L'endométriose se présente comme un impensé, mais aussi comme un problème que les savoirs situés sont outillés pour aborder. Il s'agit d'une condition chronique caractérisée par la présence de tissu semblable à l’endomètre à l’extérieur de l’utérus, entraînant des symptômes variés tels que la douleur incapacitante et la fatigue chronique. Mêlant genre, du pouvoir et connaissance, cette maladie est intimement liée aux violences faites aux femmes. Sa compréhension lacunaire est en partie attribuable au caractère encore misogyne et androcentré de la perspective médicale. Il s’agit aussi d’une occurrence de science non faite, une déficience systématique et systémique dans la production des savoirs issue de dynamiques structurelles et politiques au bénéfice de certains groupes et au détriment d’autres. Il n’existe pas de traitement curatif à l’endométriose et les options de soins visent la gestion des symptômes. Les soins de santé consacrés à son traitement détiennent une valeur faible pour les femmes. Il s'agit ici de jeter un double regard sur cet objet, qu’on réfléchit comme construit issu des sphères discursives et sociales dominantes, mais aussi en fonction de ses modes d’existence non moins réels, mais moins sus et moins entretenus. En tenant compte du caractère performatif et pratique de tout savoir, il s’agit de réfléchir aux impacts de la définition de l’endométriose, pour ensuite se questionner sur les manières d’orienter une définition alternative qui agirait autrement.
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