Depuis la parution de La métaphore vive de Paul Ricœur en 1975, l'élucidation de la métaphore relève largement du domaine de l'herméneutique. Or, comme l'indiquait Alain Flajoliet dans son Esquisse d’une phénoménologie de l’œuvre littéraire, elle peut également s'expliquer d'un point de vue phénoménologique, en permettant aux impressions d'influencer, à un certain degré, la production du mood poétique ricœurien.
Afin de mettre cette idée à l’épreuve, nous proposons d'analyser la métaphore « Ta langue / Le poisson rouge dans le bocal / De ta voix », tirée du poème Fusée-signal de Guillaume Apollinaire selon le modèle herméneutique de Ricœur puis selon le modèle phénoménologique de Flajoliet, non sans considérer les remarques de Hiraga dans son ouvrage Metaphor and Iconicity au sujet de la couche phonématique. Nous espérons ainsi offrir une alternative crédible au modèle herméneutique dominant et redonner à l'imagination son rôle fondamental en faisant jaillir la métaphore « d'impressions formées au contact du matériau prosodique et phonématique. » Cette mise à l’épreuve constitue la première étape d’un projet visant à corriger le modèle de Ricœur en lui articulant le modèle phénoménologique susceptible de le compléter.
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