Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Ce projet de colloque découle des travaux menés au Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal (UQAM), et vise à susciter les échanges au sein d’un réseau élargi de chercheurs et de praticiens concernés par l’innovation pédagogique prenant appui sur le patrimoine culturel, dans différents contextes associés à l’éducation formelle.
Notre projet de colloque s’inscrit ainsi dans une perspective interdisciplinaire au carrefour de préoccupations scientifiques et professionnelles centrées sur les dispositifs de formation impliquant le recours au patrimoine culturel. Alors que l’exploitation des ressources patrimoniales fait l’objet de préoccupations grandissantes du primaire à l’université, exploitation renouvelée notamment par l’apport du numérique, comment le patrimoine culturel devient-il une ressource pédagogique aux yeux de formateurs de différents ordres et disciplines ou domaines d’enseignement? Quel est ce patrimoine dans la mire des éducateurs? Quelles sont les pratiques originales et innovantes mises en place au Québec, du primaire à l’université, et quels en sont les principaux bénéfices? Dans quels contextes disciplinaires ces pratiques pédagogiques se développent-elles? Quels sont les visées de formation, les objectifs poursuivis, les stratégies adoptées et les effets de ces pratiques? Jusqu’à quel point ces pratiques conduisent-elles à une sensibilisation et une appréhension critique du patrimoine culturel, qu’il soit immatériel, paysager, urbain, ou encore formé d’une collection muséale?
Des acteurs proposeront une analyse réflexive de leur pratique pédagogique, dans la perspective de contribuer à valoriser le patrimoine et la mémoire collective en contexte d’éducation formel. Au final, ce colloque vise à ouvrir de nouvelles perspectives à la recherche et au développement des pratiques pédagogiques en lien avec le patrimoine culturel dans des contextes disciplinaires variés : sciences humaines, histoire, muséologie, et éducation.
Date :- Marie-Claude Larouche (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Joanne Burgess (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Ouverture du colloque
1. Au primaire
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Donner du sens à l'enseignement des sciences humaines : l'étude du quartierMélissa Benjamin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Charles-Robert Giguère (UQAM - Université du Québec à Montréal), Julia Poyet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Allison Seguin (80 Ruelle de l’Avenir)
Janvier 2013, Alain Pilon de l'OSBL 80, Ruelle de l'Avenir vient me rencontrer dans mon bureau à l'UQAM. Je ne me souviens plus qui de nous a contacté l'autre en premier, ce dont je me souviens c'est de la concomitance parfaite entre mon désir de reprendre un projet mis sur la glace depuis des années et sa demande.
« Ville-Marie 2014 », sur le site Internet de l'OSBL, le projet est présenté comme suit : « projet spécial en Univers Social. Notre agent de développement (Allison Séguin), soutenu par l'équipe de Mme Julia Poyet, de l'Université du Québec à Montréal offrira des ateliers (recherche/action) pour découvrir des quartiers ciblés (Hochelaga-Maisonneuve et Centre-Sud) et faire des liens historiques avec des édifices et des lieux importants (…) ». Offert à tous les niveaux du primaire, l'équipe décide cependant pour une première année (projet pilote) de cibler des classes de 4è, 5è et 6è années du primaire. Au terme des vingt ateliers, les élèves auront développé les compétences au programme de leur niveau et auront découvert leur quartier à travers l'étude de son patrimoine bâti. Pour clore son année de travail, chaque groupe proposera le résultat d'un projet déterminé par les élèves : une exposition à l'éco musée du Fier Monde, un livre, un film d'animation… nous verrons!
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Les bâtisseurs de Montmagny : un projet collaboratif chargé d'histoire localeMichelle Forest (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Le projet pédagogique « Les bâtisseurs de Montmagny », élaboré conjointement par la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, la Ville de Montmagny et la Société d'histoire de Montmagny, invite des élèves de la 5e année du primaire à prendre connaissance de pans de l'histoire de leur ville. Ils sont amenés à prendre conscience que l'actuelle Ville de Montmagny a été influencée par différents personnages de la période industrielle du 19e siècle.
Ce projet pédagogique se veut une occasion pour les élèves, en équipe, de découvrir des personnages historiques de leur région. Chaque équipe effectue une recherche dans le but de produire une capsule audio relatant les moments marquants de la vie d'un de ces bâtisseurs de Montmagny. Le point culminant de l'activité est, sans aucun doute, la visite de la ville de Montmagny, où un parcours à saveur historique est planifié à partir des traces matérielles laissées par les bâtisseurs étudiés, notamment le patrimoine bâti liés aux bâtisseurs, les éléments de toponymie et les sépultures. À chaque arrêt, une équipe est invitée à partager aux autres élèves leurs apprentissages à propos de « leur bâtisseur » de Montmagny.
Des travaux d'élèves (écrits et virtuels) ainsi que le matériel pédagogique utilisé en classe témoignent de ce potentiel pédagogique pour les domaines du français et de l'univers social. Enfin, les impacts au plan de l'éducation à la citoyenneté, donc avec la mission de socialisation de l'école, sont indéniables.
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Lire et interpréter le patrimoine bâti pour initier les élèves du primaire à la pensée historiqueVincent BOUTONNET (UQO - Université du Québec en Outaouais), Stéphanie Demers (UQO - Université du Québec en Outaouais), David Lefrançois (UQO - Université du Québec en Outaouais), Marc-André Éthier (UdeM - Université de Montréal)
Les résultats de recherche (Barton, 2001 ; Cooper et Capita, 2003; Lee, 2004) indiquent que les élèves d'âge primaire ont peine à périodiser et à identifier la continuité et les ruptures historiques, en outre en raison de leur difficulté à reconnaître les repères temporels. Les études de VanSledright (2002) et de Pontecorvo et Girardet (1993) démontrent toutefois que les élèves âgés de 9 à 11 ans comprennent le temps moyen et le temps long et qu'ils sont capables de perspective temporelle lorsqu'ils sont accompagnés pour saisir les repères qui marquent les ruptures, particulièrement lorsque ces repères sont issus d'éléments familiers ou de la culture matérielle.
Ces résultats permettent de postuler qu'un accompagnement soutenu des élèves dans l'interprétation de sources issues du patrimoine local, que l'on peut définir comme lecture et interprétation du patrimoine bâti, favoriserait le développement de certaines dimensions de la pensée historique, ainsi que la possibilité d'aborder avec eux d'autres types de sources selon leur contexte, de réappliquer le processus d'interprétation à des situations similaires et d'extrapoler du particulier au général (Cooper et Dilek, 2007).
Cette communication explorera le potentiel de quelques approches visant à développer la compétence à lire et interpréter les repères temporels et causaux que peut fournir le patrimoine bâti. Les apprentissages liés à l'histoire locale réalisés par des élèves de 5e et 6e années du primaire seront présentés.
2. Au secondaire, au collégial et à l'inter-ordre
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La culture par l'expérience humaineChristophe Surget (École secondaire du Coteau)
«Enseigner, ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu.»-Montaigne.
Le feu dont parle Montaigne s'appelle la curiosité et c'est celle-ci qu'il faut développer, tel un leitmotiv pédagogique, pour amener l'élève à vouloir savoir, à se questionner au lieu de rester tapi dans le cynisme et les préjugés qui refroidissent l'émerveillement.
L'option Exploration culturelle proposée à l'école du Coteau tente, depuis 4 ans, d'ouvrir les horizons des jeunes de 5e sec. en partant à la découverte de ce monde si complexe et si attirant. Les thèmes, variés et hétéroclites, par le biais de présentations Powerpoint, de documentaires, de films, de spectacles et de conférences visent à répondre à un besoin verbalisé dans le passé par nos élèves à savoir qu'ils ont l'impression d'avoir appris peu durant leur secondaire.
Pour attiser leur curiosité, l'amorce se fait par anecdote. Ensuite, les différentes sorties culturelles muséales, les conférences, les spectacles visent à faire vivre aux étudiants une expérience humaine qui leur restera comme souvenir pour établir les balises de leur future vie adulte. Le cours agit un peu comme une transition entre l'adolescence et l'âge adulte.
Ce patrimoine composé de savoir, de rencontres significatives et d'émotions leur ouvrira le monde de demain avec une meilleure compréhension et une tolérance plus grande face à la nouveauté : unité et non uniformité.
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Du local à l'universel : découvrir le patrimoine pour redécouvrir l'histoire du Québec et de l'OccidentPhilippe Couture (Collège Lionel-Groulx), Vincent Duhaime (Collège Lionel-Groulx)
Dans le cadre d'un vaste projet piloté par le Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal (LHPM), les professeurs Philippe Couture et Vincent Duhaime ont développé une série de circuits de découvertes patrimoniales autour leur institution collégiale, le cégep Lionel-Groulx. Ces visites, intégrées dans leurs cours réguliers, permettent d'éveiller leurs étudiants à la richesse de leur environnement immédiat, de les encourager à faire des liens entre l'histoire locale et celle du Québec et de l'Occident, voire de renforcer chez ces derniers leur sentiment d'identité et d'enracinement dans leur communauté. Ultimement, cet exercice peut servir aussi à former de futurs citoyens conscients et sensibles à la préservation du patrimoine sous toutes ses formes (religieux, vernaculaire, environnemental, du paysage, etc.).
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L'impact de l'utilisation de ressources patrimoniales sur la réussite des étudiants au collégialPascal Gagnon (Cégep de Rimouski), Kurt Vignola (Cégep de Rimouski)
À la suite de la mise en route du projet PatER, auquel participe le département de Géographie et d'histoire du cégep de Rimouski, des enseignants ont intégré l'utilisation de ressources patrimoniales locales dans l'enseignement des cours Histoire de la civilisation occidentale (330-901-RK) et Histoire du Québec : nation et régions (330-102-RK). Les ressources patrimoniales locales ont été privilégiées parce qu'elles sont plus accessibles aux collèges situés en région que les collections des musées nationaux, dont la fréquentation exige de coûteux déplacements.
Les auteurs proposent cette étude de cas pour mesurer l'impact de l'utilisation de ces ressources patrimoniales sur la réussite des étudiants. L'expérience sera évaluée d'un point de vue à la fois statistique (taux de réussite et d'abandon, évolution des moyennes et des écart-types des notes finales, etc.) et qualitatif (notamment en ce qui a trait aux indicateurs de plagiat). Cette étude de cas détaillera le processus d'intégration des ressources patrimoniales à l'intérieur des deux cours, en présentant notamment les étapes de la conception des plans cadres, des plans de cours et des activités pédagogiques retenues par les enseignants.
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Patrimoine, enseignement et recherche : un bilan préliminaire du projet PatERNicolas BEAUDRY (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Karine HÉBERT (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Guillaume MARIE (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Renaud Pagniez (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Kurt Vignola (Cégep de Rimouski)
Lancé en 2011 par le Cégep de Rimouski et l'UQAR, le projet PatER (Patrimoine, Enseignement, Recherche) entend contribuer à la mise en valeur pédagogique des ressources patrimoniales du Bas-Saint-Laurent et de l'Est-du-Québec. Cette initiative est le fruit d'une volonté partagée par un groupe d'enseignants et de professeurs des deux institutions d'associer la théorie et la pratique dans leur enseignement et de structurer un nouveau pôle interdisciplinaire d'enseignement et de recherche en patrimoine, tout en valorisant les ressources patrimoniales régionales. Le projet comprend trois volets : un inventaire de ressources, classées ou non, susceptibles de contribuer à l'enseignement et à la recherche; une banque de ressources en ligne qui met cet inventaire à la disposition des enseignants, des chercheurs et des intervenants du milieu; des projets concrets de mise en valeur de ces ressources patrimoniales dans l'enseignement. Cette communication proposera un bilan préliminaire du projet et une brève présentation de la base de données.
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Dîner
3. Au cégep et à l'université : histoire, archéologie et littérature
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L'Université d'été en patrimoine de l'UQAR : faire la quadrature du cercleJean-René Thuot (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Une équipe de professeurs en sciences humaines de l'UQAR expérimente depuis 2011, dans le cadre de PatER, une formule hors du commun en matière de pédagogie : l'Université d'été en patrimoine. Le pari est audacieux : il s'agit de rendre compte des différentes définitions et approches du patrimoine et des acteurs qui les adoptent, tout en tenant compte de la variété des objets eux-mêmes et des fonctions sociales qui leur sont rattachées. Ce parcours est conçu en deux temps : une première phase où les étudiants participent à construire leur propre définition du patrimoine sur le terrain, et une seconde où ils produisent une recherche originale sur un objet donné. L'ensemble de l'expérience permet de questionner la relation entre la production du patrimoine et celle des identités. En réservant une place à de multiples approches disciplinaires, à l'épistémologie du concept de patrimoine et à la pédagogie de la recherche fondamentale, l'Université d'été en patrimoine innove. Des objets aux représentations, en passant par les discours et les mises en récits, se dessinent bientôt les limites de la culture.
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Investir le patrimoine par l'enseignement de l'archéologieNicolas BEAUDRY (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Manon Savard (LAP - Laboratoire d'archéologie et de patrimoine de l'UQAR)
L'île Saint-Barnabé, au large de Rimouski, connaît depuis 2009 des travaux archéologiques menés par l'UQAR sur les lieux où aurait vécu le premier habitant connu de l'île, Toussaint Cartier dit l'« ermite ». Solitaire, il suscitait déjà la curiosité de son vivant; la légende s'en est emparée peu après sa mort, donnant lieu à un personnage changeant auquel les Rimouskois restent très attachés.
Depuis 2012, les travaux sur ce site ont pris la forme d'un chantier-école d'archéologie relevant du projet PatER. Il permet aux étudiants de s'initier aux techniques et aux méthodes de terrain de l'archéologie, mais il les place aussi au cœur d'un patrimoine qui fait une large place à la mémoire collective, à la légende et à l'imaginaire. L'interaction quotidienne avec les visiteurs et avec les médias amène les étudiants à explorer et à s'approprier différents discours sur le passé de l'île et à investir ce patrimoine. Ils deviennent ainsi, à leur tour, des acteurs d'une mise en valeur touristique dans laquelle l'archéologie joue un rôle grandissant.
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L'enseignement du patrimoine littéraire québécois du 19e siècle : de la nécessité des éditions critiques à vocation pédagogiqueClaude La Charité (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
À la lumière de l'Inventaire des imprimés anciens conservés au Québec mené par la Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire au Centre Joseph-Charles Taché dans le cadre du projet PAtER, il apparaît plus que jamais urgent de donner des éditions critiques des classiques de la littérature québécoise, dont une bonne part de l'intertextualité n'est plus accessible de plain-pied au lecteur même cultivé d'aujourd'hui, à plus forte raison aux élèves et aux étudiants auxquels se destinent les éditions au format poche. Seule une annotation détaillée, rigoureuse et systématique est susceptible de restituer un horizon à partir duquel l'interprétation de ces œuvres demeure possible. Une bonne part de l'indifférence et des stéréotypes tenaces à l'égard de la littérature québécoise du XIXe siècle, trop souvent réduite au roman du terroir ou aux contes et légendes, tient à l'absence de semblables éditions pour la grande majorité des œuvres marquantes de l'époque. Nous voudrions tirer les leçons de projets d'éditions critiques achevés (Mémoires et Récits amérindiens de Philippe Aubert de Gaspé père) ou en cours (Contes et légendes de Joseph-Charles Taché et L'Influence d'un livre de Philippe Aubert de Gaspé fils) pour montrer que, loin de s'opposer en fait, édition critique et édition pédagogique doivent converger dans l'enseignement du patrimoine littéraire québécois du XIXe siècle.
4. À l'université, en formation à l'histoire
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Apprendre l'histoire, découvrir le milieu, apprivoiser le numériqueLéon Robichaud (UdeS - Université de Sherbrooke)
L'histoire publique s'intègre très bien à l'enseignement de l'histoire numérique. À l'Université de Sherbrooke, nous avons développé un projet commun auquel chacun contribue à la mesure de ses compétences : Sherbrooke, histoire et patrimoine. Ce projet consiste à créer du contenu mettant en valeur les traces du passé : chronologie des événements, statistiques historiques, circuits de visite virtuels et photos historiques. En plus de découvrir le milieu, les étudiants réalisent un projet concret qui est ensuite partagé avec la communauté tout en se familiarisant avec des outils de production et de diffusion numériques. Les étudiants participent de plus à l'élaboration de la stratégie médiatique et à sa diffusion en participant à la création de la pochette de presse, du carton d'invitation ou aux entrevues médias. Le projet a aussi permis de développer et de renforcer des partenariats avec les organismes oeuvrant en histoire et en patrimoine à Sherbrooke et à créer de nouvelles collaborations avec d'autres départements de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines. Grâce à l'appui financier du Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal, nous avons retenu les services d'un programmeur qui a réalisé les composantes techniques plus complexes et nous avons pu faire du lancement un événement marquant pour les étudiants et pour la communauté sherbrookoise. L'édition 2013 a été un grand succès et nous poursuivons le projet en explorant chaque année de nouvelles thématiques.
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Les deux pieds dans le palimpseste : la ville comme source à ciel ouvert dans l'enseignement de l'histoire urbaineHarold Bérubé (UdeS - Université de Sherbrooke)
Cette communication sera centrée sur mon expérience avec des visites sur le terrain dans le cadre de mon enseignement de l'histoire urbaine dans un cadre universitaire et régional, c'est-à-dire en périphérie de la métropole montréalaise. M'appuyant d'abord sur une revue de la recherche et des réflexions sur le sujet, dans le but de mettre en relief les avantages théoriques de cette approche pédagogique, je proposerai une réflexion critique sur mon utilisation de visites sur le terrain dans le cadre de mon enseignement (mais également lors de mes recherches). En partant de ce bilan, je proposerai des pistes pour bonifier cette expérience, notamment par une intégration de différents outils technologiques pour « densifier » l'information transmise lors de ces visites, mais également d'objectifs de recherche plus ambitieux pour faire de ces visites une expérience plus interactive que touristique pour les étudiants.
5. À l'université, en formation professionnalisante, éducation et muséologie
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L'exploitation pédagogique du patrimoine urbain de Trois-Rivières : quel apport à la formation didactique en sciences humaines?Marie-Claude Larouche (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Notre étude vise à cerner l'apport de l'exploitation pédagogique du patrimoine urbain de Trois-Rivières sur la formation des maîtres du primaire en histoire, géographie et éducation à la citoyenneté, en lien avec les compétences professionnelles en enseignement liées au rôle de passeur culturel et à la planification didactique. Afin d'exploiter les ressources exceptionnelles de Trois-Rivières sur le plan du patrimoine urbain, nous avons conçu, élaboré et développé une situation d'apprentissage et un rallye historique, à partir de la question suivante: « Quelles traces de l'histoire du Québec peut-on trouver à Trois-Rivières? ». La tâche de l'étudiant consiste, après la participation à ce rallye et les lectures le concernant, à élaborer sur un site Web une frise chronologique de l'histoire du Québec considérant des faits survenus à Trois-Rivières. Par des données colligées au moyen d'un questionnaire administré avant et après, d'entrevues post-expérience et de l'analyse de travaux d'étudiants, nous dresserons un bilan de cette approche patrimoniale, en vue de cerner son apport à la formation didactique en sciences humaines. Jusqu'à quel point l'expérience proposée enrichit-elle leur compréhension de l'histoire du Québec, des contenus curriculaires et des stratégies pédagogiques pertinentes par les futurs enseignants, qui seront appelés, par les cours de sciences humaines, à développer la conscience sociale des élèves?
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La praxis de l'expositionJennifer Carter (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication détaillera des projets de design d'exposition conçus par des étudiants de la maîtrise en muséologie afin d'intégrer la conception et la réalisation d'expositions dans les pratiques pédagogiques innovatrices en milieu multidisciplinaire. Dans un cours sur l'exposition, l'interprétation et la diffusion, le terrain de l'exposition, à la fois outil pédagogique et modalité d'évaluation, permet aux étudiants de faire l'expérience de la praxis (Hannah Arendt, Paolo Freire) comme moyen d'agir sur le monde et de le transformer. Il enclenche aussi l'exploration de nouvelles façons de mettre en valeur le patrimoine culturel matériel et/ou immatériel. Quels en sont les bénéfices pour les étudiants? Et quelles nouvelles perspectives de recherche et de développement ces pratiques pédagogiques peuvent-elles ouvrir?
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Le patrimoine industriel montréalais sous la loupe des étudiants en muséologieJoanne Burgess (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication rend compte d'une expérience pédagogique menée dans un séminaire de la maîtrise en muséologie consacré aux enjeux de la connaissance, de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine industriel. Ce champ de recherche et d'intervention suscite un grand intérêt chez les étudiants, sensibles aux nombreux projets innovants de requalification de vestiges industriels. Montréal dispose d'un riche patrimoine industriel mais il demeure peu documenté, peu connu et peu valorisé. C'est dans ce contexte qu'est né le projet de développer des partenariats avec les milieux de pratique pour définir des projets stimulants et formateurs pour les étudiants en muséologie.
Cette communication présente les résultats d'expériences pédagogiques menées avec deux cohortes d'étudiants et plusieurs organismes en patrimoine industriel. Elle examine les objectifs de formation et leur expression dans les exigences du travail pratique, ainsi que la mise en œuvre et le déroulement des collaborations avec le milieu, en portant une attention particulière à la diversité des patrimoines industriels (bâti, immatériel, artistique) confiés aux équipes d'étudiants. Je proposerai une réflexion critique sur l'atteinte des objectifs visés, sur les difficultés associées à la recherche terrain et à la gestion des attentes respectives des étudiants et des partenaires. Je terminerai par une discussion des enjeux éthiques et scientifiques soulevés par ce type de pratique pédagogique innovante.