Tout en procurant de nombreux bénéfices, les migrations internationales contemporaines posent des défis importants aux migrants et aux sociétés d’accueil. Ces défis, lorsqu’ils ne sont pas surmontés, entraînent de nombreux coûts sociaux allant du capital humain inutilisé et sous-utilisé à une fragmentation et à une aliénation sociales grandissantes. Les contextes urbains locaux influencent considérablement les besoins en matière d’établissement et les problèmes auxquels sont confrontées les personnes immigrantes. Il est nécessaire d’explorer comment les problèmes d’établissement, l’accès aux services sociaux et le vécu des personnes immigrantes sont façonnés par les dynamiques locales de migration et les tendances en matière d’installation, en particulier dans des centres urbains de tailles différentes.
La notion de résilience correspond à la capacité de récupérer à la suite d’une perturbation. Elle conçoit l’adaptation comme un phénomène dynamique où chaque défi surmonté entraîne une amélioration des capacités à relever les défis à venir. Plusieurs des questions qui se posent dans le domaine de l’établissement des migrants font référence à la notion de résilience. Pourquoi certains migrants réussissent-ils leur insertion sur le marché du travail, alors que d’autres peinent à y arriver? Pourquoi certaines personnes immigrantes se sentent-elles socialement isolées même lorsqu’elles ont bien réussi sur le plan économique?
La résilience s’expérimente et s’exprime à de multiples échelles. Elle se vit chez l’individu, dans les familles, les quartiers, les communautés, les villes, etc. Quoique la résilience à chacune de ces échelles est distincte, elles sont toutes interreliées à divers degrés. Avec le dévoilement de résultats de diverses recherches et la mise en commun d’expertises complémentaires, l’objectif du colloque est de cerner les caractéristiques locales, propres à différents contextes urbains, qui contribuent et nuisent à la résilience des migrants à ces quatre échelles, et de mettre en lumière les interactions qui interviennent entre les différentes échelles.
L’échelle de la ville permet d’explorer les rôles que peuvent jouer les municipalités dans l’établissement des migrants, notamment dans l’assistance officielle aux personnes immigrantes. À l’échelle du quartier, nous pouvons voir comment l’environnement social et spatial (services offerts, composition démographique, parc immobilier, etc.) influence l’expérience d’établissement et d’intégration de migrants. À l’échelle de la famille, nous examinons comment la famille peut favoriser ou entraver la résilience de ses membres et quel rôle peut jouer le contexte urbain à cet égard. Finalement, nous analysons comment se vit la résilience à l’échelle communautaire et institutionnelle.
Remerciements
Le comité organisateur remercie sincèrement le Partenariat CRSH Immigration et résilience en milieu urbain (IRMU) pour son soutien financier à la fois au colloque et à plusieurs des projets de recherches qui feront l’objet d’une communication. Nous remercions aussi chaleureusement tous les participants qui ont généreusement accepté notre invitation, notamment ceux issus du milieu de la pratique.