5a. Résumé
Définis par Richard Dawkins comme « des unités culturelles de transmission, similaires aux gènes » (Limor Shifman, 2014, p. 9, [traduction libre]), les mèmes sont faciles à créer et à disséminer (Douglas, 2014). Intrinsèquement malléables, ils peuvent toucher à tous sujets, dont la politique. Il n’est donc pas surprenant que le format du mème soit utilisé pour commenter la politique québécoise. Si plusieurs auteurs se sont intéressés aux messages propagés par différents mèmes politiques (Lalancette et Small, 2020; Fitzbay 2020; McKelvey, Dejong et Frenzel, 2021), la motivation des créateurs de ces mèmes est moins explorée, ainsi que l’impact des facteurs externes sur leur processus créatif.
Dans le cadre de mon mémoire, j’ai cherché à élucider un début de réponse à ces questionnements à travers neuf entretiens semi-dirigés. Ces entretiens ont eu lieu entre novembre 2021 et février 2022 avec des responsables de pages Facebook et Instagram ayant au moins 1 000 mentions j’aime. A suivi un processus de transcription et une analyse par induction selon la théorie de la méthode enracinée (Luckerhoff & Guillemette, 2012). Mes résultats finaux ont relevé la multiplicité des facteurs motivants à la création de mèmes politiques, incluant un désir d’expression politique et humoristique. D’autant plus, les modalités des plateformes sur lesquelles ces créateurs partagent leurs mèmes s’est retrouvé être un des facteurs externes les plus influents sur le processus de création.