Depuis les années 1970, les langues autochtones ont traversé les murs des écoles (dans la foulée du mouvement qui donne naissance au document Maîtrise indienne de l’éducation indienne) et, depuis environ cinq ans, des cours crédités de langue ont commencé à être offerts dans les grandes villes. Ces cours sont destinés à des Autochtones qui souhaitent se réapproprier leur langue et aussi à des allochtones curieux de ce patrimoine immatériel. Or, il est important de souligner que la transmission des langues autochtones en milieu urbain québécois se fait déjà depuis plusieurs décennies dans le cadre moins formel d’ateliers, organisés avec un objectif de sécurisation culturelle.
À l’heure actuelle, ces langues sont apprises et étudiées autant dans le milieu de l’éducation que le milieu communautaire et par des publics très variés : des adultes autochtones et allochtones ou des enfants. Elles sont étudiées en tant que langue première (L1), comme chez la plupart des communautés innues, atikameks ou cries, ou que langue seconde (L2), comme chez les Abénakis ou les Mohawks. La coexistence de différents contextes d’apprentissage se traduit par différents types d’apprenants, qui requièrent des ressources humaines formées en conséquence. La demande pour des cours de langue autochtone ne cesse d’augmenter, et les institutions, instituts, centres communautaires, collèges et universités peinent à trouver des enseignants qualifiés.
Ce colloque sera l’occasion de faire le point sur les possibilités et les besoins de formation ou de perfectionnement pour les formateurs, enseignants et professeurs de langues autochtones. Il réunira des acteurs de différents milieux et favorisera les discussions entre les représentants des communautés et les chercheurs universitaires. Ce colloque permettra également d’aborder la question des compétences à développer chez les enseignant.es et du type de formation nécessaire pour l’enseignement et la transmission des langues autochtones.
Remerciements
Nous reconnaissons tout d’abord que ce colloque a lieu sur des terres faisant partie des territoires ancestraux non cédés de la nation algonquine, Omàmiwininìwag. Nous remercions chaleureusement nos partenaires: le Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, la Commission canadienne pour l’UNESCO, la Chaire UNESCO sur la transmission culturelle chez les Premiers Peuples, le CIÉRA-UQO.