L’insécurité linguistique se définit comme un sentiment de honte par rapport à son accent (Boudreau, 2021), découlant d’un complexe d’infériorité par rapport à la norme linguistique socialement valorisée (Labov, 1976). Cette notion a souvent été mobilisée dans la francophonie minoritaire, notamment au Nouveau-Brunswick pour décrire le rapport que plusieurs francophones entretiennent face à leur français (Boudreau, 2021 ; Boudreau et Dubois, 1992, 1993). Au N.-B., il n’existe cependant pas de recherches sur l’insécurité linguistique vécue en français langue seconde. L’objectif de cette communication est de présenter les manifestations d’insécurité linguistique chez des étudiantes anglophones inscrites en immersion française à l’Université de Moncton. À partir d’une méthodologie qualitative, nous analysons les récits langagiers de cinq femmes recueillis lors d’entretiens et d’un groupe focalisé. Reprenant la typologie de Calvet (1999), nous identifions deux différents types d’insécurité linguistique chez elles : i) l’insécurité formelle, soit lorsqu’une personne ressent un écart entre son parler et celui considéré comme « légitime » et ii) l’insécurité identitaire, soit quand un individu perçoit son parler différent de celui d’une communauté linguistique à laquelle il souhaite s’intégrer. Nous démontrons que ces insécurités entraînent : i) un sentiment d’incompétence en français et ii) le silence ou le choix de l’anglais dans les interactions avec certain·es francophones.
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