrire l’attitude face à la lecture d’élèves québécois lors de la transition primaire-secondaire. Cette étude transversale a permis de recueillir le point de vue sur la lecture de 469 élèves québécois de 5e année à 2e secondaire, par questionnaire informatisé. Les résultats montrent que leur attitude déclarée envers la lecture reste stable au 3e cycle du primaire et au 1er cycle du secondaire. Des différences sont toutefois observées lors de la transition primaire-secondaire. L’attitude déclarée en lecture est moins positive au secondaire, chez les filles et les garçons. Des interprétations de ces différences –à ce stade de la scolarité– seront discutées, documentant le domaine de recherches quant aux facteurs influençant le développement des capacités à traiter l’écrit.
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Communication orale
S’informer et apprendre en ligne : étude de cas multiples auprès d’élèves québécois de 6e année du primaireJoannie Pleau (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Pendant qu’à l’école le livre côtoie les appareils numériques, l’activité de lecture se transforme et nécessite du jeune lecteur qu’il développe des compétences lui permettant de s’approprier un discours informatif non linéaire (Gervais et Saemmers, 2011) et multimodal (Lebrun, Lacelle et Boutin, 2012) en adoptant une posture critique (Leu, Everett-Cacopardo, Zawilinski, Mc Verry et O’Byrne, 2012). À ce jour, peu de données nous renseignent sur le processus les menant à comprendre des informations disponibles en ligne (Salmerón, Strømsø, Kammerer, Stadtler et van den Broek, 2018). Cette communication décrira une étude de cas multiples qui souhaitait induire, à partir d’observations in vivo, le processus menant de jeunes lecteurs québécois (6e année du primaire; classe régulière; N=12) à la compréhension d’informations disponibles en ligne en contexte d’apprentissage. Les données qualitatives analysées proviennent du croisement d’entretiens (dirigé, think aloud, explicitation) et d’observations. Elles proposent, notamment, que les participants s’appuient principalement sur des textes qu’ils peinent à comprendre pour apprendre (ex. : wikis); compréhension qu’ils triangulent à l’aide d’images et de vidéos. Il semble aussi qu’ils évaluent la fiabilité des informations consultées à partir de critères superficiels et que le survol, les prédictions et les habitudes de navigation guident leur parcours de lecture (ex. : choix de sites, exploration des requêtes populaires sur Google).
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Communication orale
Évaluation de la compréhension écrite de texte au cours de la première année d’apprentissage de la lecture en français.Marie-France Côté (Université du Québec à Montréal), Line Laplante (UQAM - Université du Québec à Montréal)
En référence au Simple View of Reading, la compréhension écrite résulte de l’interaction entre le décodage et la compréhension orale (Hoover et Gough, 1990). Or, peu d’études portent sur le développement de la compréhension écrite très tôt en début d’apprentissage. En français, les rares études réalisées évaluent la compréhension écrite uniquement au terme de la 1re année (p.ex. Gentaz et al., 2013; 2015; Massonnié et al., 2019). C’est dans ce contexte que nous avons réalisé une étude longitudinale exploratoire ayant pour but d’évaluer le développement de la compréhension écrite en français au cours de la 1re année. Méthodologie – Une épreuve de compréhension écrite a été développée et administrée aux élèves (n = 390) au milieu et à la fin de l’année. Cette épreuve est constituée de 6 courts textes narratifs, chacun suivi de 4 questions. Plusieurs variables linguistiques ont été contrôlées dans les textes de façon à en accroitre la complexité (p.ex. fréquence, consistances des CGP, nb. de mots/phrase). Pour chaque texte, les questions visent différentes habiletés : repérage, anaphores, inférence. Résultats – Globalement, la compréhension écrite s’améliore durant l’année. Au milieu et à la fin d’année, la performance varie en fonction de la complexité des textes et des habiletés ciblées par les questions. Conclusion – Ces résultats ouvrent la porte à la validation du SVR très tôt en début d’apprentissage de la lecture en français, soit avant la fin de la première année.