Les femmes en situation de handicap (FSH) sont deux fois plus à risque que leurs consœurs valides de subir de la violence conjugale (VC). Ce risque s’accroît si elles sont issues de l’immigration. Respectivement, ces deux groupes de femmes vivent des enjeux occupationnels (travail, participation sociale etc.) majeurs qui impactent leur capacité à sortir de la VC. Aucune étude n’a toutefois exploré les besoins et défis vécus à l’intersection de ces marqueurs identitaires, bien que 40 % des Canadiens mènent un parcours migratoire et que près de 22 % des Canadiens vivent avec une incapacité. Au travers du Cadre canadien de la justice occupationnelle, nous avons exploré en profondeur auprès de FSH issues de l’immigration (n=3) leurs perceptions et vécu quant aux défis, besoins, leviers et ressources de nature occupationnelle ayant marqué leur parcours de sortie de VC. L’analyse inductive révèle l’importance des occupations liées à la sphère sociale (ex., rôle de militante), à l’exercice du rôle parental — à la fois frein et levier — ainsi que des barrières structurelles majeures (p. ex., accès à un hébergement adapté et culturellement sensible). Ces résultats indiquent la nécessité de rendre physiquement accessibles les structures accueillant ces femmes tout en assurant la compétence culturelle des intervenantes. Les enjeux occupationnels liés à la sphère sociale suggèrent que des approches communautaires pourraient s’avérer davantage pertinentes pour rejoindre ces femmes.
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