Alors que le régime international des droits humains semble s'ouvrir progressivement aux questions touchants la protection des droits des minorités sexuelles et de genre, les théories queer continue à faire face à une marginalisation et une invisibilisation persistante dans le domaine du droit, en raison des dynamiques de pouvoir présentes au sein du monde académique et de la société en général. Pourtant, l’appartenance à la communauté LGBTQ+ demeure un motif de persécution récurent et vastement documenté à travers le monde. Ainsi, la présente démarche vise à la fois à sensibiliser les acteurs du milieu juridique concernant les biais qui peuvent exister dans le domaine du droit ainsi qu’à utiliser le langage du droit pour intervenir dans le processus de normalisation des identités. Puisqu’il n’existe pas, à ce jour, de terme spécifique pour désigner une analyse dont les postures épistémologique et méthodologique sont centrées sur les identités et les expériences des minorités sexuelles et de genre, il s’agit donc de proposer l’utilisation d’un nouveau concept : « queercentrisme » (mode de penser, consistant à envisager le monde à partir d’un point de vue queer). À mis chemin entre la sociologie et le droit international, le but de la présente communication est d’amorcer une réflexion générale sur le queer et sur ce que signifie le fait d’adopter une perspective queercentrique dans le cadre d’une analyse en droit international.
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