Le CIRIEC-Canada propose depuis longtemps une recherche ancrée dans sa double transversalité : économie sociale et sociétés d’État d’une part, et coévolution de la recherche universitaire et de la pratique d’autre part. Depuis ses débuts, la recherche effectuée par le CIRIEC-Canada est ainsi menée en partenariat avec des acteurs porteurs d’innovations sociales : la recherche accompagne les changements, et la théorie coévolue avec la construction de la nouvelle réalité sociale. Le colloque s’inscrit dans cette double transversalité et invite à explorer trois exemples pratiques liés à des transformations sociales et faisant parallèlement l’objet de recherches.
Dans un premier temps, nous nous intéressons à la reprise d’entreprises sous forme coopérative, à l’aide du cas du Groupe Capitales Médias. Ce cas ouvre sur une redéfinition de l’entrepreneuriat collectif et de la propriété des biens communs et amène à réfléchir aux effets de la reprise coopérative d’entreprises sur les régions, sur la pratique démocratique et sur l’engagement citoyen.
Dans un second temps, nous nous intéressons à Investissement Québec, une société d’État en perpétuelle redéfinition depuis ses origines dans les années 1960. Sa transformation se poursuit avec le projet de loi n° 27 déposé au printemps 2019, lequel s’inscrit dans un contexte international particulier, celui d’un retour généralisé à l’intervention étatique et d’un recours croissant aux subventions industrielles et à l’exportation, doublés d’une multiplication des agences publiques de promotion du commerce et de l’investissement. Les transitions écologique et technologique caractérisant la « révolution industrielle 4.0 » nécessiteront une planification stratégique et d’énormes investissements sur une courte période qui ne pourront, dans aucun cas, faire l’économie d’un engagement gouvernemental actif.
Dans un troisième temps, nous nous intéressons à Fondaction. Comme le souligne l’ouvrage sous la direction de Benoît Lévesque, on observe une utopie concrète dans ce fonds de retraite qui vise à investir dans des entreprises qui favorisent la participation des travailleurs et se préoccupent de l’environnement. Cette initiative est un exemple d’un modèle autre de développement où se lient finance socialement responsable, économie sociale et environnement.
Chacune de ces sessions sera animée conjointement par des chercheurs et des acteurs des organisations concernées.