Ce colloque a pour but d’explorer les liens entre l’arbre, le jardin et l’intime. Espace de vie, lieu de passage, marque de la sédentarité ou encore signe de la fixité, le jardin n’en demeure pas moins régi par le mouvement. Il suffit de penser au cycle des saisons, à la germination, à la pollinisation, à la chute des feuilles instaurant un mouvement vertical ou encore aux phénomènes liés à l’activité humaine, comme la circulation des végétaux exotiques d’un jardin botanique à un autre, le mouvement de ceux qui le traversent, le trajet des fruits et des légumes du potager à la maison ou au marché, etc. Témoin et symptôme de ces changements, l’arbre tient un rôle particulier dans le jardin : à la fois frontière et seuil, il nous invite à dépasser une vision anthropocentrée et à réfléchir à une autre conception du temps, celle du temps végétal. Sa longévité, sa résistance, sa capacité à rejoindre le ciel et l’espace souterrain en ont fait une figure du cosmos. Tout comme le jardin, il occupe une place importante autant dans les mythes que dans les récits.
Plusieurs colloques et ouvrages ont mis en évidence la dimension mythique du jardin. Nous poursuivrons cette réflexion en privilégiant des corpus contemporains et des problématiques actuelles ainsi qu’en favorisant des approches transdisciplinaires mettant en résonance l’écocritique, la géopoétique, l’épistémocritique, la biosémiotique, l’architecture de paysage, la muséologie, l’histoire de l’art, la biologie, l’ethnobotanique, la philosophie environnementale, l’histoire, la géographie, etc.
À partir de l’examen de pratiques littéraires, artistiques et botaniques, nous nous interrogerons sur les différents aspects liés à la perception des arbres et des jardins, à leur représentation, à leur symbolique, à la dimension esthétique, mais aussi scientifique et éthique. Nous accueillerons également des présentations de projets artistiques liés au jardin et/ou aux arbres, ainsi que des lectures de textes littéraires.