La recherche doctrinale en droit fait l’objet de nombreuses réflexions épistémologiques et méthodologiques, notamment en raison du caractère relativement récent de celle-ci. En effet, l’enseignement du droit étant auparavant dispensé par des avocats praticiens, la recherche juridique a réellement émergé par la consolidation de professeurs en droit consacrant leurs carrières à l’enseignement et à la recherche. Parallèlement, les théories critiques en droit se taillent une place de choix au sein du monde de la recherche juridique nord-américaine. Elles remettent également en question des réflexes épistémologiques et méthodologiques traditionnels dont, au premier plan, le positivisme. Dans un contexte de réflexion collective concernant la définition même de la recherche en droit (Duncan et Hutchinson, 2012), ce colloque se veut un espace de mise en commun de ses principaux enjeux selon différentes perspectives découlant des théories critiques. Des contributions inspirées, entre autres, d’approches féministes, marxistes, des Third World Approaches to International Law (TWAIL) et des Critical Legal Studies (CLS) sont prévues. Les théories critiques ayant pour objectif commun une ontologie relative à la mise de l’avant de relations de pouvoir, leur pertinence est élevée dans le contexte de la recherche en droit, domaine maître du concept de justice. Puisque ces théories dénoncent fréquemment plusieurs formes d’oppression, cela est également en phase avec un contexte juridique nord-américain prônant l’égalité. Des contributions liées à l’interdisciplinarité seront aussi acceptées, car les réflexions sur les hiérarchies, incluant celles existant entre les disciplines, sont à l’ordre du jour de nombreuses théorisations critiques. Dans son ensemble, ce colloque se veut une contribution à l’avancement d’une définition collective de la recherche juridique contemporaine par la mise en commun de réflexions sur ses principaux enjeux d’un point de vue critique.
Le vendredi 12 mai 2017