La notion d’expérimentation est omniprésente en santé et émerge dans de nombreux autres champs, dont celui des services sociaux. Bien qu’elle soit omniprésente, ses fondements théoriques et épistémologiques ainsi que ses champs d’application peuvent varier sans que cette hétérogénéité soit problématisée. De plus, elle est présentée comme une nouvelle approche en dépit d’une histoire qui remonte au 19e siècle (approche expérimentale en santé, courant du pragmatisme).
Ce colloque vise à aborder l’expérimentation en santé et dans le champ social de manière pluridisciplinaire pour déterminer les points de rupture et les jonctions théoriques et pratiques entre différentes disciplines et champs d’application.
Trois grandes parties structureront le colloque. Une première concernera les différents fondements théoriques (randomisation, innovation, application de nouveaux outils techniques) qui posent les questions fondamentales telles que celle du positivisme et du constructivisme. La deuxième partie permettra de dresser un portrait synthétique des pratiques de l’expérimentation en santé et dans le champ social (médical, clinique, expérimentations naturelles, etc.). Enfin, la dernière partie concernera les conséquences et les enjeux liés à ces pratiques d’expérimentation en santé et services sociaux dans différents champs d’application (disponibilité des sujets d’étude, reproductibilité, hiérarchie de la preuve, laboratoire vs réalité, implication des participants). Les disciplines conviées sont l’épistémologie, la philosophie, l’éthique, la sociologie, l’anthropologie, l’économétrie et l’épidémiologie.