Le phénomène de l’itinérance au Québec suscite de plus en plus d’intérêt au plan politique. Depuis les dernières années, différentes mesures ont vu le jour afin de lutter contre ce phénomène, telles que des plans d’action municipaux et régionaux, une politique nationale et plusieurs subventions gouvernementales. Dans cette foulée, certaines activités de dénombrement des personnes en situation d’itinérance ont eu lieu, notamment à Montréal, mais elles soulèvent des questionnements quant à la façon de procéder pour appréhender ce phénomène dans toute sa complexité. Devant l’ensemble de ces actions, il se dégage une reconnaissance politique et sociale des enjeux multifactoriels de l’itinérance (MSSS, 2014; Roy et Grimard, 2006). Or, les dispositifs d’intervention ne font pas l’unanimité, vacillant entre des réponses psychologisantes et structurelles ou préventives et réactionnelles. Les actions et études entamées mettent en lumière ces différentes tensions et démontrent que l’itinérance se complexifie par la diversité de ses visages (famille, personnes âgées, jeunes, minorités sexuelles, autochtones, itinérance rurale), reflétant en cela l’émergence de nouvelles réalités encore peu documentées. Ces nouvelles réalités entraînent la mise en place de pratiques novatrices et obligent les milieux universitaires à repenser leurs approches méthodologiques, provoquant ainsi une fragmentation des travaux scientifiques. Le but de ce colloque est donc d’offrir un point de rencontre pour croiser les différents savoirs sur l’itinérance et en discuter. Pour ce faire, nous rassemblerons des contributions autour de trois axes de réflexion : 1) les nouvelles réalités et les nouveaux visages de l’itinérance; 2) les paradigmes d’intervention et les pratiques novatrices en itinérance; et 3) les perspectives méthodologiques et théoriques émergentes pour comprendre l’itinérance.
Du jeudi 11 au vendredi 12 mai 2017