5a. Résumé
Les liens entre mode et diplomatie ne sont pas nouveaux. Déjà, au XVIe siècle, les cours royales française et piémontaise s’échangeaient des poupées de mode comme cadeaux diplomatiques. Plus récemment, avec l’avènement d’Internet et des médias sociaux, ces liens se sont développés. Cela peut être illustré, par exemple, par l’attention prêtée par la presse aux robes portées par l’ex-première dame américaine Michelle Obama à tous les dîners d’État. Cependant, si la dyade mode-diplomatie peut être exemplifiée par de telles anecdotes, l’influence diplomatique de la mode n’a toujours pas été abordée de manière systématique. Afin de combler cette lacune, notre problématique se traduit par deux questions. D’abord, quelle est la nature de l’influence de la mode qui intéresse la diplomatie? Ensuite, quelle forme de diplomatie s’intéresse à l’influence de la mode? Pour répondre à ces deux questions, nous procédons de manière transdisciplinaire en mobilisant les cadres conceptuels de l’histoire des relations internationales, des études de mode et de la diplomatie publique. À partir, notamment, de l'étude des archives diplomatiques françaises, nous nous penchons sur l’aide française à la couture dans l’après-guerre qui illustre la spécificité de l’influence diplomatique de la mode. Nous concluons que la mode, dotée d'une influence transnationale multiforme, intéresse la diplomatie d'abord pour son influence commerciale, puis, progressivement, pour son influence de prestige national.