Depuis les dix dernières années, l’intelligence artificielle (IA) captive à nouveau l’imaginaire collectif. Cette plus récente vague d’enthousiasme repose sur trois principaux facteurs : l’accès à de grandes quantités de données, l’augmentation de la puissance des ordinateurs et la performance des algorithmes d'apprentissage. Pour ce dernier, le Québec a joué un rôle important, notamment grâce à la contribution de chercheurs et chercheuses issues d’universités de la province. Outre les avancées concrètes de l’IA, plusieurs discours entourant l’IA soutiennent que cette technologie a le potentiel de révolutionner tous les secteurs d’activités des sociétés contemporaines. Ces discours positifs, promettant des retombées économiques astronomiques et relayés par les médias, réussissent à accaparer des fonds substantiels (Colleret et Gingras, 2020). Ce phénomène, en science, technologie et société, se nomme l’économie de la promesse (Joly, 2010, 2015). Les résultats préliminaires exposés dans cette communication identifient les grandes thématiques des promesses de l’IA en circulation au Québec depuis les années 1960 et tentent de révéler comment ces dernières ont orienté la recherche dans ce domaine. Ces résultats s’appuient sur l’analyse d’entrevues individuelles, d’articles de presse, de rapports de grandes firmes consultants et de politiques publiques canadiennes et québécoises.