La modalité visuospatiale des langues des signes (LS) a pour effet que l’iconicité est présente à tous les niveaux de leur structure (Taub, 2001), particulièrement dans le lexique. La place de l’iconicité dans la structure des signes a mené à un débat concernant la nature des plus petites unités des LS, les unités sublexicales, à savoir s’il s’agit de morphèmes (Cuxac, 2000) ou de phonèmes (Sandler, 2012). Au regard de ce débat, cette recherche consiste en l’analyse de la structure sublexicale de 99 néologismes créés en langue des signes québécoise (LSQ) pour nommer 45 concepts de l’astronomie afin d’établir la relation entre les unités sublexicales et la construction du sens. La question de recherche posée est alors : est-ce que l’iconicité influence le choix des unités sublexicales des signes? Une grille de description a été créée pour analyser trois types d’unités sublexicales selon leurs traits de forme et l’information sémantique qu’ils portent ou non : le lieu d’articulation, la configuration manuelle et le mouvement. Les résultats montrent que l’iconicité est très présente dans la structure des signes de l’astronomie mais, comme on retrouve des unités sublexicales qui ne contribuent pas à la formation du sens, il est impossible d’affirmer qu’il s’agit essentiellement de morphèmes. Il apparait alors que les unités sublexicales des LS peuvent passer du niveau phonologique au niveau morphologique, tel que proposé par Millet (2019) et van der Hulst et van der Kooij (2021).
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