Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :La diversité ethnoculturelle est une réalité constitutive du Canada et du Québec. Elle est notamment nourrie par l’immigration qui provient de plus d’une centaine de pays de tous les continents et qui représente, en 2015, 23 % de la population totale au Canada (Statistiques Canada, 2016) et 12,6 % de celle-ci au Québec (MIDI, 2016). Bien que cette diversité se reflète à tous les niveaux du système scolaire, très peu de recherches se sont penchées sur les enjeux de prise en compte de la diversité et sur le cheminement des étudiants au collégial et à l’université. Par ailleurs, plusieurs préoccupations semblent émerger des milieux collégiaux et universitaires relativement à ces enjeux, p. ex., la surreprésentation d’étudiants d’origine immigrante parmi les étudiants en échec dans certains programmes et les faibles taux de diplomation chez certains groupes d’étudiants, et l’adaptation des pratiques et des services à la diversité (Fournier et Lapierre, 2010; Gaudet et Loslier, 2011; Kanouté, 2015; Ledent, 2016).
Dans le cadre de ce colloque, nous proposons de croiser les regards de chercheurs de différentes institutions québécoises et canadiennes sur ces questions. Il s’agira de mobiliser leurs expertises complémentaires en vue d’explorer notamment : 1) les processus d’acculturation des étudiants étrangers et issus de l’immigration; 2) les pratiques pédagogiques des formateurs quant à la prise en compte de la diversité; et 3) la gestion institutionnelle de la diversité ethnoculturelle.
Le colloque contribuera ainsi à renforcer les liens de collaboration entre les chercheurs et ouvrira la voie à l’émergence d’une équipe de recherche sur les enjeux de prise en compte de la diversité au collégial et à l’université.
Date :Programme
Processus d’acculturation et expériences des étudiants d’origine immigrante
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Communication orale
L’expérience étudiante d’immigrants de première génération au collégial francophone en Ontario : leurs défis et leurs stratégies à travers un parcours d’intégration scolaire et sociale réussieLynnda Proulx (Collège La Cité)
Afin d'augmenter leur chance de trouver un emploi convenable de même que leur niveau de revenu, les immigrants de première génération (IPG) sont nombreux à vouloir poursuivre leurs études ou leur formation professionnelle dans un établissement postsecondaire pour obtenir le diplôme canadien (Anisef, Sweet et Adamu-Trache, 2010 ; Boulet et Boudarbat, 2010). Or, des recherches démontrent que bien qu’ils aient accès aux études postsecondaires, leur niveau de performance scolaire est souvent plus faible que la moyenne des étudiants natifs (Marmolejo, Manley-Casimir et Vincent-Lancrin, 2008). Les principaux défis recensés pour ces étudiants sont reliés aux compétences linguistiques, au système d’enseignement, à la technologie et à la réalité socioculturel (Gaudet et Loslier, 2009; Kabatakaka et Tulina, 2013). Pourtant, bien que le taux de décrochage soit élevé chez cette portion de la population immigrante (Shaienks, Gluszynski et Bayard, 2008), plusieurs obtiennent leur diplôme en fin de parcours et certains le font avec mention de succès (Proulx et Duchesne, 2013). Il s’avère donc pertinent de s’attarder plus amplement à l’expérience étudiante (Dubet, 1994) au postsecondaire de ces IPG qui réussissent à apprendre leur métier d’étudiant (Coulon, 2005) afin de mieux comprendre leur parcours d’intégration (Tinto, 1993).
Cette communication a pour objectif de présenter les résultats d’une recherche phénoménologique réalisée auprès d’étudiants IPG inscrits dans un programme postsecondaire en Ontario. Outre leurs définitions de l’intégration scolaire et sociale réussie, elle exposera leurs principaux défis rencontrés et leurs meilleures pratiques empruntées pour les surmonter. -
Communication orale
Les dimensions individuelles, parentales et institutionnelles dans les parcours postsecondaires chez les immigrants d’origine haïtienne au QuébecTya Collins (UdeM - Université de Montréal), Tya Collins (Université de Montréal), Marie-Odile Magnan (Université de Montréal)
Les élèves issus de l’immigration réussissent généralement bien au postsecondaire. Toutefois, des recherches récentes font état de différences préoccupantes selon les groupes lorsqu'il s'agit de la diplomation postsecondaire (Abada, Hou et Ram, 2009). Les immigrants provenant des Antilles démontrent des taux de diplomation inférieurs comparativement à la moyenne nationale (Kamanzi et Murdoch, 2011). Au Québec, les immigrants haïtiens, représentant 90% de la communauté Antillaise sont confrontés à plusieurs obstacles relatifs à l'intégration sociale et à la réussite scolaire (Mc Andrew et al., 2015). Cette étude qualitative vise à développer une meilleure compréhension des parcours vécus par les jeunes immigrants d’origine haïtienne de deuxième génération, en explorant les dimensions caractérisant leurs parcours scolaires de l'école primaire jusqu’aux études postsecondaires. L'analyse qualitative de leur récits de vie menée à partir d’un cadre combinant le concept de parcours éducatifs et scolaires (Doray, 2011) et la configuration relationnelle éducative familiale (Tirtiaux, 2015), révèle une variété de parcours. Ces derniers sont jalonnés par diverses formes de contraintes, un encadrement parental qui diminue à mesure que les jeunes progressent aux études postsecondaires, des expériences négatives avec les conseillers d’orientation au cours de la transition vers les études postsecondaires, ainsi que des expériences d'intégration difficiles au sein de l'établissement postsecondaire.
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Communication orale
Cheminement de jeunes d’origine haïtienne au collégial : points de vue croisés d’étudiants et de formateursGina Lafortune (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication présente les résultats préliminaires d'une recherche exploratoire sur l'expérience au collégial d'étudiants d'origine haïtienne au Cégep. À la lumière du cadre conceptuel du rapport aux savoirs et aux études, la recherche explore les différents facteurs qui influencent leur persévérance et leur réussite dans un programme d’études ( antécédents scolaires, facteurs personnels, familiaux, socioéconomiques, institutionnels, culturels).
La méthodologie de recherche repose sur des entretiens individuels et de groupe avec une quarantaine d’étudiants inscrits dans des programmes techniques et universitaires, et des entretiens individuels avec une dizaine de formateurs. Les participants proviennent de deux collèges de Montréal. Les étudiants ont discuté de leur cheminement au secondaire jusqu'à la transition au cégep, de leur rapport au programme et au contexte d'études au collégial, de l'influence de leur vécu hors cégep sur le cheminement au collégial. Les formateurs de leur côté ont fait part de leurs observations/perceptions quant aux défis que rencontrent les étudiants et discuté des pistes d'action à mettre en place pour soutenir leur persévérance et leur réussite.
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Communication orale
Les déterminants de la réussite aux études universitaires : facteurs la facilitant et la contraignantYamina Bouchamma (Université Laval), Fasal Kanouté (Université de Montréal), Francisco Loiola (Université de Montréal)
Cette communication présente les résultats d’une étude menée auprès d’étudiants récemment immigré de plusieurs Universités/école (U de Montréal, UQAM, Concordia, U. Laval, HEC, Polytechnique). Plus précisément, elle identifie les facteurs qui ont facilité et ceux qui ont entravé leur réussite.
Les facteurs reliés autant à ces étudiants qu’à leurs institutions sont analysés sous l’angle du capital physique (ressources matérielles, financières), du capital humain (l'engagement personnel, la disposition à apprendre sur l’autre) et du capital social (les relations, les liens).
Méthodologie : Il s’agit d’une étude de type mixte utilisant des données issues d’un questionnaire (N=1104) et de focus group menés auprès d’étudiants récemment immigrés . Ces données ont été collectées dans le cadre du projet : Les étudiants récemment immigrés : mieux comprendre le processus d’acculturation et d’adaptation institutionnelle pour soutenir efficacement la persévérance aux études universitaires (Kanouté et al., 2015)
La discussion portera sur les possibles améliorations impliquant l'identification et l'activation du capital physique, le développement du capital humain et du capital social de différents acteurs concernés.
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Communication orale
Répondre aux besoins des étudiants autochtones : enjeux et défis pour les universités québécoisesJean-Luc Ratel (Université Laval)
Alors qu’ils furent longtemps exclus de l’enseignement supérieur, ce qui n’est pas sans lien avec le contexte historique de ségrégation sociale et la visée assimilatrice de l’éducation formelle qui leur était imposée, les Autochtones du Québec connaissent des taux de diplomation qui ne cessent de s’accroître. Dans cette optique, la prise en compte de la diversité ethnoculturelle dans les cégeps et universités ne concerne pas que les étudiants issus de l’immigration et les établissements doivent trouver des manières d’intégrer les étudiants autochtones tout en tenant compte de leurs besoins qui ne s’expriment pas de manière uniforme, mais tendent plutôt à varier selon le parcours scolaire antérieur, la langue et le milieu d’origine. À l’aide de données recueillies auprès de 23 étudiants et diplômés universitaires des Premières nations du Québec ainsi que de 11 professionnels du milieu, nous verrons que les retours aux études sont particulièrement fréquents chez cette population et se combinent régulièrement à une nécessaire conciliation études-famille. Enfin, que les parcours scolaires soient plutôt linéaires ou qu’ils témoignent de plusieurs interruptions, on constate un objectif commun qui revêt plusieurs formes : étudier en vue de contribuer à l’amélioration du mieux-être chez les Autochtones, tant dans les communautés qu’à l’extérieur.
Dîner
Les étudiants internationaux : processus d’acculturation, dynamiques de formation et gestion institutionnelle de la diversité
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Communication orale
Les conceptions d’apprentissage des étudiants étrangers nouvellement arrivés et les facteurs qui influencent leurs capacités d’adaptation face au processus de transition vécuKarine Deshayes (HEC Montréal)
La présence croissante des étudiants étrangers représente une grande richesse pour les universités québécoises mais cause des défis pour mettre en place des dispositifs répondant à leurs besoins et assurer leur adaptation et leur rétention. Les recherches ont souligné les enjeux multiples (culturels, psychologiques et académiques), mais aussi l’impossibilité de dégager un facteur de réussite en particulier. Une meilleure compréhension des dynamiques entourant le processus d’adaptation académique s’avère essentielle pour comprendre comment se développent les conceptions et les stratégies d’apprentissage mobilisées par ces étudiants étrangers.
Dans le cadre de ce mémoire, nous avons adopté pour une approche qualitative en sondant 66 étudiants étrangers nouvellement arrivés au Québec qui suivent un dispositif d’encadrement pédagogique particulier. Notre recherche a confirmé l’importance d’encourager l’autonomie et la connaissance de soi pour favoriser le développement d’une approche plus en profondeur de l’apprentissage par la métacognition et l’adoption de stratégies affectives élargies. Elle met en lumière la nécessité d’un arrimage entre leurs besoins, leurs capacités et l’institution. Elle ouvre également la porte à de nouvelles recherches sur les liens entre les conceptions des enseignants et celles de leurs étudiants.
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Communication orale
Prise en compte de la diversité ethnoculturelle à l’université : réflexion sur les pratiques d’encadrement des doctorants étrangersSarah Mainich (IRIPI - Institut de recherche sur l'intégration professionnelle des immigrants - Collège de Maisonneuve)
Notre communication a pour objectif d’échanger sur la question de l’intervention interculturelle auprès des doctorants étrangers dans les universités québécoises et prend appui sur les résultats de notre recherche doctorale ayant pour objet la persévérance aux études supérieures d’étudiants internationaux à l’Université de Montréal. L’objectif général de l’étude était d’explorer leurs conditions de vie et d’études afin de tendre vers une compréhension approfondie la persévérance et la réussite universitaire en contexte migratoire.
Nous exposerons les points relatifs aux conditions d’accueil, aux difficultés d’intégration vécues par ces étudiants et la diversité des stratégies sociales et culturelles mises en place afin de surmonter les différents défis qui sont les leurs. Nos résultats suggèrent une forte capacité de résilience et l’importance d’une solidarité entre étudiants étrangers, en dépit de l’absence de bourses d’études ou d’autres soutiens financiers. Nos résultats montrent également que la décision de persévérer dépend de l’interrelation entre les stratégies individuelles, les difficultés interculturelles et les contraintes migratoires, économiques et sociales. En conclusion, nous questionnerons les actions concrètes de prise en compte, nomment comment il est possible d’envisager des pratiques institutionnelles d’encadrement au doctorat susceptibles de favoriser davantage la résilience des étudiants étrangers?
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Communication orale
Internationalisation de l’enseignement supérieur et mobilité étudiante dans les universités au Canada : portraits et stratégies d’encadrementValérie Djédjé (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
La globalisation de l’économie mondiale et le savoir sans frontières s’accompagnent de flux migratoires importants et diversifiés. L’internationalisation de l’enseignement supérieur est l’une des conséquences de ces nouvelles formes d’économie et de savoir (Altbach et Knight, 2007; Phillips, 2011). Celle-ci se développe sous différentes facettes comme l’internationalisation des curricula, la mobilité des enseignants/étudiants et des partenariats internationaux en enseignement/recherche (FNEEQ, 2015). On estime qu’en 2014, le nombre d’étudiants en mobilité internationale a dépassé la barre des 5 millions d’étudiants et que d’ici à 2022, ce chiffre passera à 7 millions (OCDE, 2014). Le Canada se classe au 7e rang des destinations les plus populaires. En 2014, 336 497 étudiants internationaux étaient au Canada, soit 83 % de plus qu’en 2008, et 10 % de plus qu’en 2013. Les étudiants internationaux représentaient 11 % de la population des étudiants en études supérieures au Canada pendant l’année scolaire 2012-2013. Des 336 497 étudiants internationaux au Canada, 86 % étaient en Ontario, en Colombie-Britannique et au Québec (BCIE, 2017). Dans un contexte de persévérance et de réussite étudiante, cette communication portera sur les portraits et des stratégies d’encadrement de ces étudiants devant le défi que représente leur nouvelle vie au Canada.
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Communication orale
La prise en charge de la diversité à l’Université de l’Alberta : le cas du campus Saint-JeanMarianne Jacquet (SFU - Simon Fraser University)
L’internationalisation des institutions postsecondaires est en progression constante en Amérique du Nord et s’inscrit dans un phénomène plus large de mondialisation des échanges économiques et de mobilité des personnes et des savoirs. Au Canada pour l’année 2014, le nombre d’étudiants étrangers inscrits à temps plein dans des programmes de premier cycle s’élève à 89 000 et 44 000 pour les seuls programmes d’études supérieures (Universités Canada, 2014). La province de l’Alberta, en particulier, a vu une augmentation de 40% du nombre d’étudiants internationaux dans les cinq dernières années : en 2011-2012, le nombre d’étudiants internationaux inscrits au niveau postsecondaire se chiffre à 13 145, il s’élève à 18 203 pour l’année 2015-2016. À l’université de l’Alberta, les étudiants internationaux représentent 14% de la population estudiantine (Edmonton Journal, 2016). Le Campus Saint-Jean, faculté francophone de l’université de l’Alberta, ne fait pas exception à la règle. En effet, les étudiants étrangers proviennent de 17 pays différents, dont 9 pays africains, sur une population d’un peu plus de 800 étudiants. Pour la seule rentrée universitaire 2016-2017, sur les 547 demandes d’admission soumises, 60 provenaient de l'Afrique, une des USA, six de la France et deux de l'Asie. Dans cette conférence, nous présentons les résultats d’une recherche qualitative plus vaste examinant la manière dont l’université de l’Alberta prend en charge la diversité ethnoculturelle des étudiants étrangers. Nous focaliserons plus précisément sur le Campus Saint-Jean.