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Informations générales

Événement : 85e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

La « pluralité des normes » (Robbes, 2011) et des intérêts sociaux des acteurs et usagers de l’éducation pousse les systèmes éducatifs à un impératif de renouvellement de leurs curricula, des approches et pratiques éducatives censées les actualiser (Levasseur, 2015). En parallèle, les médias déclarent que l’autorité de l’école et des enseignants est en crise et qu’il faut agir pour la renforcer. Les jeunes, plus particulièrement ceux issus des groupes minorisés (Brent, 2015), seraient assujettis à un dispositif de contrôle social, issu d’une perception de certains adultes qu’ils sont incontrôlables et représentent une menace pour l’ordre (Brisman, 2012), un problème à régler. La résistance de certains jeunes alimenterait les appels à un renforcement de l’autorité physique et morale de l’école sur eux, la revalorisation des valeurs « traditionnelles » et l’accroissement du rôle « parental » de l’État par ses institutions, notamment scolaires et juridiques (Hirschfield, 2008). Enfin, les modalités d’exercice de l’autorité de l’État, comme les compressions budgétaires, la gestion axée sur les résultats et l’imposition de doctrine pédagogique ou didactique, agiraient comme leviers d’autorité (Maguire, 2010), réduisant les horizons d’action possibles des enseignants et les éloignant de leurs buts et des moyens pour les atteindre, notamment en ce qui concerne la prise en compte de la diversité. Pourtant, les textes normatifs de l’école donnent l’apparence qu’elle accueille la diversité, s’ouvre à la pluralité des visions du monde et vise la formation de citoyens engagés dans des sociétés démocratiques et justes. Devant ce paradoxe, ce colloque vise à examiner : 1) sur quels normes et pouvoirs repose ou devrait reposer l’autorité de l’école et de ses acteurs; 2) quelles sont les modalités d’exercice des différents types d’autorité à l’égard des élèves comme des enseignants; et 3) comment les acteurs de l’école tiennent compte de la diversité dans l’exercice de leur autorité.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Conférence d’ouverture

Salle : (BH) 308 — Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
Présidence : Bruno Robbes
Participant·e·s : Bruno Robbes
  • Communication orale
    Conférence d’ouverture
    Bruno Robbes

    Maitre de conférence à l'Université de Cergy-Pontoise, Bruno Robbes est spécialiste de l'autorité éducative. Il est lauréat du Prix Louis-Cros de l’Académie des sciences morales et politiques (2009) pour sa thèse doctorale « Du mythe de l’autorité naturelle à l’autorité éducative de l’enseignant : des savoirs à construire entre représentation et action ». Auteur et coordonnateur d'ouvrages reconnus sur les questions d'autorité et de pouvoir à l'école, dont L’autorité éducative. La construire et l’exercer (2013) et L’autorité éducative dans la classe. Douze situations pour apprendre à l’exercer (2010), il a également contribué à fonder le laboratoire EMA (École, Mutations, Apprentissages) en 2010.


Communications orales

Élèves, pouvoir et autorité

Salle : (BH) 308 — Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
  • Communication orale
    Le partage du pouvoir de l’enseignant : condition indissociable de la responsabilisation des élèves?
    Mélanie Dumouchel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Ma recherche doctorale avait pour objectifs d’examiner les liens que des enseignants du primaire au Québec perçoivent dans leur enseignement entre la gestion de la classe et la didactique des mathématiques dans un paradigme constructiviste ainsi que les conditions facilitant une mise en relation entre ces deux dimensions de l’acte d’enseigner. Le cadre théorique m’a permis de mettre en lumière qu’en s’inscrivant dans le paradigme constructiviste, l’enseignant pouvait être cohérent à l’intérieur de ces deux dimensions, et ce, en se plaçant dans le même rôle vis-à-vis de l’élève, soit celui de responsable du processus. Pour la didactique des mathématiques, il s’agit du processus de dévolution (Brousseau, 1998) et pour la gestion de la classe, du processus de responsabilisation (Glasser, 1996; Lanaris, 2014); deux processus où le partage du pouvoir de l’enseignant est une condition indissociable à la réalisation de ceux-ci. Pourtant, les résultats ont révélé que même des enseignants qui s’autodéclarent constructivistes ne le font pas vraiment dans leur classe et conservent la plupart des pouvoirs. Une des pistes envisagées pour expliquer ce paradoxe serait justement la difficulté pour l’enseignante de partager son pouvoir. Ainsi, en respectant la visée de ce colloque, cette présentation explorera des conditions tant en didactiques qu’en gestion de la classe permettant la responsabilisation de tous les élèves sous l’angle du partage du pouvoir.

  • Communication orale
    Signification et problématique de l’autorité démocratique à l’école : une étude qualitative d’une classe de maternelle
    Olivier Michaud (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Une des perspectives centrales à propos de l’autorité éducative moderne est celle qui affirme que l’autorité doit être basée sur des principes démocratiques. Cela signifie essentiellement que l’autorité doit être construite en collaboration par l’enseignant et par ses élèves. L’enseignant ne se perçoit alors pas comme devant structurer unilatéralement l’ensemble de la vie de la classe, mais en même temps il n’abandonne pas les élèves à eux-mêmes. L’enseignant cherche plutôt à créer des espaces pour que les élèves puissent influencer le fonctionnement de la classe. Il vise aussi à ce que les élèves participent à des projets qui partent de leurs intérêts. Or, nous possédons très peu d’information sur les problèmes que rencontrent les enseignants qui décident d’adopter cette perspective sur l’autorité dans leur classe. C’est ce sujet que cette présentation abordera à partir de résultats obtenus lors d’une recherche qualitative dans une classe de maternelle, située dans une banlieue d’une métropole étatsunienne, dont l’enseignante embrassait cette perspective démocratique sur l’autorité. Nous analyserons premièrement les moyens mis en place par l’enseignante pour pratiquer l’autorité démocratique avec ses élèves, puis, deuxièmement, nous nous attarderons à un petit groupe d’élèves qui rendaient problématique cet exercice de l’autorité. Nous tirerons de ces analyses certaines recommandations pour penser comprendre et pratiquer l’autorité démocratique en classe.

  • Communication orale
    L’élève en retard scolaire : en quête d’agentivité épistémique
    Geneviève Lessard (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    La présente communication s’inscrit dans un projet de recherche visant la dévolution de situation-problème mathématique chez des élèves accusant un retard scolaire important. L’étude de cas qui sera présenté expose l’ampleur du pouvoir exercée par les acteurs de l’Ecole auprès de cette population. En effet, les pratiques éducatives déployées auprès des élèves jugés en difficulté évoluent dans des habitus particuliers souvent réduits à une forme de pédagogie de « transmission-reproduction » et aux rapports de pouvoirs qui s’y inscrivent. Non seulement ces particularités réduisent considérablement le rôle de l’apprenant, le potentiel d’apprentissage mais substitue un écosystème axé sur le développement du plein potentiel de l’enfant à un pédagogie qui se traduit par l’art de gouverner l’autre. Dans le cas des étudiants inscrits en formation préparatoire au travail de cette étude, il semble que la liberté octroyée aux acteurs de la noosphère éducative se traduit par l’annihilation de l’agentivité épistémique des élèves et la ghettoïsation de savoirs destinés à une population d’élèves « tout-venant ».


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Communications orales

Pouvoir et autorité dans les discours normatifs

Salle : (BH) 308 — Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
  • Communication orale
    L’éducation citoyenne au service de l’inclusion et de l’agentivité, y sommes-nous?
    Charles-Antoine Bachand (Cégep de l'Outaouais)

    Suite aux attaques meurtrières contre le mensuel satirique Charlie hebdo, le président de la République française, M. François Hollande convoquait les enseignants d’un ton résolu en affirmant que « tout comportement mettant en cause les valeurs de la République ou l’autorité des enseignants fera désormais l’objet d’un signalement au chef d’établissement. » (2015-01-25) La fonction éminemment politique de l’éducation, qu’elle soit républicaine, privée ou religieuse n’est plus à démontrer. Ce n’est pas un hasard si tout parti politique et tout groupe de pression, qu’il soit révolutionnaire, syndical ou plus simplement militant, font de leurs outils éducatifs une priorité. L’étude des programmes d’éducation citoyenne, comme l’illustrent notamment les travaux de Geboers (2014), permet de noter les forces en présence lorsqu’il est question d’éducation citoyenne. Elle permet par ailleurs de juger l’absence de consensus dans la conceptualisation d’une telle éducation et des finalités qu’elle devrait poursuivre. Dans un tel cadre, est-il possible de redonner voix à la diversité? Est-il possible d’actualiser un travail similaire à celui réalisé par la pédagogie critique qui se questionnait au sujet de l’altérité dans toute sa diversité (Rabikowska, 2009)? Et dans un tel contexte, quelles normes est-il possible d’identifier pour une éducation citoyenne favorable à l’inclusion, à l’altérité et qui verrait au développement de l’agentivité et d’une citoyenneté orientée vers la justice.

  • Communication orale
    L’enseignement de l’histoire aliène, malgré les enseignants
    David Lefrançois (Université du Québec en Outaouais), Marc-André Éthier (UdeM - Université de Montréal)

    Les études sur l’apprentissage de l’histoire au secondaire montrent que les élèves peuvent apprendre à problématiser, mais ne l’apprennent pas à l’école. Les études sur le curriculum montrent que les programmes d’histoire justifient ces cours en prétendant vouloir former à l’autonomie et à la pensée réflexive, mais qu’ils ont pour réelle finalité historique d’endoctriner. Les études sur l’enseignement montrent que les enseignants d’histoire adhèrent à l’idée de former leurs élèves aux démarches critiques, mais que, pour la plupart, ils tentent plutôt d’inspirer l’affection envers leur discipline et de faire mémoriser le roman national. Les études sur l’enseignement et l’apprentissage montrent que les élèves ne problématisent pas le récit prédéterminé auquel ils sont soumis et n’ont pas de pouvoir en classe. Pourtant, certains enseignants forment les élèves à l’autodiscipline, à la curiosité intellectuelle, à l’indépendance de pensée, à la vérification des faits, voire à la responsabilité collective et à la solidarité. Pourtant, certains élèves apprennent tout cela. Pourquoi alors l’école reproduit-elle et aliène-t-elle tant ? Dans cette communication, nous tenterons tout à la fois de voir ce que la recherche internationale dit à propos de toutes ces questions, de remettre les choses dans une perspective d’économie politique plus large et d’analyser le cas de l’enseignement de l’histoire au secondaire au Québec en 2017.

  • Communication orale
    Le discours normatif québécois des années 1970 à nos jours : un reflet des rapports de pouvoirs
    Maryse Potvin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis les années 1970, le Québec a développé un discours normatif inclusif sur la diversité, qui a connu plusieurs variations terminologiques. Dans le passage sociologique des francophones au statut de groupe majoritaire, le Québec va développer une conception officielle de «convergence culturelle», qui va ensuite devenir l’approche du «contrat moral» pour tendre, au début des années 2000, vers un «contrat civique commun» qui n’a jamais abouti. Dans les années 2000, le virage discursif privilégie la diversité, l’inclusion et l’équité, mais occulte le racisme, qui avait fait l’objet de la consultation de 2006, et le rapport Bouchard-Taylor. Ces changements terminologiques se sont aussi fait sentir dans la construction discursive en éducation, dans les débats scientifiques entre les tenants des courants interculturel, critique/antiraciste, civique et inclusif. Cette conférence mettra en perspective la préséance de certains paradigmes d’une décennie à l’autre dans ce discours normatif, en lien avec le contexte sociopolitique national et international et les rapports de pouvoirs à chaque époque, et en resituant des éléments de débats internes à ces courants en éducation. Elle essaiera de montrer comment la terminologie du discours dominant/institutionnalisé devient de moins en moins critique et s’érige en «norme» discursive d’apparence légitime et neutre en évacuant notamment les voix minoritaires et les questions controversées, comme le racisme et la discrimination systémique.


Communications orales

Enseignants, communauté, pouvoir et autorité

Salle : (BH) 308 — Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
  • Communication orale
    Effets des appels à l’efficacité sur les dimensions épistémiques d’une culture enseignante
    Stéphanie Demers (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Cette communication présentera les résultats de deux recherches s'inscrivant dans une perspective culturaliste de la sociologie de l'éducation et visant à décrire, par une étude multi-cas réalisée auprès d'enseignants en formation et en insertion professionnelle, les caractéristiques des dimensions épistémiques de la culture enseignante. L'observation ethnographique de l'action enseignante a permis de saisir en quoi les formes de pouvoir et d’autorité exercées sur les enseignants conditionnent leurs choix d'actions didactiques et pédagogiques et ce faisant, le rapport que les élèves entretiennent aux savoirs. Les résultats indiquent que la conception d’une certaine hétéronomie de l’enseignant est perpétuée dans des injonctions multiscalaires. Les enseignants se trouveraient ainsi en situation de rupture entre leurs intentions épistémiques et les dynamiques qui agissent sur leur horizon d’actions (Ball, 2003 ; Maguire, 2010), plus particulièrement les appels à l’efficacité. Critiqués de part et d’autre de ne pas ou de mal appliquer les recettes de l’efficacité, le pouvoir que les enseignants détiennent sur leurs pratiques et leurs choix épistémiques est considérablement réduit. Les résultats de deux études multicas décrivent une culture enseignante dans ses dimensions épistémologiques et des processus de sa transmission, menant à souligner l’importance de la déconstruction de l’hétéronomie du sujet enseignant dans la formation initiale et continue.

  • Communication orale
    L’intégration sociale et scolaire d’élèves immigrants en Outaouais vue à travers les organismes communautaires : le cas d’Accueil-Parrainage Outaouais (APO)
    Léonidas Nsabimana

    Dans le cadre de la régionalisation de l’immigration, de plus en plus d’élèves immigrants vivent en dehors de Montréal. Leur scolarisation constitue un défi en ce qui a trait à l’intégration et la réussite scolaire (Potvin, Magnan et Larochelle-Audet, 2016) car leur intégration se vit principalement à l’école (Benimmas, 2010). Étant donné que l’enfant est un être social, son développement est d’abord et avant tout le produit d’une interaction dynamique et continue entre lui et l’expérience apportée par les adultes et le contexte social dans lequel il vit (Sameroff et Fiese, 2000). Or, l’école semble inscrite dans une logique de socialisation à la conformité avec des normes, des rapports de pouvoir et des modes d’oppression systémique (Raby, 2005, Stevens, 2012). La présente communication s’inscrit dans une logique au-delà du rôle exclusif de l’école et accorde une large importance aux actions de l’Accueil, Parrainage Outaouais (APO) dans l’intégration des élèves immigrants par le biais du projet d’intervention facilitant les liens et la collaboration entre les divers acteurs impliqués dans l’intégration des jeunes immigrants de Gatineau. Elle met en évidence le rôle joué par les intervenants scolaires communautaires interculturelles dans l’optique de développer et consolider un réseau multisectoriel et multidisciplinaire «en travaillant de connivence avec la famille pour que l’élève immigrant chemine au mieux dans le système scolaire québécois» (TCRI, 2015, p.3).

  • Communication orale
    Le leadership des directions d’école de langue française en contexte francophone minoritaire et de diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse
    Jean-Sébastien Landry

    En Ontario, les acteurs scolaires œuvrant dans les écoles en contexte francophone minoritaire [CFM] sont mandatés de la mission « d’assurer la protection, la valorisation et la transmission de la langue et de la culture française en milieu minoritaire » (ministère de l’Éducation de l’Ontario [MÉO], 2004, p5). De plus, un virage sociodémographique est enclenché en Ontario (MÉO, 2009a, 2009b), ce qui implique un contexte croissant de diversité ethnoculturelle, linguistique et religieux [ELR] dans ces écoles. Dans ce contexte les directions d’école [DÉ] ontarienne ont un rôle clair d’actualiser deux missions : 1) protéger, valoriser et transmettre la langue et la culture francophones (MÉO, 2004) et 2) favoriser l’inclusion de la diversité ELR (MÉO, 2009a, 2009b). Une étude de Thibodeau et al. (2016) a recensé les styles de leadership à préconiser pour les DÉ en contexte de diversité ELR. Cependant, cette recension ne se penche pas précisément sur la nature du leadership des DÉ tant en contexte de diversité ELR qu’en CFM. Dans cette communication, il est souhaité que la présentation de la problématique et du cadre conceptuel élaborés dans le cadre d’une maitrise en éducation puisse engendrer des discussions au sujet du leadership des DÉ en CFM qui, en étant dans une position d’autorité et de pouvoir, sont mandatées, selon nous, de concilier l’inclusion de la diversité ELR tout en assurant la protection, la valorisation et la transmission de la langue et de la culture francophone.