Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Présentateur des activités scientifiques

512 - La pédagogie de la résonance : un levier pour redonner confiance aux élèves en difficulté scolaire?

Section 500 - Éducation

  • Mercredi 15 mai 2024

Responsables

La réussite pour tous dans une école de la confiance n’a, semble-t-il, pas réduit les problèmes de décrochage scolaire. En France, les élèves non héritiers (Bourdieu, Passeron, 1964) ou non initiés (Charlot, 2017), ne bénéficiant ni des capitaux culturels ni des prédispositions nécessaires, continuent d’être en difficulté scolaire. Cette observation semble faire écho au Québec et dans d’autres pays de la francophonie. Plusieurs chercheurs considèrent qu’il ne suffit pas d’imposer de manière dogmatique la réussite pour tous pour réduire les inégalités culturelles ou sociales entre les élèves. Bourdieu (1970, 1993), Éribon (2018), Lahire (2020), Duru-Bellat (2002) et Charlot (2001, 2017) ont montré que les problèmes d’injustice, de reproduction et d’inégalités se perpétuent tout au long du système éducatif et que nous peinons à les atténuer.

Pour y remédier – du moins partiellement, Rosa (2022) propose une pédagogie de la résonance. Il s’agit pour ce sociologue d’expliquer qu’il ne peut y avoir de rapport aux savoirs sans relation aux savoirs, c’est-à-dire sans résonance. L’acte d’apprendre se réalise dans la relation avec le savoir, en étant « touché, affecté, imprégné ». Cette relation s’établit avec tous les acteurs de la communauté éducative par la confiance. Quel pouvoir d’agir les enseignants ont-ils pour favoriser la résonance en pédagogie? Selon cette logique, la transformation des élèves passe par celle des enseignants (Rosa, 2023). Toutefois, le pouvoir d’agir est un long processus qui requiert de plus en plus souvent une collaboration entre chercheurs et praticiens, une coopération entre les praticiens eux-mêmes pour nouer de nouvelles relations de confiance, de respect, d’écoute entre eux et avec les jeunes, pour qu’ils établissent une relation avec le savoir en partant de ce qu’ils sont, et non de ce qu’ils devraient être. L’idée ici consiste à tenter de les raccrocher par des pédagogies innovantes, formatives, émancipatoires.