Informations générales
Événement : 83e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’éducation est considérée comme l’une des clés du développement inclusif et durable d’une société. Cependant, les systèmes éducatifs sont traversés par des inégalités persistantes qui peuvent donner lieu à l’exclusion d’apprenants appartenant à certains groupes sociaux minoritaires et ainsi mettre en péril cet idéal inclusif. Bien que le phénomène de l’exclusion puisse être appréhendé sous l’angle de la non-scolarisation de certains élèves ou encore de la non-participation régulière ou continue à un programme scolaire, l’UNESCO (2014) définit l’exclusion sous un angle beaucoup plus large, soit comme « un processus de rupture du lien social, de désaffiliation, au cours duquel l’individu perd peu à peu les liens tissés avec d’autres individus ou des groupes d’individus. L’exclusion se construit par des ruptures successives, elle est rarement totale. » Ainsi, des structures, processus et pratiques éducatives qui ne répondent pas aux réalités et besoins de tous les apprenants peuvent constituer également des formes d’exclusion. Dans ce sens, il devient impératif de reconnaître et d’agir sur les processus qui y mènent, c’est-à-dire de « réduire le nombre de ceux qui sont exclus de l’éducation ou au sein même de l’éducation » (UNESCO, 2009, p. 9). En ce sens, exclusion et inclusion ne sont pas considérées ici comme des phénomènes opposés puisque plusieurs formes d’ostracisme peuvent être observées dans un contexte inclusif. Ainsi, que ce soit dans les politiques et encadrements, les structures éducatives et modèles de services, les pratiques des acteurs du monde de l’éducation entre eux ou envers les apprenants ou encore les relations entre ces derniers, des facteurs de rejet peuvent entraver l’atteinte d’une éducation pour tous. Ceux-ci méritent une attention particulière de la part des chercheurs; toutefois, la recherche en éducation tend à se centrer sur la question de l’inclusion en reléguant au second plan celle de l’exclusion. Ce colloque, coorganisé par l’axe « Éducation et rapports ethniques » du Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CEETUM) et le Laboratoire international sur l’inclusion scolaire (LISIS), vise à contribuer à la clarification des défis et enjeux de la recherche autour des thématiques de l’inclusion et de l’exclusion dans les systèmes éducatifs, à partir de multiples regards, et à dégager des pistes d’action pour mieux parvenir à l’inclusion.
Dates :- Corina Borri-Anadon (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Geneviève Bergeron (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Mathieu Point (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Sylvain Letscher (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Programme
Comprendre l'exclusion pour mieux parvenir à l'inclusion : perspectives théoriques
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Mot de bienvenue
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Est-ce la dichotomie des termes inclusion/exclusion qui pose problème ou leur interprétation?France Beauregard (UdeS - Université de Sherbrooke)
L'exclusion est la marginalisation d'un individu ou d'un groupe d'individus par un autre individu ou autre groupe d'individus. Cette exclusion est souvent aléatoire et associée à un caractère pour lequel l'individu ou le groupe n'a pas de contrôle : déficience, couleur de la peau, milieu socio-économique, orientation sexuelle, etc. Des chercheurs (Fougeyrollas, 1999; Mc Andrew, 2002; Stainbach et Stainbach, 1984) ont proposé un changement de paradigme en mettant de l'avant différents concepts qui visent l'inclusion sociale de tous (inclusion scolaire, processus de production de handicap, participation sociale, diversité culturelle, antiracisme, etc.). Ainsi, des définitions, des conditions, des programmes, des pratiques favorisant cette inclusion ont été élaborés et mis de l'avant (Legault et Rachdi, 2008; Levasseur, 2010; Rousseau et al., 2014). D'un autre côté, des personnes observent que l'inclusion qui ne reconnait pas leurs différences amène également son lot d'exclusion (Ferenc, 2013; Gaucher, 2013). Ils considèrent que seuls les membres de leur communauté peuvent comprendre. Cette vision est pourtant perçue comme de l'autostigmatisation (Gagné, 2013). Cette communication se veut donc une réflexion sur l'interprétation de la terminologie utilisée et les confusions possibles. Enfin, l'apport que le concept de valorisation des rôles sociaux pourrait avoir dans cette réflexion sera examiné.
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Discussion
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Intégration ou inclusion scolaire? Quand l'occasion peut devenir un risque d'exclusionSerge Ramel (Haute école pédagogique du canton de Vaud)
Un mouvement en faveur de l'inclusion porté par des organismes internationaux (OCDE, 2007; UNESCO, 2005, 2009) incite les pays à repenser leurs systèmes éducatifs pour permettre à une plus grande diversité d'élèves d'y trouver sa place. Les lois de la plupart des pays européens ont ainsi été révisées pour répondre à cet idéal et la Suisse n'y fait pas exception. Un Accord intercantonal sur la collaboration dans le domaine de la pédagogie spécialisée (CDIP, 2007) invite ainsi les cantons signataires à privilégier des solutions intégratives pour répondre aux besoins éducatifs particuliers des élèves. Or, si l'intégration vise à combattre l'exclusion, elle peut aussi parfois aboutir à de la ségrégation au sein de l'établissement ou de la classe quand les élèves concernés n'y sont pas réellement inclus. À partir de ce contexte national, notre communication vise à mettre en évidence les mécanismes législatifs, réglementaires et organisationnels qui, partant d'une volonté intégrative, peuvent amener les établissements à reproduire en leur sein l'exclusion que les injonctions internationales et nationales essaient de combattre. Nous monterons également que, malgré l'évolution terminologique, les représentations restent profondément ancrées dans une conception intégrative essentiellement centrée sur la personne. Combattre l'exclusion suppose au contraire de prendre en compte la communauté dans son ensemble, ce dans une visée réellement inclusive.
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Discussion
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Pause
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Le système de l'inclusion et l'exclusion scolaire : une perspective développementaleTara Flanagan (Université McGill)
Les notions d'inclusion et d'exclusion sont généralement considérées comme des pôles opposés. Pourtant, dans la réalité complexe de la vie scolaire, les élèves peuvent connaître les deux extrêmes en même temps. Cette présentation mettra l'accent sur l'application d'une perspective de développement à l'étude de l'inclusion scolaire et l'exclusion. En particulier, la théorie du développement des systèmes écologiques (Bronfenbrenner, 1979) et celle de la psychopathologie du développement (par exemple, Cicchetti, 1989) seront utilisées pour discuter de l'expérience multi-facettes de l'inclusion et de l'exclusion. Cette approche affinée pour l'examen des systèmes environnementaux et de leurs interactions permettra d'améliorer notre compréhension du processus d'inclusion et d'exclusion. En outre, il favorisera une perspective plus nuancée sur l'inclusion scolaire en déconstruisant l'idée que les environnements sont totalement inclusifs ou exclusifs. Les implications pratiques de cette approche seront également discutées à l'égard de la promotion de l'inclusion dans une multitude de systèmes de développement.
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Discussion
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L'école québécoise actuelle comme facteur d'exclusion sociale : plaidoyer sur une école primaire communeAntoine Baby (Université Laval)
Ce n'est pas d'hier que le Québec progressiste appelle de tous ses vœux une école inclusive. « L'école pour tous » qui fut le leitmotiv du Rapport Parent (1964) ainsi que les réformes consécutives visant la démocratisation de l'enseignement et l'accessibilité généralisée à tous les ordres d'enseignement, s'inscrivent à n'en pas douter dans un vaste mouvement visant à remplacer un système scolaire sélectif, élitiste et exclusif par une éducation au service de tous sans distinction. À l'époque, au mieux 8 à 10% de la population avait accès à une éducation garante d'un avenir décent. Dans ce contexte particulier, cette communication présentera d‘abord quelques variations sur le thème de l'inclusion/exclusion. Nous verrons qu'à cet égard, les avatars de l'école du Rapport Parent ne lui ont pas permis de tenir ses promesses. Puis nous nous arrêterons à analyser la nature des liens entre l'exclusion pédagogique et l'exclusion scolaire d'une part et l'exclusion sociale qui en est à la fois l'indicateur et le précurseur d'autre part. Nous verrons enfin en quoi l'école primaire commune en favorisant l'inclusion sociale par une éducation humaniste solide partagée est une arme efficace pour lutter contre la plupart des formes d'exclusion scolaire.
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Discussion
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Dîner
Comprendre l'exclusion pour mieux parvenir à l'inclusion : perspectives des exclus
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La part de l'école dans la construction des ségrégations scolairesMarc-André Deniger (UdeM - Université de Montréal), Line Germain (CSDM - Commission scolaire de Montréal), Vanessa LEMIRE (UdeM - Université de Montréal)
Les inégalités scolaires furent maintes fois abordées sous l'angle de l'accessibilité à l'éducation; un héritage de la conjoncture de la Révolution tranquille. À la suite d'un important progrès de la démocratisation de l'enseignement, le problème de l'égalité des chances s'est progressivement déplacé du seuil de l'école au sein de celle-ci. C'est ainsi qu'au tournant des années 80 émergea une nouvelle préoccupation pour les thématiques, aujourd'hui consacrées, de la persévérance et de la réussite scolaire. Cependant, ce passage de l'accès au succès s'est peut-être fait au détriment d'un regard critique sur « l'étape intermédiaire », celle des inégalités de traitement, ou ce qu'il convient de nommer « la part de l'école » dans la construction des inégalités. C'est précisément cette question qui fera l'objet de notre attention. Nous tenterons d'analyser, la part de l'école dans la construction de formes de ségrégation scolaire et, par extension, sociale. Plus spécifiquement, nous nous intéressons au traitement ségrégatif de la difficulté scolaire. Notre réflexion pendra sa source dans une analyse des trajectoires scolaires d'élèves en difficulté à partir de données statistiques institutionnelles, d'entretiens sur leurs parcours scolaires auprès d'un sous-échantillon de ces jeunes et de leur famille et d'une analyse des pratiques entourant le diagnostic et l'intervention dans les écoles fréquentées par ces mêmes élèves.
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Discussion
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Appréhender l'exclusion : dépasser la parole des exclusCorina Borri-Anadon (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Appréhender l'exclusion pose des défis de taille aux chercheurs. Au-delà des écueils liés à sa polysémie, les chercheurs se heurtent à plusieurs obstacles lorsqu'ils veulent la documenter. En effet, alors que l'UNESCO (2014) la définit comme un processus, l'exclusion est souvent constatée a postériori, par des statistiques ou encore à travers l'expérience de ceux et celles qui la subissent. Cette communication présentera un dispositif théorico-méthodologique élaboré dans le cadre d'une recherche portant sur les pratiques évaluatives des orthophonistes scolaires à l'égard des élèves issus de minorités culturelles (Borri-Anadon, 2014). S'étant intéressée à l'offre éducative plutôt qu'aux élèves concernés, cette recherche souligne d'une part, l'importance d'éviter de tomber dans la dichotomie exclus/excluants puisque ces derniers se trouvent soumis à des logiques les dépassant. D'autre part, elle soulève la pertinence d'enrichir l'étude de ce processus à partir de la parole des exclus par des stratégies d'analyse permettant de documenter l'exclusion « en train de se faire » (Latour, 1995).
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Discussion
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Pause
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De l'exclusion à l'inclusion des personnes sourdes : vers un modèle d'éducation inclusive, bilingue et biculturelle?Sylvain Letscher (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Cette présentation a pour but d'identifier les relations entre le développement de la participation sociale, les modalités de scolarisation et l'approche de communication privilégiée pour l'enseignement auprès d'élèves sourds. Le cadre conceptuel renvoie au modèle des obstacles et des facilitateurs au développement de la participation sociale (Letscher, Parent et Deslandes, 2009). Au total, 22 participants ont été rejoints dans le cadre d'une étude de cas multiples (Letscher, 2012), dont sept personnes sourdes, leur mère, leur père et un enseignant qui leur a été signifiant. Des obstacles apparaissent plus particulièrement sur le plan des services éducatifs et du marché du travail, tandis que le soutien et les attitudes de l'entourage agissent plutôt comme des facilitateurs pour les participants sourds, en lien avec la participation sociale dans les domaines de l'éducation et du travail. Plusieurs processus sont mis en évidence : 1) de l'exclusion à l'inclusion de l'élève sourd, selon les modalités de scolarisation, 2) de l'oppression, la résignation, la résilience à la libération, selon le développement de la participation sociale, 3) de l'oralisme au bilinguisme/biculturalisme, selon l'approche de communication. La recherche met de l'avant un modèle d'éducation inclusive, bilingue et biculturelle pour les élèves sourds.
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Discussion
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Exclusion scolaire ou la mise en œuvre de l'« effet Matthieu » à l'écoleLise Gremion (HEP-BEJUNE - Haute école pédagodique de Suisse romande)
Tant en Amérique du Nord qu'en Europe, de nombreuses recherches montrent depuis plus de 50 ans que les garçons de minorités culturelles et de milieux sociaux défavorisés sont, plus fréquemment que les autres, porteurs de l'étiquette d'élèves en difficulté d'apprentissage et orientés dans les marges de la scolarité sans qu'aucune pathologie avérée ne justifie cette étiquette. Aussi, les mesures scolaires qui leurs sont administrées renforcent une marginalisation scolaire plus arbitraire que pédagogique. Alors que l'école se veut inclusive, comment comprendre que les élèves les plus vulnérables socialement sont aussi les plus concernés par l'échec scolaire? Pour comprendre la récurrence de l'exclusion scolaire de ces publics d'élèves particuliers, la communication s'appuiera sur une chronologie de recherches ethnométhodologiques qui ont abordé cette question sous différents angles. La chronicité des résultats indépendamment des contextes, des systèmes éducatifs et des années, montre qu'il ne suffit pas d'être un garçon de minorité culturelle et de milieu social défavorisé pour risquer l'exclusion scolaire. Le processus de relégation se déclenche en fonction de raisons arbitraires et d'un cumul de désavantages qui pénalisent la trajectoire scolaire de ces élèves. Ce phénomène se rapproche fortement de ce que Merton avait nommé le premier l'« effet Matthieu ».
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Discussion
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Inégalités de parcours aux études supérieures : le décalage entre « aspirations » et diplomation chez les jeunes « racisés »Pierre CANISIUS KAMANZI (UdeM - Université de Montréal), Marie-Odile Magnan (UdeM - Université de Montréal), Annie PILOTE (Université Laval)
Les jeunes issus de l'immigration réussissent moins bien que leurs pairs natifs, bien que le Canada et d'autres pays fassent figure d'exception. Les populations plus à risque sont souvent celles qui conjuguent immigration récente et capital scolaire faible des parents. Certains groupes ethnoculturels sont plus susceptibles de vivre des difficultés au plan scolaire, dont les jeunes « racisés ». Au Canada, les jeunes issus de l'immigration accèdent aux études supérieures dans une proportion plus élevée que leurs pairs. Toutefois, des différences subsistent entre les groupes au plan de la persévérance. Les jeunes issus de l'Afrique noire et des Caraïbes, bien qu'ils aient des aspirations élevées, ont un taux de diplomation faible au postsecondaire. Notre recherche qualitative tente de mieux comprendre les parcours de ces jeunes « racisés » en les comparant aux parcours d'autres jeunes issus de l'immigration. L'analyse typologique de récits de vie (N=80) révèle que ces jeunes baignent dans une socialisation familiale différenciée, et ce, principalement lorsque vient le temps de faire des choix d'orientation postsecondaires. Il s'avère que ces jeunes construisent davantage leurs choix dans une configuration parentale de type « laissez-faire » comparativement à d'autres jeunes évoluant dans une configuration de type « élitiste » ou « accompagnante ». Ces résultats permettent d'identifier des pistes d'intervention pour mieux favoriser l'intégration de ces jeunes au postsecondaire.
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Discussion
Comprendre l'exclusion pour mieux parvenir à l'inclusion : à travers les structures éducatives
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Les autochtones et l'école : entre auto-exclusion et adaptation au système formelRoberto Gauthier (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
L'influence de l'origine sociale et culturelle sur le destin scolaire est bien documentée. Dans le cas des Autochtones, il faut ajouter la dimension historique. De tous les groupes sociaux, ils sont les plus désavantagés sur le plan de la réussite et de la persévérance scolaires (CSE, 2010). Du projet d'évangélisation à la « maîtrise indienne de l'éducation indienne » (FIC, 1970), leur histoire scolaire a connu des chambardements extrêmes en une période éminemment courte. Si le traumatisme des « pensionnats indiens » a laissé des traces indélébiles sur leur rapport à l'éducation formelle, la prise en charge communautaire de l'éducation a fait naître des espoirs qui tardent à se concrétiser. Selon certains, c'est que trop strictement administrative, la prise en charge n'aurait pas mené à la nécessaire à décolonisation de l'école qui aurait permis un réel affranchissement de l'histoire, et éventuellement produit des effets positifs sur la réussite. Avec en toile de fond cette stagnation des résultats, des tensions idéologiques traversent actuellement le monde de l'éducation autochtone, et conduisent les décideurs scolaires à faire des choix parfois contradictoires entre l'auto-exclusion du système formel et l'adaptation pragmatique. Nous les explorerons.
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Discussion
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S'exclure pour s'intégrer autrement : la perception de l'inclusion sociale et citoyenne dans quatre écoles juives à MontréalSivane Hirsch (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Au Québec, 138 écoles religieuses proposent, en plus de l'enseignement du curriculum québécois, un projet éducatif attaché à une religion et aux valeurs qu'elle promeut. C'est le cas entre autres des neuf écoles primaires juives à Montréal qui consacrent en moyenne 10 heures en plus du Programme de formation de l'école québécoise (PFÉQ) par semaine à l'enseignement de la religion juive et de l'hébreu. Pourtant, les directions, le personnel et les parents soutiennent que l'objectif de ce projet éducatif n'est pas tant de transmettre des connaissances, pourtant non négligeables, mais de nourrir un sentiment d'appartenance à la communauté juive, qui s'attache aussi clairement à sa ville, Montréal. Plus encore, ils proposent que les écoles juives les permettent d'éduquer de futurs citoyens engagés d'abord dans leur communauté, puis, en tant que juifs, dans leur société. Après une brève présentation des quatre écoles étudiées dans cette enquête, nous analyserons le discours du personnel de l'école et des parents en accordant une attention particulière à l'articulation complexe entre les deux appartenances qui semblent à priori contradictoires, mais se nourrissent en fait mutuellement. Enfin, nous discuterons du rapport entre exclusion et inclusion qui se dessine à partir de ce portrait des écoles juives pour aborder les différentes manières de considérer les problématiques autour de ces deux notions à l'école.
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Discussion
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Pause
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De multiples formes d'exclusion : nécessité d'étudier l'exclusion pour agir sur les obstacles à l'éducation inclusiveMarie-Pierre Fortier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nathalie TRÉPANIER (UdeM - Université de Montréal)
Bien que l'accès universel à l'éducation soit une condition nécessaire à la mise en œuvre de systèmes éducatifs inclusifs, l'éducation inclusive se résume trop souvent à la seule scolarisation de tous les élèves en classe ordinaire. Généralement régies par des encadrements légaux, les pratiques ségrégatives qui excluent physiquement certains élèves et qui influent directement sur leur apprentissage ne constituent de fait qu'une forme d'exclusion. Cette communication vise à présenter diverses formes d'exclusion scolaire alors que semble privilégiée l'inclusion, en prenant appui sur des exemples tirés d'études récentes. L'accent est mis sur la multiplicité des sources d'exclusion, tant à l'échelle des systèmes éducatifs qu'à l'échelle des milieux scolaires et des individus y prenant part. Entre autres, l'analyse de résultats de recherches conduit à la nécessité d'identifier les obstacles à l'éducation inclusive propres à chaque milieu scolaire, mais également de considérer les pratiques rapportées comme inclusives par les acteurs de chaque milieu, ces dernières pouvant plutôt être jugées comme génératrices d'exclusion, lorsque confrontées aux réflexions théoriques définissant l'éducation inclusive.
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Discussion
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Discrimination systémique et enjeux d'une école inclusive au QuébecMaryse Potvin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette conférence porte sur les discriminations socio-scolaires et systémiques et sur les pratiques d'équité qu'elles nécessitent dans les milieux éducatifs. Dans un premier temps, elle dresse un bref portrait des recherches théoriques et empiriques récentes, au Québec et au niveau international, et présente les principaux enjeux liés à la discrimination systémique dans le contexte scolaire québécois. Parmi ces enjeux, la littérature relève la présence de normes, de processus et de pratiques institutionnelles qui, bien qu'en apparence neutres, peuvent désavantager particulièrement les jeunes issus de l'immigration et des minorités, auxquelles s'articulent des représentations menant à des biais culturels et des dérapages. Les discriminations scolaires affectent non seulement les trajectoires de « réussite » et la performance scolaire des élèves, mais l'ensemble de leur expérience éducative, qui se pose en termes de construction identitaire, d'appartenance, de vivre ensemble, d'engagement et de participation. Dans un second temps, la présentation va mettre en perspective les défis du milieu scolaire pour développer de véritables pratiques antidiscriminatoires, d'équité et d'inclusion à différents niveaux d'intervention, en ciblant particulièrement le vaste enjeu du développement des compétences « interculturelles et inclusives » en formation initiale et continue des maîtres.
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Discussion
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Le système éducatif autochtone et l'exclusion socialeSylvie Ouellet (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les difficultés vécues dans les milieux autochtones font souvent des coups d'éclat dans les médias, mettant ainsi l'accent sur les problèmes psychosociaux : pauvreté, décrochage, consommation, suicide (Beauregard, 2008). À la suite des reportages sur ces sujets, des enseignants autochtones soulignaient que lorsque les réalités de ces communautés sont perçues avec un regard de non-autochtone, les solutions ne sont pas adaptées à leur culture (Ouellet, 2013) et l'incompréhension agit souvent comme un facteur d'exclusion chez les élèves. À partir d'une recherche réalisée avec les nouveaux enseignants autochtones (Ouellet, 2015) portant sur l'insertion professionnelle, des analyses croisées des résultats ont permis d'identifier les résistances aux changements vécues par différents membres de la communauté scolaire. Ainsi, les conséquences des apprentissages issus de l'éducation non-autochtone et des évaluations des difficultés des élèves, prenant peu en compte l'aspect culturel autochtone, justifient qu'on se penche sur le phénomène de l'exclusion. Ces conséquences influent sur le sentiment de faire partie ou non d'une communauté et, en contrepartie, d'être exclu d'une société. En résonance avec la définition proposée par l'UNESCO (2014), l'exclusion vécue par les membres des communautés autochtones peut ainsi amplifier ces « ruptures successives » rendant difficile le vivre-ensemble.
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Discussion
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Dîner
Comprendre l'exclusion pour mieux parvenir à l'inclusion : à travers les pratiques des acteurs scolaires
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Favoriser l'inclusion par un arrimage étroit des milieux de la pratique et de la recherche : l'exemple du Centre d'intervention pédagogique en contexte de diversitéGeneviève Audet (UdeM - Université de Montréal)
Le Centre d'intervention pédagogique en contexte de diversité est une initiative de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) pour rapprocher le milieu universitaire et le milieu scolaire. Deuxième réseau scolaire en importance au Québec, la CSMB regroupe près de 53 000 élèves en 2014-2015, dont 62% n'ont pas le français comme langue maternelle. S'articulant autour de trois mandats complémentaires de transfert, de formation et de recherche, et de concert avec différents partenaires, ce Centre novateur souhaite rapprocher le milieu de la recherche et celui de la pratique autour d'enjeux liés à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse. Cette présentation permettra d'explorer comment, à travers différents groupes de travail opérants à la CSMB, une perspective inclusive peut être mise de l'avant à un niveau « commission scolaire », notamment en cherchant à mieux comprendre différents facteurs d'exclusion et en misant sur une perspective de vivre-ensemble favorisant l'appartenance de tous à une communauté éducative inclusive.
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Discussion
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Accès au programme de formation : les limites de la différenciation des contenus au primaireMélanie Paré (UdeM - Université de Montréal), Nathalie TRÉPANIER (UdeM - Université de Montréal)
Au Québec, l'intégration des élèves handicapés ou en difficulté est favorisée notamment en privilégiant des pratiques pédagogiques différenciées. Toutefois, le portrait qu'il nous a été possible de dresser auprès d'enseignants du primaire (N=138) démontre que les pratiques de différenciation pédagogique ne sont pas comprises par tous les enseignants de la même façon. De plus, une grande proportion d'enseignants tend à diminuer les exigences du programme de formation en réduisant les contenus ou les exigences des objets de formation pour les élèves qui ne progressent pas suffisamment rapidement dans leurs classes. Ces élèves accumulent des retards scolaires, d'abord subtils et imperceptibles, jusqu'à ce que l'effet cumulatif de ces retards culmine vers la décision irréversible de les exclure des classes et du cheminement régulier. Cette présentation abordera la confusion présente au sein du corps enseignant au sujet des pratiques de différenciation, d'adaptation et de modification ainsi que les effets de ce flou sur les pratiques d'enseignement et le cheminement des élèves. Des limites aux pratiques de différenciation des contenus seront soumises en guise de conclusion.
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Discussion
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Pause