La dyslexie est un trouble d’apprentissage de la langue écrite qui nuit à la réussite scolaire (Sprenger-Charolles et Colé, 2013). Au Québec, comme ailleurs dans le monde, la prise en charge des élèves dyslexiques représente un objet de réflexion autant dans les milieux de la pratique que de la recherche (CSE, 2008; Casalis et al., 2013; Daigle et al., 2012; Écalle et Magnan, 2010). En effet, les difficultés que rencontrent les élèves dyslexiques lors de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture constituent des défis pour les chercheurs qui tentent de comprendre les obstacles que ces élèves doivent franchir, mais aussi pour les praticiens (enseignants, orthopédagogues, orthophonistes, psychologues) qui doivent évaluer ces élèves et intervenir pour leur permettre d’atteindre un niveau de compétence écrite nécessaire à la réussite dans toutes les disciplines scolaires. L’hypothèse la plus consensuelle qui rend compte de la trajectoire atypique des dyslexiques quant à l’apprentissage de la langue écrite se rapporte à un trouble phonologique (Ramus, 2007). Dans les langues alphabétiques comme le français, les connaissances phonologiques sont centrales dans l’apprentissage de l’écrit puisque le code écrit est basé sur le système phonémique de la langue orale (Catach, 2005). La phonologie n’est cependant pas le seul facteur à prendre en compte dans les évaluations et les interventions en classe. En effet, les propriétés non phonologiques du code orthographique, les capacités visuo-attentionnelles, les capacités de la mémoire de travail et la rapidité de traitement cognitivo-langagier sont aussi des variables à considérer (Bosse et al., 2007; Daigle et al., 2013; Ramus, 2007; Stanké, 2010). Ce colloque permettra d’aborder la situation des dyslexiques sous l’angle de ces différentes variables et à la lumière de travaux empiriques et théoriques récents, de manière à nourrir la réflexion des chercheurs et des professionnels préoccupés par l’avenir de ces élèves.