Les villes nouvelles ne sont plus en vogue dans nombre de pays occidentaux. Elles auront pourtant marquées par leurs innovations urbaines et architecturales l'histoire de l'urbanisme du XXe siècle. Milton Keynes, Louvain-La-Neuve ou Chandigarh sont autant de références connues. Elles ont été réalisées dans des contextes particuliers marqués par une stabilité politique et des croissance économiques fortes. L'Asie et l'Afrique semblent prendre le relais de l'expérimentation et de la réalisation à partir des années 2000. Une sorte d'âge d'or des villes se manifeste en Afrique où Kilamba, Konza City, Oyala, Diamniadio représentent autant de créations urbaines récentes qui ne passent pas inaperçues. Elles répondent généralement à des objectifs économiques, d'aménagement du territoire et de marketing territorial. Les gouvernements n'ont cependant pas les moyens de leur politique. Ils ont souvent recours à l'appui des bailleurs de fonds ou de la coopération internationale. Par ce mode de faire, nous formulons l'hypothèse de logiques managériales plurielles, de productions urbaines hybrides et standards par leur composition. En se référant aux mécanismes financiers de réalisation de ces villes et par une approche en regard croisé, nous montrons comment l'objet ville nouvelle permet de lire en filigrane les prémisses d'un nouvel ordre géopolitique international au Sud du Sahara. Les villes deviennent ainsi la scène de transactions multiples où chaque acteur marque son territoire.
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