5a. Résumé
Cette communication portera sur les résultats partiels de la recherche menée au long de l'année 2022 auprès de treize femmes immigrées d’origine philippine travailleuses du care au Québec (centré à Montréal). Il s'agit de comprendre, dans le contexte mondial de la crise du care, comment les femmes immigrées dédiées au travail subalterne trouvent le sens du travail et de la permanence dans le pays d'accueil, malgré les relations asymétriques et inégales dues aux conditions d'immigrantes? Comment, en payant un coût élevé de quitter leur pays, elles organisent et gèrent leur projet familial ou de vie? La recherche s'est appuyée sur la méthodologie qualitative en sociologie, notamment sur les analyses biographiques (Denzin, 1989; Dubar et Demazière, 2007) basées sur les entretiens semi-directives complétée par l'observation participante (dans les espaces de sociabilité de ces femmes, comme les centres d'entraide, églises, rassemblements politiques, fêtes, etc.). Pour comprendre leur trajectoire, nous avons parcouru les conditions prémigratoires aux Philippines et post-migratoires au Québec, en intégrant aussi les perspectives de la vie après retraite. La durée de la permanence joue à leur faveur lorsqu'elles arrivent à obtenir la citoyenneté canadienne, rassembler leur famille et jouir de la sécurité sociomédicale. De l'autre côté, elles pâtissent des perspectives d'insécurité économique et d'absence de soin pour leur vieillesse : who will take care of the caregivers?